La Maison Blanche a officiellement annoncé les détails des accords conclus entre M. Trump et M. Xi Jinping.
La Maison Blanche a annoncé le 1er novembre (heure américaine) les détails de l'accord conclu cette semaine entre le président Donald Trump et le président chinois Xi Jinping pour apaiser les tensions commerciales bilatérales. Cet accord, signé en marge du sommet de l'APEC à Busan (Corée du Sud), contribue à prolonger d'environ un an la fragile trêve commerciale entre les deux plus grandes économies mondiales.
Cet accord évite la menace de Trump d'imposer des droits de douane de 100 % sur les produits chinois, comme il l'avait précédemment évoqué. Selon un communiqué de la Maison Blanche, voici quelques éléments clés de l'accord :
Les États-Unis réduisent les droits de douane sur les produits liés au fentanyl
Les États-Unis réduiront de moitié (à 10 %) leur droit de douane actuel de 20 % sur les produits chinois liés aux précurseurs chimiques du fentanyl, un opioïde synthétique, que Washington a imposé pour la première fois en février.
Cette mesure permettrait de réduire le droit de douane américain total moyen sur les importations chinoises d'environ 57 % à environ 47 %, selon des responsables américains.
La Chine suspend les contrôles à l'exportation de terres rares
De son côté, la Chine a accepté une suspension d'un an des contrôles à l'exportation qu'elle avait annoncés en novembre sur les terres rares et les aimants, des matériaux essentiels à la production de voitures, d'avions et d'armes, que Pékin considère comme un puissant levier dans ses tensions commerciales avec Washington.
Ces contrôles, s'ils étaient mis en œuvre, exigeraient des licences d'exportation pour les produits contenant même de petites quantités d'éléments figurant sur la liste élargie, afin d'empêcher leur utilisation dans les produits militaires.
La Chine délivrera également des licences générales pour l'exportation de terres rares, de gallium, de germanium, d'antimoine et de graphite aux utilisateurs finaux américains et à leurs fournisseurs, a indiqué la Maison Blanche.
Pékin lève les droits de douane et les mesures de rétorsion
La Chine a également accepté de suspendre tous les droits de douane de représailles qu'elle avait annoncés depuis le 4 mars, y compris ceux imposés sur le poulet, le blé, le maïs, le coton, le sorgho, le soja, le porc, le bœuf, les fruits de mer, les fruits, les légumes et les produits laitiers américains.
Par ailleurs, la Maison Blanche a déclaré que Pékin suspendrait ou supprimerait toutes les contre-mesures non tarifaires qu'elle a prises contre les États-Unis depuis le 4 mars, telles que l'inscription de certaines entreprises américaines sur sa « liste d'entités non fiables ».
Washington suspend l'élargissement de sa « liste noire »
En réponse, les États-Unis ont accepté de suspendre pendant un an l'élargissement de la « liste des entités » du département du Commerce – un plan qui cible les entreprises interdites d'acheter de la technologie américaine, notamment des équipements de fabrication de semi-conducteurs.
Si elle était mise en œuvre, la liste noire élargie inclurait automatiquement les filiales (détenues à plus de 50 % par des entreprises déjà inscrites sur la liste), une mesure qui pourrait avoir un impact majeur sur les entreprises chinoises et empêcher des milliers d'entreprises chinoises d'accéder à la technologie américaine.
La Chine s'engage à acheter du soja américain
La Maison Blanche a annoncé que la Chine s'était engagée à acheter au moins 12 millions de tonnes de soja américain au cours des deux derniers mois de 2025 et au moins 25 millions de tonnes par an pendant les trois années suivantes. Pékin a également accepté de reprendre ses achats de sorgho et de bois d'œuvre américain.
Cet automne, la Chine a largement cessé d'acheter du soja américain, se tournant vers les approvisionnements du Brésil et de l'Argentine, une décision qui a suscité de vives protestations de la part des agriculteurs américains, un électorat clé de Trump.
Cependant, les analystes soulignent que ces engagements concernant le soja ramènent essentiellement la Chine à ses niveaux d'achats antérieurs. Les États-Unis ont exporté près de 27 millions de tonnes de soja vers la Chine en 2024. Pékin s'était engagé à accroître considérablement ses achats de soja dans le cadre de l'accord commercial de « phase 1 » de 2020, mais n'a jamais atteint son objectif en raison de l'impact de la pandémie de Covid-19.
Autres concessions sur les chips et les frais de port
L'accord comprend également d'autres points importants. Concernant les semi-conducteurs, la Chine mettra fin aux enquêtes antitrust et antidumping visant les entreprises américaines de la chaîne d'approvisionnement.
Concernant les droits portuaires, l'administration Trump a accepté un moratoire d'un an sur leur application aux navires construits, détenus ou battant pavillon chinois. Ces droits, destinés à relancer l'industrie navale commerciale américaine, pourraient alourdir de plusieurs millions de dollars le coût de chaque voyage vers les ports américains.
De son côté, Pékin a accepté de lever les mesures de représailles prises à l'encontre de l'enquête menée par Washington en vertu de l'article 301 sur la domination de la Chine dans les secteurs maritime, logistique et de la construction navale mondiaux.
Coopération contre le fentanyl
La Chine a accepté de prendre des « mesures importantes » pour stopper l'afflux de fentanyl vers les États-Unis, notamment en bloquant les expéditions de certains précurseurs chimiques vers l'Amérique du Nord et en renforçant les contrôles sur les exportations d'autres produits chimiques dans le monde entier.
Le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a déclaré que des groupes de travail des deux pays allaient « définir des mesures très objectives » dans les semaines à venir pour mesurer le succès des efforts visant à freiner le flux de cet opioïde mortel.
