Nghe An s'efforce de mettre fin à l'épidémie de sida dans la province avant 2030
À l'occasion du Mois national d'action pour la prévention et le contrôle du VIH/SIDA en 2024 (lancé du 10 novembre au 10 décembre 2024), le journal Nghe An a interviewé M. Thai Van Nhan - Chef adjoint du Département de prévention et de contrôle du VIH/SIDA, Centre provincial de contrôle des maladies de Nghe An.
PV:On sait que l'épidémie de VIH/sida au Vietnam en général, et à Nghe An en particulier, reste très complexe. Pouvez-vous nous en dire plus sur la situation ?
Monsieur Thai Van Nhan :Au Vietnam, depuis le premier cas d'infection détecté en 1990 à Hô-Chi-Minh-Ville, jusqu'aux neuf premiers mois de 2024, le pays a enregistré plus de 11 400 nouveaux cas de VIH positifs, dont près de 1 300 décès. Parmi les nouvelles infections à VIH détectées depuis le début de l'année, 82,9 % concernaient des hommes, principalement âgés de 15 à 29 ans (40 %) et de 30 à 39 ans (27,3 %).

À Nghe An, depuis le cas d'infectionVIH/SIDADétecté pour la première fois en 1996, au 31 octobre 2024, la province comptait 21 districts, villes et 436 communes, quartiers et villes sur 21, et 11 037 personnes infectées par le VIH ont été recensées. Parmi elles, 6 651 ont évolué vers le sida, 4 650 sont décédées et 6 387 personnes étaient encore en vie.
Au cours des dix premiers mois de 2024 seulement, 136 nouveaux cas d'infection par le VIH ont été détectés, 46 cas ont évolué vers le sida et 68 cas sont décédés. Nombre de casVIH/SIDALes résidents restants sont concentrés dans des localités telles que Que Phong, la ville de Vinh, Quy Chau, Tuong Duong, Dien Chau.
À Nghe An, l'infection par le VIH se transmet principalement par le sang (71,46 %), la principale cible étant les consommateurs de drogues injectables (67,69 %), les prostituées (0,82 %) et les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes (1,19 %). Le taux d'infection par le VIH touche principalement les hommes (77,86 %). La tranche d'âge la plus touchée par le VIH est celle des 25-34 ans (48,33 %).
L'épidémie de VIH/sida à Nghe An reste complexe. De nombreuses personnes infectées restent non diagnostiquées au sein de la communauté. La province est une zone clé pour le trafic et la consommation de drogues, et donc une zone clé pour le VIH/sida dans le pays. Les personnes infectées cachent leur maladie ou ne se font pas dépister sérieusement pour recevoir un traitement.
PV:De nouvelles études ont montré que l'épidémie de VIH/sida connaît une nette évolution de ses modes de transmission. Parmi les personnes nouvellement diagnostiquées séropositives, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) constituent la principale source d'infection… De quoi s'agit-il exactement, Monsieur ?
M. Thai Van NhanDepuis 2015, à Nghe An, la tendance à la contamination par le VIH par injection de drogues est en baisse, tandis que celle par voie sexuelle, notamment homosexuelle, est en hausse. Selon les estimations des experts de Nghe An, on compte près de 10 000 personnes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), soit plus que le nombre d'usagers de drogues par injection pris en charge dans la province. Nghe An compte actuellement un groupe d'HSH d'environ 1 000 personnes ayant publiquement…

Le risque élevé d'infection par les relations homosexuelles s'explique par le fait qu'il s'agit d'une relation atypique, ce qui facilite les éraflures et les infections. Le nombre de personnes infectées par le VIH parmi les HSH s'explique par la répartition géographique homogène de ce groupe, ce qui rend son accessibilité régionale difficile, contrairement aux toxicomanes par le passé. Les réseaux sociaux se sont développés, avec l'essor d'associations et de groupes dédiés aux personnes ayant des besoins homosexuels, facilitant ainsi la recherche et le contact avec de nombreux partenaires sexuels.
De plus, les HSH ne ressentent pas la peur psychologique de la grossesse ; l'utilisation du préservatif, l'une des méthodes contraceptives, n'est donc pas aussi importante que les relations sexuelles entre hommes et femmes. De plus, certains membres de ce groupe peuvent avoir des rapports sexuels en groupe et avoir plusieurs partenaires. Ils ont également tendance à consommer des stimulants tels que la drogue, l'alcool, la bière… pour augmenter le plaisir et trouver des sensations différentes, ce qui entraîne une perte de contrôle sur les comportements sécuritaires. Nombreux sont ceux qui ne connaissent pas clairement leurs partenaires sexuels, et notamment leur état de santé.
Selon les statistiques préliminaires, environ 200 hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes suivent actuellement un traitement préventif dans la province, et plus de 80 hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes infectés par le VIH suivent un traitement antirétroviral. Sans moyens efficaces de prévention et de contrôle du VIH, le risque d'épidémie de VIH parmi ce groupe est très élevé.
PV:Outre les changements dans les schémas d’infection, à quelles autres difficultés Nghe An est-elle confrontée en matière de prévention et de contrôle du VIH/SIDA ?

