Souvenez-vous du quai de la ville natale
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Au crépuscule, les femmes qui étaient allées aux champs retournaient au village. C'était le moment des femmes et des filles ; aucun homme ne se rendait alors au quai. Drapeaux au dos et petits paniers en bambou sur les hanches, les femmes se relayaient des champs, des rizières et des routes jusqu'au village. Quel que soit leur chemin, elles passaient toutes devant le quai. Elles se laissaient les cheveux détachés pour se rafraîchir, discutaient de leur travail, retiraient ceintures, chemises et jupes pour secouer la poussière de la forêt, puis s'asseyaient lentement, remontaient leurs jupes et, à tour de rôle, immergeaient leurs épaules et tout leur corps dans l'eau fraîche… La loi du village n'était pas écrite, mais elle était très stricte, chacun s'y conformait volontairement, très peu osaient la violer : quiconque osait espionner les femmes et les filles se baignant dans le ta lin et était découvert était souvent sévèrement puni et s'enlisait à vie… !
Le quai est aussi étroitement associé aux villages des hautes terres que les champs, les terrasses et les maisons sur pilotis. Cependant, aujourd'hui, dans de nombreux villages et régions, la présence du mauvais esprit a disparu, en raison de la pollution environnementale due à l'exploitation inconsidérée du minerai d'étain, combinée à l'exploitation abusive des forêts en amont… ce qui a entraîné un épuisement des ressources en eau. De nombreux villages des hautes terres doivent aujourd'hui compter sur des programmes nationaux d'eau potable et des programmes de parrainage d'organisations internationales pour construire des réservoirs et des canalisations en acier pour acheminer l'eau des hautes montagnes, afin que tout le village puisse avoir accès à une eau propre pour la vie quotidienne… Mais l'eau ne suffit qu'à nourrir et à boire, comment un mauvais esprit peut-il exister comme avant ?
Tam thaïlandais -BNA