Les personnes ayant des fonctions et des pouvoirs qui reçoivent des cadeaux non conformes à la réglementation doivent les refuser.
Il s’agit de l’une des dispositions notables du projet de décret guidant la mise en œuvre de la loi anti-corruption de 2018.
Le 27 mars, à Hanoi, l'Inspection gouvernementale s'est coordonnée avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Vietnam et l'ambassade britannique au Vietnam pour organiser un atelier de consultation sur le projet de décret guidant la mise en œuvre de la loi sur la lutte contre la corruption (PCTN) 2018.
Le 20 novembre 2018, l’Assemblée nationale a adopté la loi de 2018 sur la lutte contre la corruption, remplaçant la loi de 2005 sur la lutte contre la corruption, en vigueur à compter du 1er juillet 2019.
Il est nécessaire de préciser en détail l’application des mesures du PCTN dans le secteur privé.
Dans son discours d'ouverture, l'inspecteur général adjoint du gouvernement, Tran Ngoc Liem, a souligné : « Il s'agit d'un atelier important, d'une prémisse pour élaborer un décret de qualité, donner vie à la loi et avoir des effets pratiques dans le travail de lutte contre la corruption. »
Pour mettre en œuvre la loi de manière synchrone et efficace, en garantissant sa faisabilité, la loi charge le gouvernement de préciser en détail 15 articles et clauses spécifiques.
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L'inspecteur général adjoint du gouvernement, Tran Ngoc Liem, a prononcé le discours d'ouverture de l'atelier. (Photo : TH) |
Le décret a une portée réglementaire large, couvrant de nombreux contenus qui étaient auparavant réglementés dans de nombreux décrets et documents différents tels que les réglementations sur le contrôle des conflits d'intérêts, le changement de poste de travail, l'offre et la réception de cadeaux, etc.
En outre, le décret doit également prévoir des règles détaillées sur l'application des mesures anti-corruption dans les entreprises et organisations du secteur non étatique. Il s'agit d'un sujet nouveau et complexe, car c'est la première fois que le Vietnam réglemente cette question.
Selon Mme Akiko Fujii, Représentante résidente adjointe du PNUD au Vietnam, la corruption est l'un des principaux obstacles à la réalisation des Objectifs de développement durable d'ici 2030. Malgré les efforts de nombreux pays, on estime que 3 600 milliards de dollars sont perdus chaque année à cause de la corruption. Il est temps de prendre des mesures plus drastiques.
Saluant les efforts du Vietnam en matière de lutte contre la corruption, Mme Akiko Fujii a souligné que l'une des nouveautés de la loi anticorruption de 2018 est l'extension du champ d'application de la lutte contre la corruption au secteur privé. Tous ces efforts témoignent de l'engagement du Vietnam à mettre en œuvre l'Objectif 16 du Programme de développement durable à l'horizon 2030, dont la réduction significative de la corruption et des pots-de-vin sous toutes leurs formes est l'un des indicateurs clés.
Les personnes ayant des fonctions et des pouvoirs qui reçoivent des cadeaux non conformes à la réglementation doivent les refuser.
Présentant les grandes lignes du projet de décret, le chef adjoint du Département juridique de l'Inspection générale du gouvernement, Nguyen Tuan Anh, a indiqué que les 11 chapitres du projet comportaient de nombreuses nouveautés notables. Parmi celles-ci, le chapitre 4 stipule la mise en œuvre du code de conduite des personnes exerçant des fonctions et des pouvoirs. Il précise notamment la période pendant laquelle les personnes exerçant des fonctions et des pouvoirs ne sont pas autorisées à créer, occuper des titres, des postes de direction ou à exploiter des entreprises privées après avoir quitté leurs fonctions dans 14 ministères et branches.
Le projet stipule notamment que les agences, organisations, unités et personnes investies de fonctions et de pouvoirs ne sont autorisées à utiliser les fonds et les biens publics qu'à titre de dons à des fins caritatives et de politique étrangère, ainsi qu'à mettre en œuvre des politiques et des régimes en faveur des hauts fonctionnaires et des personnes ayant contribué à la révolution. Les dons doivent être conformes aux dispositions de la loi sur les régimes, les normes et les sujets.
Selon le projet, les agences, organisations et unités qui reçoivent des cadeaux non conformes à la réglementation doivent les refuser. S'ils ne peuvent pas refuser, ils doivent retourner le cadeau au service compétent pour traitement conformément à la réglementation. De même, les personnes exerçant des fonctions et des pouvoirs doivent également refuser les cadeaux non conformes à la réglementation. S'ils ne peuvent pas refuser, ils doivent en informer le responsable de leur agence, organisation ou unité et retourner le cadeau dans les cinq jours ouvrables suivant sa réception.
Le traitement des cadeaux est clairement défini. Les cadeaux en espèces ou en valeurs mobilières doivent être versés au budget de l'État par le chef de l'État conformément à la réglementation ; les cadeaux en nature doivent être évalués et vendus publiquement pour être versés au budget de l'État.
Le projet prévoit également des dispositions spécifiques concernant les sanctions administratives pour les actes de corruption dans les entreprises et organisations du secteur non étatique. Ainsi, le versement ou l'utilisation de pots-de-vin pour faciliter le fonctionnement de sa propre entreprise ou organisation, sans pour autant être poursuivi pénalement, sera passible d'un avertissement ou d'une amende de 5 à 10 millions de VND ; le détournement de biens ou la réception de pots-de-vin seront passibles d'une amende de 10 à 20 millions de VND, sans pour autant être poursuivis pénalement.
L'amende la plus élevée pour corruption dans le secteur non étatique peut atteindre 100 millions de VND s'il y a des signes de harcèlement, de profit d'activités caritatives ou de circonstances difficiles d'autres organisations ou individus pour commettre des violations, et après avoir commis les violations, il y a des actes d'évasion ou de dissimulation des violations.
Afin de gérer les chevauchements et les doublons dans l'inspection de la mise en œuvre des dispositions de la loi anticorruption pour les entreprises et les organisations, le décret stipule : « Au cours du processus d'inspection, en cas de chevauchement de la portée, des sujets, du contenu et de la durée de l'inspection entre les inspections des ministères, entre l'Inspection ministérielle et l'Inspection provinciale, alors : En cas de chevauchement entre les inspections des ministères, l'inspection du ministère ayant la fonction de gestion publique du principal secteur et domaine d'activité de l'entité inspectée doit mener l'inspection. En cas de chevauchement entre les inspections de l'Inspection ministérielle et de l'Inspection provinciale, l'inspection est menée par l'Inspection ministérielle. Si les organismes d'inspection ne parviennent pas à s'entendre sur la gestion du chevauchement, une demande écrite doit être adressée à l'Inspecteur général du gouvernement pour examen et décision. »