La Russie et l’Europe : l’équilibre est-il rompu ?

February 28, 2015 07:49

(Baonghean) - Le président russe Vladimir Poutine a reçu jeudi 26 février le président du Sénat français Gérard Larcher - qui a pour "mission" d'appeler la Russie, l'Ukraine, la France et l'Allemagne à respecter les termes de l'accord de Minsk signé le 12 février.

L'objectif est de convaincre Kiev d'accepter une réforme constitutionnelle reconnaissant une certaine autonomie à la région orientale contrôlée par les séparatistes. Cela implique de reconnaître l'influence russe dans la région, mais aussi de rejeter la possibilité d'une « fédéralisation » du pays, prônée par la Russie.

Cet objectif est toutefois encore loin d'être atteint. Pour l'instant, la France et l'Allemagne exercent une pression active sur les parties pour qu'elles maintiennent l'accord de Minsk. Jeudi prochain, Gérard Larcher se rendra en Allemagne pour discuter avec son homologue afin d'accélérer le processus de négociation et de résoudre la crise ukrainienne.

Tổng thống Nga Putin.
Le président russe Poutine.

La situation dans la zone de guerre du Donbass s'apaise : les deux camps ont commencé à retirer leurs armes lourdes, mais aucun accord formel sur l'autonomie n'a été conclu. Des inquiétudes subsistent concernant la ville portuaire de Marioupol, et Gérard Larcher a déclaré : « Tout mouvement vers Marioupol signifie franchir la ligne rouge, rompre les accords de Minsk. » Il a toutefois ajouté que la Russie n'avait pas encore réagi à cette situation.

D'autres dossiers sensibles, comme la présence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur le territoire ukrainien ou le contrat gazier entre l'Ukraine et la Russie, n'ont pas non plus abouti à des conclusions concrètes. Surtout lorsque la Russie menace de suspendre les livraisons de gaz à l'Ukraine.

Mercredi 25 février, le président russe Vladimir Poutine a accusé le gouvernement de Kiev d'« intention génocidaire » pour son refus de fournir du gaz à la région orientale. Après tout, la fourniture de gaz à cette région de 4 millions d'habitants faisait également partie du contrat signé entre Naftogaz et Gazprom en octobre 2014.

En vertu de l'accord, l'Ukraine doit payer à l'avance le gaz qu'elle prévoit de consommer. En cas de non-paiement à temps, Gazprom sera en droit de fermer à nouveau les vannes du gazoduc, comme elle l'a fait auparavant.

En réalité, la Russie a commencé dimanche et lundi à réduire ses livraisons de gaz à l'Ukraine à moins de la moitié de la quantité demandée par ce pays, après que ce dernier a annoncé qu'il ne paierait pas le gaz consommé dans l'est. Le gouvernement de Kiev a argué que cela était dû à son manque de contrôle précis sur la quantité de gaz fournie par la Russie et sur la demande dans la région.

La Commission de Bruxelles n'a pas encore pris de décision définitive, les informations recueillies étant contradictoires. Cependant, une réunion entre les trois parties aura lieu prochainement, l'Europe étant très intéressée par la question énergétique liée à la Russie. Chaque année, l'Europe achète 125 milliards de mètres cubes de gaz à la Russie, dont 50 % transitent par l'Ukraine. Cela a un impact significatif sur les projets de l'Union européenne de l'énergie, car le bloc, tout en promouvant toujours le rôle de la Russie, envisage également de se tourner vers d'autres partenaires tels que la Norvège, l'Azerbaïdjan, le Turkménistan et même l'Iran. C'est peut-être aussi la raison pour laquelle la Russie souhaite faire pression sur l'Europe par l'intermédiaire de l'Ukraine.

Van dẫn khí đốt của Gazprom tại châu Âu.
Gazoduc Gazprom en Europe.

La Russie semble avoir le contrôle de la situation. Les exercices militaires menés mercredi 25 février aux frontières de l'Estonie et de la Lettonie n'ont pas manqué d'inquiéter l'Europe. Ces exercices, qui ont duré jusqu'au samedi 28 février, ont impliqué 500 véhicules militaires et 1 500 parachutistes, et ont renforcé les craintes de l'OTAN quant à la possibilité que la Russie s'empare de territoires appartenant à des États membres.

Depuis le début de la crise ukrainienne, les États baltes comme la Lettonie et l'Estonie accusent la Russie d'intervention militaire et craignent de subir le même sort. La Lituanie a annoncé, mardi 24 février, l'instauration du service militaire obligatoire dans le pays, invoquant un « contexte géopolitique tendu ». Avec une telle série de mesures simultanées, la Russie exerce une pression multiforme sur l'Europe.

La situation en Russie et en Europe évolue clairement, s'éloignant progressivement de la position provisoirement « équilibrée », où les deux camps se livrent à un bras de fer pour faire pencher la balance en faveur de la Russie. Cependant, il est encore trop tôt pour crier victoire au pays des bouleaux, car il faut garder à l'esprit que la Russie n'est pas exempte de faiblesses : son économie vient tout juste de sortir du creux de la crise, et les États-Unis ne sont pas encore vraiment entrés dans le jeu.

Le Thuc Anh(Selon Le Monde)

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