Le ministre iranien des Affaires étrangères qualifie les États-Unis d'« inhumains » concernant les restrictions de voyage à New York

« Ce n'est certainement pas un acte amical. Cela place le personnel diplomatique en mission et leurs familles dans des conditions fondamentalement inhumaines. Mais pour moi, c'est tout de même très bien, car je n'ai rien d'autre à faire que de me déplacer dans trois bâtiments », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, aux journalistes le 17 juillet, avant une réunion au siège des Nations unies.

Zarif a réitéré que les États-Unis menaient une guerre économique contre l'Iran et ciblaient ses civils. Interrogé sur les moyens d'apaiser les tensions entre Washington et Téhéran, Zarif a déclaré que les sanctions américaines devaient cesser. « Une fois qu'elles auront cessé, d'autres choses pourront continuer. »

Le diplomate iranien a déclaré qu'il n'avait été en contact avec personne au sein du gouvernement américain pendant son séjour à New York et a remis en question les efforts du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne pour sauver l'accord nucléaire iranien de 2015 (JCPOA).

Zarif et sa délégation iranienne sont à New York cette semaine pour une réunion ministérielle du Conseil économique et social des Nations Unies, qui abordera les objectifs de développement durable sur diverses questions, notamment les conflits, la pauvreté, l'égalité des sexes et le changement climatique. Le visa du ministre iranien des Affaires étrangères a été délivré à l'ambassade des États-Unis à Berne, en Suisse, la veille de son arrivée aux États-Unis.

En vertu d’un accord avec les Nations Unies, les États-Unis ont accepté de délivrer des visas accélérés à tous les diplomates étrangers se rendant à New York, où se trouve le siège de l’organisation, pour assister à des événements officiels.

« Les diplomates américains ne se déplacent pas à Téhéran, nous ne pensons donc pas que la délégation iranienne ait de raison de se déplacer librement à New York. Nous accordons au ministre des Affaires étrangères Zarif et à sa délégation tous les droits qui leur sont reconnus par l'accord de l'ONU, mais rien de plus », a expliqué le secrétaire d'État américain Mike Pompeo à propos des restrictions de voyage imposées à la délégation iranienne.

Les tensions entre les États-Unis et l'Iran se sont intensifiées depuis que le président Donald Trump s'est retiré l'an dernier du JCPOA, un accord signé entre l'Iran et six puissances mondiales en 2015, et a imposé des sanctions à l'Iran. Téhéran a réagi en dépassant les limites de ses stocks d'uranium et d'enrichissement convenues dans l'accord.

Trump et Pompeo ont tous deux affirmé leur volonté de négocier avec Téhéran sans conditions préalables. Cependant, le président iranien Hassan Rohani a déclaré le 14 juillet qu'ils n'accepteraient des négociations que si les États-Unis levaient les sanctions et réintégraient le JCPOA.