M. Thai Van NhanNghe An est actuellement confrontée à de nombreuses difficultés en matière de prévention et de contrôle du VIH/sida. Premièrement, la province est vaste, le relief est complexe, la circulation est difficile et les déplacements sont difficiles, ce qui limite encore l'accès aux services pour les groupes à haut risque.
Deuxièmement, la situation épidémique ne montre aucun signe de ralentissement, le nombre de nouvelles infections détectées chaque année étant concentré dans les districts montagneux. Dans ces zones, les conditions de vie, la sensibilisation et les connaissances en matière de soins de santé sont limitées, ce qui complique l'accès à l'information sur la prévention du VIH et aux programmes de réduction des risques.
Troisièmement, les activités de prévention et de contrôle du VIH/SIDA se heurtent à des difficultés pour accéder aux services de prévention et aux interventions de réduction des risques destinés aux groupes à haut risque, et pour les fournir, en raison de la stigmatisation et de l’auto-stigmatisation persistantes à l’encontre des personnes vivant avec le VIH et des personnes appartenant à des groupes à haut risque.
Quatrièmement, certains laboratoires de district n’effectuent pas de tests de confirmation réguliers en raison des difficultés d’achat et d’appel d’offres pour les réactifs de test.
Cinquièmement, le personnel directement responsable de la prévention et de la lutte contre le VIH/sida, bien que bénéficiant d'une attention particulière, reste insuffisant par rapport aux besoins réels. Les ressources humaines des établissements ont changé ou occupent plusieurs postes.
Enfin, les activités de communication sur la prévention et la lutte contre le VIH/sida sont principalement intégrées à d'autres programmes en raison de contraintes financières. Le financement des projets a été réduit, tandis que le budget provincial alloué à la prévention et à la lutte contre le sida reste faible. Les installations de certains centres de traitement actuels se sont dégradées, ce qui a affecté leur fonctionnement et entraîné des difficultés pour le personnel médical.
PV:Face aux difficultés mentionnées ci-dessus, comment le secteur de la santé de Nghe An a-t-il organisé la prévention et le contrôle du VIH/SIDA ?
M. Thai Van Nhan:Il faut dire que le travail de prévention et de contrôle du VIH/SIDA à Nghe An a récemment reçu l'attention et la direction du Comité provincial du Parti, du Conseil populaire, du Comité populaire provincial, la direction du ministère de la Santé, le soutien du Département de prévention et de contrôle du VIH/SIDA, des projets et des organisations internationales.

Français Avec cette attention, cette direction et ce soutien, le secteur de la santé de Nghe An a pleinement mis en œuvre les tâches et les solutions énoncées dans la directive n° 07-CT/TW et le plan n° 562/KH - UBND du 6 octobre 2021 du Comité populaire provincial sur le renforcement de la prévention et du contrôle du VIH/SIDA, en vue de mettre fin à l'épidémie de SIDA à Nghe An avant 2030. Les activités comprennent : Promouvoir la communication, fournir des informations sur le VIH/SIDA, le genre, la santé reproductive, les rapports sexuels protégés ; les effets nocifs des drogues ; avertir du risque d'infection par le VIH chez les jeunes ; consolider et maintenir le système de prévention et de contrôle du VIH/SIDA à tous les niveaux ; renforcer la gestion et le traitement des personnes infectées par le VIH ; construire des installations de conseil en dépistage du VIH, traitement ARV, méthadone... intégrées dans les établissements médicaux pour aider les patients à accéder facilement aux services de soins de santé ; Collaborer avec les organisations communautaires, les entreprises sociales et les soins de santé privés pour fournir des services allant de la prévention au traitement et aux soins complets.
À l'heure actuelle, 21 districts, villes et villages sur 21 disposent de centres de conseil et de dépistage du VIH ; l'ensemble de la province dispose de 9 laboratoires de confirmation du VIH ; 26 centres de traitement ARV (23 centres médicaux publics, 2 centres dans les prisons et 1 centre privé) ; 12 centres de traitement et 20 centres distribuant de la méthadone.

