Maison Quang Trung : « J'ai eu une enfance douce »
(Baonghean) - L'enfance... C'est un escalier avec des marches ébréchées, à chaque montée, il faut faire 2 marches à la fois, mais en descendant, il faut faire 3 marches, sinon si on glisse, c'est... terrible !
Enfance...
Il s'agit du bloc A6 avec des murs en chaux jaune pâle qui s'écaillent du 1er au 4ème étage.
Les escaliers sont ébréchés et il faut monter chaque marche 2 par 2, mais 3 par 3 en descente, ou si on glisse… c'est terrible !
C'était une rampe en galet dont la fonction, outre de lui déchirer les fesses, était surtout d'aider les enfants du quartier à glisser de n'importe quel étage et à tomber avec un bruit sourd ! Sa marque laissa une profonde marque, deux cicatrices sur le menton de son jeune frère !
C'est un réservoir d'eau communautaire bruyant et bruyant tous les après-midi. Il s'agit d'une rangée de seaux alignés avec des perches de transport, typiques de chaque maison. Il suffit de regarder où ils sont accrochés pour savoir quelle maison n'a pas encore eu son tour de puiser de l'eau.
C'est une image d'enfants nus se baignant librement devant tout le monde, mais ils insistent pour tenir leurs vêtements et attendre de pouvoir entrer dans une pièce privée pour mettre un pantalon !
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Dans les immeubles, on trouve encore des voitures, symboles d'un âge d'or, flambant neuves comme celle-ci. Photo prise dans l'immeuble B1. Photo : Manh Ha |
C'était le jacquier des maisons voisines de la résidence de l'usine chimique, mais toute la journée, nous, les enfants de l'usine de glutamate monosodique, volions de jeunes jacquiers pour les tremper dans du sel et du piment. On s'étouffait jusqu'à s'étouffer, mais on en avait toujours envie !
Enfance...
Nous sommes des amis du même âge, de la même classe sociale et partageons de nombreux intérêts comme le cache-cache, un jeu auquel nous aimons jouer toute la journée sans nous ennuyer, surtout lorsque le courant est coupé.
Ce sont les bourgeons et les fleurs qui poussent et font éclater l'entrejambe. Ce sont les garçons et les filles qui jouent à pierre-papier-ciseaux pour se porter d'un bout à l'autre de l'immeuble. Et ce jeu de cercle sur la route avec des anneaux en fer forgé de toutes tailles que presque toutes les maisons ont sous le lit. Ce sont les acclamations enthousiastes chaque fois qu'une voiture apporte de la pulpe de canne à sucre à sécher dans la cour commune. Tout le groupe d'enfants grimpe et descend pour trouver les morceaux de canne restants ou les peaux épaisses à peler et à grignoter.
Ma douce enfance a probablement quelque chose à voir avec la montagne de bagasse ou de restes de bonbons de l'usine de ma mère ?!
L'enfance, c'est aussi trois mois d'activités estivales, avec des appels à 4 h 30 du matin pour aller faire de l'exercice dans la cour de l'A5. C'est la cérémonie d'équipe en août et les visites touristiques en septembre pour tous les enfants « élites » de l'été. Passionnant… trépidant…
Et puis il y a aussi ces cris : « Qui veut de la glace ? » chaque midi ensoleillé, qui provoquent des envies infinies, et pas seulement pour moi. Ou encore « Qui veut du caramel, des bonbons… », « Qui veut échanger des gâteaux ? »… Nous avons tous déjà eu les dents qui tombaient à force de mâcher du caramel, ou les cheveux et les oreilles collés à ce bonbon transparent et brillant comme du miel.
Retour en enfance...
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Les bouquets de bougainvilliers sont également fréquents dans les immeubles anciens. Photo : Manh Ha |
En CP et CE1, nous étudiions au rez-de-chaussée de l'immeuble. Le nom de la maîtresse… Je ne trouve ça intéressant que maintenant, mais je l'aimais tellement à l'époque. Mme Hot, Mme Mao – je ne sais pas si mes amis s'en souviennent encore… Nous avions tous des prénoms qui venaient avec ceux de notre père ou de notre mère, comme Ha Du, Huyen Toan, Thang Liem, Van Bao Tho, Thang Phuc My, Huyen Khuy, Nam Toai… Mais il y en avait aussi avec des deuxièmes prénoms dont je ne sais pas s'ils avaient un lien ou une signification, mais rien qu'à entendre le nom… tout le monde comprenait, comme : Linh Chec, Ngan Teo, Phuong Lo…
La cour reliant les deux immeubles A6 et A7 est le lieu où de nombreuses générations ont été témoins des « étapes de la maturité », depuis le porte-bagages de la moto de leurs parents jusqu'à pédaler et bondir, se faisant souvent mal aux fesses, jusqu'à apprendre à conduire une moto. Une mini-moto est un luxe qui hante probablement les rêves de beaucoup de gens de mon âge…
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Dernier appartement. Photo : Manh Ha |
Enfance...Ouais. Ça fait longtemps.
Linh Dan
(Enregistré à partir de l'histoire de Mme Pham Viet Dung)