Le diplomate Nguyen Manh Cam et l'histoire de l'apprentissage des langues étrangères

February 3, 2013 17:23

(Baonghean) - À l'occasion du 40e anniversaire de la signature de l'Accord de Paris (1973-2013), mes collègues et moi avons rencontré et interviewé le diplomate chevronné Nguyen Manh Cam à son domicile à Hanoï. Tandis que mes collègues posaient de nombreuses questions sur la négociation et la signature de l'Accord, je ne comprenais pas pourquoi j'accordais autant d'attention à une anecdote qu'il avait racontée par hasard : celle de son apprentissage d'une langue étrangère.

(Baonghean) - À l'occasion du 40e anniversaire de la signature de l'Accord de Paris (1973-2013), mes collègues et moi avons rencontré et interviewé le diplomate chevronné Nguyen Manh Cam à son domicile à Hanoï. Tandis que mes collègues posaient de nombreuses questions sur la négociation et la signature de l'Accord, je ne comprenais pas pourquoi j'accordais autant d'attention à une anecdote qu'il avait racontée par hasard : celle de son apprentissage d'une langue étrangère.



M. Nguyen Manh Cam s'est entretenu avec l'auteur de l'article à son domicile à Hanoi.
Photo : Le Anh Dung

Beaucoup savent que Nguyen Manh Cam fut le dernier ambassadeur du Vietnam en Union soviétique (1991) et pensent qu'il devait être bien formé et très compétent, ne maîtrisant que le russe. Même un célèbre diplomate vietnamien était du même avis ; lorsqu'il entendit M. Cam parler français, il fut agréablement surpris et s'exclama : « Alors, vous parlez aussi français ? ».

Pour être précis, M. Cam parle couramment au moins trois langues étrangères : le français, le chinois et le russe. Il a appris le français dès son plus jeune âge, au Collège de Vinh, la seule école française de l'époque. Les professeurs enseignaient en français, si bien que les élèves qui ne le maîtrisaient pas étaient contraints d'abandonner leurs études. Il plaisantait en disant qu'en zone franche, il y avait un de nos bons professeurs qui parlait encore français avec un accent de Thanh Chuong, mais qu'il était impossible de savoir lequel, car il avait été éduqué de manière traditionnelle, parlait couramment, écrivait bien et, bien sûr, personne ne savait qu'il était… natif de Nghe An.

En 1952, il fut envoyé en Chine pour étudier le russe pendant plus d'un an et entra au ministère des Affaires étrangères. Il raconta que lors de son premier séjour en Union soviétique, il n'entendait qu'un ou deux mots par phrase lorsqu'il écoutait ses amis. Il dut apprendre et s'entraîner seul, d'une manière différente des autres. Chaque jour, il se levait à 5 heures du matin, allumait la radio soviétique pour écouter et, surtout, apprendre. La voix des présentateurs était des plus standard : s'il n'apprenait pas là-bas, où aurait-il pu apprendre ailleurs ? C'est ainsi qu'il écoutait et apprenait chaque jour de 5 heures à 8 heures, c'est-à-dire jusqu'aux heures de travail de chacun, puis il interrompait son apprentissage.

Il apprit très vite et assimila le vocabulaire, si bien qu'au bout d'un moment, « il pouvait écouter et comprendre les discours des présentateurs, ce qui signifiait que tout commençait à bien se passer ». De plus, il rechercha et acheta des billets pour assister à des spectacles artistiques pour enfants soviétiques, car les prix des places pour les enfants étaient toujours très abordables, adaptés à son budget de l'époque. De plus, il put y apprendre la prononciation et les expressions russes, en commençant par les enfants.

C'est ainsi qu'il commença à bien remplir sa fonction d'interprète russe à l'époque du premier ambassadeur du Vietnam en Union soviétique, M. Nguyen Luong Bang.

Il a admis qu'une fois qu'on maîtrise une langue étrangère, apprendre d'autres langues est assez facile. Il n'a pas sous-estimé les aptitudes linguistiques de chacun, mais a affirmé que seuls un travail acharné, assidu et créatif peuvent atteindre les résultats escomptés. Apprendre une langue étrangère ne fait pas exception à cette règle simple !

Notre histoire avec lui est longue et passionnante. Je comprends profondément ce qu'il a dit, les mots, les sons lents, issus de la vie active d'un diplomate chevronné. Plus particulièrement, c'est l'histoire d'une personne investie d'une grande responsabilité pour l'éducation et la formation du pays : il est le président de l'Association vietnamienne pour la promotion de l'éducation !


Nam Son (Hanoï)

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