La Russie s'engage à répondre au déploiement d'armes nucléaires américaines en Europe
(Baonghean.vn) - Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré le 26 octobre que son pays devait répondre à la menace posée par les armes nucléaires américaines déployées en Europe, tout en accusant l'Occident de mener ouvertement une "véritable guerre" contre Moscou.

S'exprimant lors d'un forum consacré à la sécurité eurasienne à Minsk, la capitale biélorusse, Lavrov a réitéré les critiques de la Russie à l'égard du plan de partage nucléaire de l'OTAN, qui prévoit le déploiement d'une partie de l'arsenal nucléaire américain à l'étranger et la formation de ses alliés au déploiement de ces armes par Washington. Lavrov a déclaré que ce plan représentait « un risque stratégique croissant » qui « nous oblige à prendre des contre-mesures face aux menaces communes croissantes posées par l'OTAN ».
Des dizaines de bombes nucléaires américaines seraient stockées en Allemagne, en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas et en Turquie. Certains pays n'ayant pas déployé d'armes américaines, comme la Pologne, ont reçu une formation à leur utilisation, une mesure que Moscou considère comme une forme de prolifération nucléaire.
Lavrov a également accusé les pays occidentaux de mener « une guerre hybride, ouvertement, mais quelle que soit la manière dont on la décrit, c'est une véritable guerre ». Il a également déclaré que l'Ukraine était le principal instrument aux mains de Washington et de ses alliés. Lavrov a affirmé : « L'agression de l'Occident contre la Russie n'est qu'un élément d'une campagne… contre tout membre de la communauté internationale qui fait preuve d'indépendance et défend ses intérêts nationaux. » Cependant, selon Lavrov, le rapport de force se déplace en défaveur de l'Occident, laissant ainsi espérer une structure de sécurité plus équitable et plus efficace en Eurasie.
Il a ajouté que Moscou souhaitait revenir à l'idée de créer un espace de sécurité indivisible « de Lisbonne à Vladivostok » et était prêt à discuter de cette question avec tous les pays de la région. « Mais cette fois, il doit s'agir d'un dialogue franc visant à obtenir des résultats concrets, plutôt que de slogans masquant la volonté de mener des politiques égoïstes », a déclaré M. Lavrov. Tous les pays devraient s'engager à ne pas permettre que leurs territoires soient utilisés pour « créer une menace pour qui que ce soit » et devraient éliminer toute possibilité d'« imposition de pouvoir par des acteurs extérieurs à la région et au continent ».
Le ministre russe des Affaires étrangères a critiqué les experts géopolitiques occidentaux, qui « semblent avoir perdu tout contact avec la réalité et se considèrent comme les vice-rois de Dieu sur cette terre », sans avoir honte du fait que leurs actions piétinent les engagements aux plus hauts niveaux, y compris l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), d'adhérer au principe de sécurité égale et indivisible.
Le ministre des Affaires étrangères Lavrov a souligné que ce principe implique de ne pas renforcer sa propre sécurité au détriment d'autrui et de ne permettre à aucun pays ni à aucune organisation de dominer l'Europe. Selon lui, l'OTAN fait le contraire, tandis que l'OSCE elle-même, initialement conçue comme une plateforme de dialogue égalitaire et de vaste coopération paneuropéenne, est en train d'être transformée par l'OTAN et les États membres de l'Union européenne (UE) en une structure marginale n'ayant aucune influence sur la situation sécuritaire.
Le diplomate russe a félicité son homologue hongrois, Peter Szijjarto, également présent à l'événement de deux jours dans la capitale biélorusse, pour avoir représenté un pays qui valorise la souveraineté nationale. Lavrov a souligné que la plupart des autres pays à l'ouest de la Russie se sont soumis à la domination de Washington, et que Moscou ne voit désormais aucun intérêt à discuter avec eux de sa vision de la sécurité à l'échelle du continent.
Cela changerait, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, « s’ils trouvaient la force de devenir indépendants (et) d’obtenir une « autonomie stratégique » », comme l’ont décrit le président français Emmanuel Macron et d’autres dirigeants européens.