Grâce à la mise en œuvre simultanée de nombreuses solutions, le nombre de personnes infectées par le VIH prises en charge et traitées dans la province est en augmentation. Le traitement ARV a permis aux patients infectés par le VIH de stabiliser leur santé et leur état psychologique pour qu'ils puissent reprendre une vie normale. De nombreuses personnes infectées par le VIH ne transmettent pas le virus à leur conjoint ; de nombreux couples peuvent néanmoins avoir des enfants séronégatifs.
M. Thai Van Nhan - Chef adjoint du département de prévention et de contrôle du VIH/SIDA, Centre provincial de contrôle des maladies de Nghe An
PV:Pour atteindre l’objectif de mettre fin à l’épidémie de sida à Nghe An avant 2030, de quelles solutions avons-nous besoin, Monsieur ?
Monsieur Thai Van Nhan :Afin de réduire le nombre de nouvelles infections à VIH et de décès liés au sida, de minimiser l'impact de l'épidémie de VIH/sida sur le développement socio-économique et de mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030 (le sida n'est plus un problème de santé préoccupant dans la communauté), les comités du Parti, les autorités, le Front de la Patrie et les organisations à tous les niveaux doivent prêter attention, prendre des mesures énergiques et mettre en œuvre les tâches et les solutions conformément à la Directive n° 07-CT/TW et au Plan n° 562/KH-UBND. En conséquence, il est nécessaire de poursuivre la mise en œuvre effective de la Loi sur la prévention et le contrôle du VIH/sida ainsi que des politiques et régimes pour les personnes vivant avec le VIH/sida, de lutter contre la stigmatisation et la discrimination et de garantir l'égalité des droits des personnes vivant avec le VIH dans l'accès aux services sociaux ; de renforcer la coordination intersectorielle pour une mise en œuvre globale et efficace de la prévention et du contrôle du VIH/sida.

Concernant les solutions spécifiques, déployer de manière synchrone et qualitative les activités suivantes : consultation pour le dépistage du VIH (maintenir le fonctionnement des structures de consultation et le système de connexion et d'orientation des personnes infectées par le VIH ; mettre en œuvre des activités de consultation pour le dépistage, en se concentrant sur les groupes à haut risque ; proposer des tests sous de nombreuses formes) ; maintenir et promouvoir les activités de soins et de traitement du VIH/SIDA dans 26 structures, mettre en œuvre correctement l'approvisionnement et la réglementation des médicaments ARV, garantir que les patients reçoivent un traitement continu, fournir un traitement préventif pour la transmission mère-enfant à 100 % des femmes enceintes infectées par le VIH, poursuivre la mise en œuvre de la prophylaxie pré-exposition au VIH par ARV (PrEP) dans les structures de traitement par PrEP ; maintenir et améliorer la qualité du traitement de la dépendance aux opioïdes par des médicaments de substitution à la méthadone.
Innover et améliorer la qualité de l'information, de la communication et de l'éducation sur la prévention et le contrôle du VIH/sida afin d'avoir un impact efficace sur tous les acteurs, communautés, familles et populations, en particulier les jeunes et les groupes à haut risque d'infection par le VIH. L'objectif immédiat est d'organiser avec succès le Mois national d'action pour la prévention et le contrôle du VIH/sida en 2024 dans la province de Nghe An, conformément au Plan n° 913/KH-UBND du 22 novembre 2024 du Comité populaire de la province de Nghe An, sur le thème « Équité et égalité d'accès aux services de prévention et de contrôle du VIH/sida – pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030 ».
En outre, il est nécessaire de renforcer et de maintenir le réseau d’agents de sensibilisation communautaire et d’agents de santé des villages et des hameaux ; de mettre en œuvre efficacement des programmes d’intervention de réduction des risques dans la prévention et le contrôle du VIH/SIDA dans les localités ; de donner la priorité aux interventions de prévention de l’infection par le VIH pour les groupes à risque d’augmentation de l’épidémie de VIH, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues, les femmes transgenres, les partenaires sexuels, les partenaires d’injection de personnes infectées par le VIH et d’autres groupes à risque.
PV:Merci!