Le secrétaire d’État américain visite l’Europe centrale : est-il facile d’obtenir l’influence de la Russie et de la Chine ?

Phuong Hoa DNUM_BCZACZCABJ 21:07

(Baonghean) - Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo est en tournée dans trois pays d'Europe centrale, dont la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne.

Dans un contexte où cette région semble avoir été « oubliée » par les États-Unis au cours de la dernière décennie, créant ainsi les conditions permettant à la Russie et à la Chine de consolider leur position et leur influence, cette visite du secrétaire d'État Pompeo est considérée comme un engagement des États-Unis à « revenir ». Cependant, selon les observateurs, ce voyage ne s'annonce pas facile pour M. Pompeo.

Redécouvrir le quartier « oublié »

« Le secrétaire d'État américain se rend en Europe centrale pour réaffirmer son rôle dans la région », « Le secrétaire d'État Pompeo se rend en Europe sur fond d'inquiétudes concernant l'influence russe et chinoise »ou encore « M. Pompeo met en garde contre les risques de la coopération avec Huawei »... sont les gros titres de la presse internationale ces derniers jours.

Il s'agit notamment de la première visite de haut niveau des États-Unis en Hongrie depuis celle de l'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton en 2011, et de la première visite de haut niveau des États-Unis en Slovaquie depuis 20 ans. On comprend aisément l'objectif principal de la tournée du secrétaire d'État Mike Pompeo en Europe centrale cette fois-ci.

Ngoại trưởng Mỹ Mike Pompeo và Người đồng cấp Hungary Peter Szijjarto tại Budapest, Hungary (Nguồn: AP)
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo et son homologue hongrois Peter Szijjarto à Budapest, en Hongrie. Photo : AP

Lors d'une conférence de presse avant la visite, un haut responsable de l'administration américaine a déclaré que la « négligence » des pays d'Europe centrale et le manque d'engagements forts dans la région au cours de la dernière décennie ont créé un vide que la Chine et la Russie peuvent facilement combler de nombreuses manières.

Si l'on considère les années passées, lorsque le gouvernement américain ne s'intéressait pas à l'Europe centrale, la Russie et la Chine ont eu le temps d'y laisser une forte empreinte. Actuellement, la majeure partie du gaz hongrois est importée de Russie ; la principale source d'électricité du pays provient également d'une centrale électrique investie par la société russe Rosatom, pour un montant d'environ 14 milliards de dollars. Quant à la Chine, la Hongrie est également l'un des pays qui profitent le plus de Pékin.

Face à cette réalité, à ses destinations, M. Pompeo a souligné les problèmes et les risques liés à la dépendance de l'Europe centrale à l'énergie russe ainsi qu'à la présence de l'entreprise chinoise de haute technologie Huawei, notamment en Hongrie.

En conséquence, la dépendance aux sources d'énergie russes rendra les pays d'Europe centrale passifs et pourraient être confrontés à tout moment au risque d'une crise énergétique. M. Pompeo a également appelé la Hongrie à ne pas soutenir le gazoduc TurkStream, principale voie de transport de gaz russe vers l'Europe sans passer par l'Ukraine.

Entre-temps, selon le secrétaire d'État américain, la présence de Huawei est considérée comme une menace pour la sécurité dans la région, car les équipements de Huawei peuvent être utilisés pour des activités d'espionnage.

De plus, le secrétaire d'État américain attaquera également la relation étroite entre le Premier ministre hongrois Victor Orban et le président russe Poutine, « signalant » même aux partis d'opposition en Hongrie que Budapest « ferme les yeux » sur les activités des services de renseignement russes sur le sol hongrois...

Parallèlement, le secrétaire Pompeo a également abordé les relations de défense, exhortant les pays à diversifier leurs sources d'énergie pour réduire leur dépendance à la Russie. Lors d'autres étapes, il a également espéré améliorer les relations, en renforçant et en rapprochant les relations entre les États-Unis et l'Europe centrale.

On peut dire qu’il s’agit d’un message de bonne volonté que les États-Unis souhaitent envoyer à leurs alliés d’Europe centrale après une période de concentration sur le Moyen-Orient ou la région indo-pacifique.

Voyage orageux

C'est l'objectif, mais selon les observateurs, le voyage de M. Pompeo sera confronté à de nombreuses difficultés, car les pays d'Europe centrale dépendent encore largement des sources d'énergie russes ou des projets de développement chinois.

En réponse au secrétaire d'Etat américain, son homologue hongrois Peter Szijjarto a souligné que toute critique de Washington sur les relations diplomatiques de la Hongrie avec la Russie était erronée, car d'autres pays européens entretiennent actuellement une coopération énergétique avec la Russie.

M. Peter Szijjarto a également affirmé que la Hongrie continue de remplir ses obligations envers les pays occidentaux en tant que membre de l'alliance militaire de l'OTAN.

Il y a cependant quelques avantages, comme en Hongrie, où le secrétaire d’État américain Pompeo pourrait trouver un terrain d’entente avec le Premier ministre Victor Orban, qui a une position ferme sur l’immigration similaire à celle du président Donald Trump.

Il convient également de mentionner un autre objectif que le secrétaire Pompeo s'est fixé lors de ce voyage, à savoir la conférence sur « L'avenir de la paix et de la sécurité au Moyen-Orient » qui se tiendra en Pologne.

L'objectif des États-Unis est de créer une alliance capable de contrer l'Iran, car ce sujet est source de divisions et de conflits au sein de l'Union européenne (UE). Il est indéniable que les principaux pays de l'UE, comme l'Allemagne et la France, ont actuellement des points de vue très différents de ceux de l'administration Trump sur la question iranienne.

Ngoại trưởng Mỹ Pompeo cảnh báo các đồng minh Trung Âu cần cắt đứt quan hệ với tập đoàn Huawei của Trung Quốc. Ảnh: Strait Times
Le secrétaire d'État américain Pompeo a mis en garde ses alliés d'Europe centrale contre la rupture des liens avec le chinois Huawei. Photo : Strait Times

Alors que les pays leaders et les pays dits de « seconde classe » de l’Union européenne sont confrontés à de nombreuses lacunes et conflits, le gouvernement américain, à travers la visite de M. Pompeo, veut clairement profiter de l’occasion pour attirer ces pays à ses côtés.

Bien que modeste, l'accord de coopération en matière de défense entre les États-Unis et la Hongrie, permettant à Budapest d'acheter du matériel militaire à Washington lors de cette visite, a montré certains progrès dans les relations américano-hongroises.

A cela s'ajoutent de nouvelles initiatives américaines pour la région, notamment la lutte contre la corruption ou le renforcement de la coordination entre les forces de l'ordre des deux pays... Non seulement le secrétaire d'Etat américain Pompeo a tendu la « carotte » aux pays d'Europe centrale, mais il n'a pas non plus oublié de tendre discrètement le « bâton ».

En Hongrie, M. Pompeo a également appelé dans un discours au « boycott » de Huawei et a implicitement averti que toute entreprise qui continuerait à coopérer avec la société chinoise pourrait se voir restreindre l'accès aux équipements américains.

On peut dire que le réchauffement des relations avec l’Europe centrale est l’un des objectifs de la stratégie « America First » du président Donald Trump.

Bien sûr, face à un allié américain avec à la fois des intérêts et des pressions, et à la Russie et à la Chine avec de nombreux intérêts socio-économiques, les pays d’Europe centrale comme la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne ne seront pas en mesure de décider immédiatement de quel côté pencher.

On peut donc dire que, même s’il n’est pas encore terminé, ce voyage en Europe centrale du secrétaire d’État américain Mike Pompeo n’est qu’un début !

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