« Le Passeur » dans Mon Son
(Baonghean) - À l'école secondaire Mon Son en particulier et dans tout Khe Bung, Khe Khang (Con Cuong) - où vit principalement le groupe ethnique Dan Lai, l'enseignante La Thi Mui est toujours mentionnée avec un amour et un respect sans fin...
Les enseignants du lycée de Mon Son ont loué les réalisations de Mme La Thi Mui : une enseignante forte de nombreuses années d'expérience dans la mobilisation des élèves des régions les plus reculées, une enseignante de physique créative et sympathique, une enseignante courageuse qui a lutté à maintes reprises contre les coutumes arriérées pour alphabétiser les enfants de la population locale… Je n'aurais jamais imaginé que la femme élancée au visage menu, aux yeux brillants et au sourire si doux qui m'adressait était la « passeuse » enthousiaste et dévouée. Cette année, Mme Mui a fêté ses 35 ans. Elle-même fille de la tribu Dan Lai de Mon Son, elle a grandi en buvant l'eau de Khe Khang, a bénéficié de l'éducation du Parti et de l'État et est entrée à l'École normale de Nghe An, puis a nourri le rêve d'alphabétiser les hautes terres difficiles de son pays natal. Après avoir obtenu son diplôme, elle s'est portée volontaire pour enseigner dans sa région de minorité ethnique, car « les Dan Lai et les Thaïlandais... vivent encore dans la pauvreté, certaines personnes ont une conscience limitée de l'importance de l'éducation, les enfants naissent et grandissent innocemment comme les arbres et l'herbe dans la forêt, ils sont très défavorisés ! » - a confié Mme La Thi Mui.
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L'enseignante La Thi Mui et ses élèves en cours de physique. |
Aimant les enfants des minorités ethniques autant qu'elle avait aimé sa propre enfance défavorisée, Mme Mui nourrissait la détermination de coordonner ses efforts avec ses collègues, les organisations et les autorités locales pour mener à bien le travail de mobilisation des élèves. L'époque où il fallait conduire des motos, prendre le ferry pour traverser la rivière, puis marcher des heures dans la forêt profonde pour trouver les maisons des élèves, chuchoter et persuader les familles d'envoyer leurs enfants à l'école était devenue un voyage familier ! Tous les deux ou trois mois, ou au début de l'année scolaire, un tel voyage retour dans les montagnes avait lieu. Mais ce n'était pas facile, car le peuple Dan Lai, dont les siècles de survie étaient étroitement liés à la jungle primitive, à la chasse et à la cueillette, avait donné naissance à de nombreuses coutumes arriérées et à de nombreux préjugés profondément ancrés dans ses pensées.
De nombreux souvenirs sont si drôles qu'ils font pleurer. Souvent, lorsqu'ils apercevaient l'ombre du professeur au loin, les parents se précipitaient… pour cacher leurs enfants dans la forêt afin d'éviter l'école, ou certains élèves pleuraient au milieu de la route et demandaient à rentrer chez eux… Mme Mui a partagé : « On pouvait compter toute la journée les situations à la fois drôles et tristes lors de la mobilisation des élèves. Mais je suis aussi originaire de Dan Lai, j'avais donc un avantage initial : je comprenais les coutumes de mon peuple, comme le mariage précoce, la peur des difficultés d'apprentissage, la peur de penser… Je comprenais, mais pour expliquer clairement à mon peuple, il me fallait de l'expérience, donner des exemples concrets et frappants des bienfaits des études. Même à chaque mobilisation, j'apportais un petit cadeau en signe de bonne volonté. »
De petits cadeaux de Mme Mui : parfois un livre d'images plein d'images amusantes pour les enfants, parfois un nouveau cartable parfumé en tissu, quelques paquets de bonbons, un délicieux gâteau… Elle discutait sincèrement avec les personnes âgées et murmurait aux enfants dans le dialecte simple de l'ethnie. « On gagne lentement mais sûrement », disait-elle. Durant l'année scolaire 2014-2015, le lycée Mon Son comptait 425 élèves, dont près d'un tiers étaient des enfants de l'ethnie Dan Lai, qui allaient régulièrement à l'école, en partie grâce à l'excellente contribution de l'enseignante La Thi Mui. Cette contribution, sans aucun doute, ne s'est pas arrêtée avec ce « passeur » dévoué et enthousiaste !
Article et photos :Phuong Chi