Inondations et conscience urbaine

(Baonghean) - Hô Chi Minh-Ville vient de subir les plus importantes inondations de ces 100 dernières années. On a rapidement avancé les causes suivantes : des pluies torrentielles, conjuguées à de fortes marées, et de nombreuses lacunes dans l’aménagement urbain et la construction du système de drainage… Mais il existe aussi une autre cause : le manque de civisme des habitants dans leurs activités quotidiennes, comme l’empiètement sur les canaux et les dépôts sauvages d’ordures.

La zone portuaire de Phu Dinh (Hô Chi Minh-Ville) est submergée par les eaux, de nombreux véhicules a dû déménager avec beaucoup de difficulté. Photo : Internet

La lecture des articles et la vision des photos décrivant les inondations sont profondément tristes pour la plus grande et la plus moderne des villes, véritable moteur économique du pays. Les autorités d'Hô-Chi-Minh-Ville devront tirer de nombreux enseignements, faire face aux multiples conséquences de cette catastrophe et se creuser la tête pour trouver des solutions afin d'éviter que de telles situations ne se reproduisent. Mais peut-on vraiment blâmer uniquement le gouvernement, alors que lui-même, par son irresponsabilité, a obstrué les voies d'écoulement des eaux ?

L'histoire de Hô Chi Minh-Ville n'est certes pas unique à cette ville, mais elle existe dans la plupart des grandes et petites villes du pays, y compris à Vinh, notre ville de première classe ; la seule différence réside dans son ampleur.

Bien que la ville de Vinh bénéficie d'une faible densité de population et d'une planification urbaine adéquate, elle n'a pas été épargnée par les inondations locales lors de fortes pluies. Les pluies de la mi-septembre et celles de la nuit du 14 au 15 octobre ont également submergé de nombreuses rues, illustrant le risque d'inondations dans la ville en cas de crues importantes et de problèmes liés au système de drainage.

La rue Truong Chinh (ville de Vinh) s'est transformée en mer le matin du 15 octobre. Des vagues apparaissaient à chaque passage de voiture, trempant de nombreux conducteurs de motos et de vélos.

La cause des inondations dans une ville peu peuplée et dotée d'un plan d'urbanisme assez ouvert comme Vinh est due en partie à un système de drainage incomplet qui ne suit pas le rythme de l'urbanisation, mais la sensibilisation des habitants de cette zone urbaine joue également un rôle important.

De plus, les déchets jetés négligemment par les riverains obstruent involontairement les regards d'égout. Par ailleurs, incommodés par les mauvaises odeurs des égouts, certains habitants bouchent arbitrairement les regards d'égout près de chez eux, empêchant ainsi l'écoulement des eaux pluviales lors de fortes pluies. Les dépôts sauvages et les empiètements sur le cours des canaux d'évacuation restent fréquents. De nombreuses stations de lavage automobile et restaurants continuent de déverser des ordures et de la terre dans les canalisations, provoquant des sédiments et des obstructions. Dans certains tronçons de canaux, des déchets de construction sont même secrètement déversés, ce qui complique considérablement le travail de dragage effectué par les autorités avant la saison des crues.

Parallèlement au développement socio-économique, la pression sur le système de drainage de la ville de Vinh va s'accroître. L'agence de gestion urbaine demeure la principale responsable de cette problématique, mais si elle s'en remet uniquement aux autorités, il sera impossible de résoudre le problème des inondations sans une sensibilisation accrue de la population, au même rythme que l'urbanisation.

Bao Ngan