Le risque d'une quatrième guerre palestinienne
Les observateurs régionaux craignent que le conflit actuel entre Israël et la Palestine ne déclenche une quatrième guerre dans les territoires palestiniens.
Des responsables palestiniens ont averti ce matin qu'une nouvelle intifada palestinienne contre Israël pourrait éclater à nouveau si Israël poursuit ses raids quotidiens sur les villes, les villages et les camps de réfugiés palestiniens, ou si des colons juifs attaquent des Palestiniens.
Les Nations Unies ont également appelé les deux parties à la retenue et ont averti qu'Israël pourrait commettre des crimes de guerre.
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| Des attaques et des bombardements ont lieu presque quotidiennement entre Israël et la Palestine. Photo : Times of Israel |
Le 27 mars, un autre adolescent palestinien a été abattu par des soldats israéliens lors d'affrontements entre des manifestants palestiniens qui lançaient des pierres sur les troupes israéliennes dans le camp de réfugiés de Dheisha, près de la ville de Bethléem, en Cisjordanie.
Le même jour, environ 150 élèves ont lancé des cocktails Molotov et des briques sur des soldats israéliens après un raid mené par ces derniers contre leur école en Cisjordanie. Israël a riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, blessant trois élèves et faisant deux blessés qui ont dû être soignés pour inhalation de gaz lacrymogènes.
Auparavant, Israël avait également lancé des frappes aériennes sur la bande de Gaza palestinienne et déployé des troupes supplémentaires à la frontière en réponse à une précédente attaque à la roquette du Hamas.
Face à la montée des tensions, depuis le siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a appelé les deux parties à la retenue : « Nous condamnons fermement l'attaque à la roquette. Mais nous estimons désormais essentiel d'éviter toute escalade. Nous appelons donc à la retenue afin d'épargner de nouvelles souffrances aux populations, tant en Israël que dans la bande de Gaza et parmi les Palestiniens en général. »
Les violences survenues à la frontière entre Gaza et Israël depuis l'année dernière sont résumées dans le dernier rapport publié ce matin par le Comité des droits de l'homme des Nations Unies. Les enquêteurs de l'ONU ont déclaré que les forces de sécurité israéliennes pourraient avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité en tuant 189 Palestiniens et en blessant plus de 6 100 autres lors des manifestations hebdomadaires à Gaza en 2018. Les enquêteurs ont précisé que les forces de sécurité israéliennes ont tué et mutilé des manifestants palestiniens qui ne représentaient aucune menace immédiate.
« La Commission a constaté des preuves substantielles de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises par les forces de sécurité israéliennes. Ces violations exigent clairement une enquête et des poursuites pénales », a déclaré M. Canton, président de la Commission d’enquête indépendante sur les manifestations de 2018 à Gaza. « Nous appelons Israël à mener des enquêtes approfondies sur ces graves violations et à rendre justice rapidement, en accordant réparation aux victimes tuées et blessées. »
Depuis l'année dernière, des Palestiniens manifestent à la frontière entre Gaza et Israël, réclamant un allègement du blocus et la reconnaissance de leur droit au retour. Israël affirme cependant être contraint d'ouvrir le feu pour protéger la frontière contre les infiltrations et les attaques d'hommes armés.
Les observateurs régionaux craignent que les raids quasi quotidiens d'Israël sur les villes, les villages et les camps de réfugiés palestiniens, ou les attaques et l'occupation des terres palestiniennes par les colons juifs et le blocus de la bande de Gaza par le gouvernement israélien... ne finissent par conduire à une quatrième guerre dans les territoires palestiniens.
Le gouvernement américain a déclaré qu'il continuerait d'envoyer des émissaires au Moyen-Orient pour plaider en faveur d'une initiative de paix américaine, qui sera annoncée après les élections israéliennes d'avril et qui comprend des propositions visant à améliorer l'économie palestinienne. Cependant, nombreux sont ceux qui estiment qu'une telle initiative sera impossible si les violences persistent de manière quasi quotidienne.



