La Russie affirme que les États-Unis ont été « trompés » au sujet des négociations sur les armes nucléaires.
Le ministre russe des Affaires étrangères a qualifié de « mensonge » les déclarations du président américain concernant sa volonté de négocier avec Moscou sur les armes nucléaires.

Selon l'agence RIA Novosti du 21 octobre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré dans une interview que les propos du président américain Joe Biden concernant Washingtonprêt à négocier avec la Russie, la Chine et la Corée du NordToute tentative de réduction des armements nucléaires sans conditions préalables n'est que « tromperie ».
« L’appel à la stabilité stratégique et au contrôle des armements nucléaires sans conditions préalables est une tromperie. Cela signifie que les États-Unis ont le droit de nous désigner dans leurs documents doctrinaux, de considérer la Russie comme un ennemi et de déclarer officiellement que leur objectif est de provoquer une “défaite stratégique” de la Russie », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
M. Lavrov a fait remarquer que Washington espère, sur la base des propos du président Biden, que la Russie acceptera de s'asseoir à la table des négociations sur les armes nucléaires sans demander à Washington d'abandonner sa politique actuelle envers Moscou.
Le ministre russe des Affaires étrangères a également souligné que les États-Unis soumettent actuellement une proposition similaire à la Corée du Nord. M. Lavrov a insisté sur le fait que les négociations sur le contrôle des armements doivent se dérouler dans le respect mutuel et par rejet de toute escalade de la guerre.
« Quand on vous demande d'entamer des négociations sans aucune condition, mais que le but est de vous anéantir sur le champ de bataille, est-ce bien sage ? », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
M. Lavrov a également souligné que, bien avant les événements en Ukraine, la Russie avait proposé un tel dialogue. Il a rappelé que, lors du dialogue stratégique entre les cinq États nucléaires, les États-Unis souhaitaient que la Chine participe aux négociations sur la limitation des armements.
« La Chine a refusé, car son potentiel est incomparable à celui des États-Unis ou de la Russie. De plus, nous ne participons à aucune alliance militaire avec la Chine et ne sommes liés par aucune obligation comme les membres de l'OTAN », a analysé M. Lavrov.
Selon M. Lavrov, l'OTAN est une alliance de trois puissances nucléaires : les États-Unis, la France et le Royaume-Uni. La Russie a proposé des négociations tenant compte du potentiel nucléaire combiné de ces trois pays, mais les États-Unis ont refusé.
« L’objectif des négociations menées par les États-Unis est de se mettre en avant afin de promouvoir auprès de l’opinion publique l’idée d’une limitation des armements entre la Russie et les États-Unis, sans aborder la question des arsenaux de Paris et de Londres, ni celle des armes non nucléaires, pourtant étroitement liées à la stabilité stratégique. C’est également un domaine où l’OTAN surpasse largement la Russie », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Lavrov.
Le diplomate russe a souligné que le dialogue devait prendre en compte tous les facteurs, et non se contenter de « beaux slogans », mais qu'il devait surtout viser des objectifs unilatéraux.


