De magnifiques dessins réalisés par des enseignants dans des régions reculées du district de Tuong Duong

L'école maternelle Luong Minh, située dans le district de Tuong Duong, possède des dizaines de magnifiques peintures. Après quelques recherches, il s'est avéré que ces peintures avaient été réalisées par les enseignants de l'école.

Les enseignants de maternelle terminent leur dessin de Blanche-Neige et les Sept Nains. Photo : Khac An

La peinture est devenue leur activité habituelle et annuelle. Toutes les peintures, des clôtures aux murs, des points principaux aux pièces individuelles, non seulement cette année mais aussi il y a de nombreuses années, aucun peintre professionnel n'a eu l'occasion de s'exercer car tout était « autodirigé et autoréalisé » par les mains des filles.

Honnêtement, je ne connais pas grand-chose à la peinture, mais avec mon sens artistique inné, je peux dire que c'est « tellement beau ». Tellement beau qu'on a du mal à croire que ce soit l'œuvre de « peintres malgré eux ».

En plus de créer un espace vivant, les fresques murales véhiculent des histoires et des messages intéressants sur la vie. Photo : Khac An

L'univers des enfants est un monde de contes de fées, de couleurs et de sons. Outre leur aspect ludique, les fresques murales véhiculent des histoires et des messages qui accompagneront parfois les enfants tout au long de leur vie. Leur dynamisme et leur esthétique captivante stimulent leur vision, suscitant l'enthousiasme des enfants à l'école et les aidant à mieux appréhender et aimer le monde qui les entoure.

C'est important, mais toutes les écoles n'ont pas les moyens d'engager des artistes professionnels, surtout dans les écoles de montagne comme Luong Minh. « La nécessité est mère de l'invention » : les peintures sont indispensables, mais les fonds manquent, alors les enseignants se retroussent les manches et s'y mettent. À force d'étudier et de dessiner, de dessiner et d'étudier, peu à peu, des fresques pures, belles et riches de sens apparaissent sous la main d'« artistes » comme Hoa My, Luong Nham, Van Anh…

Dessins colorés dans l'école la plus reculée de la commune de Luong Minh. Photo : Khac An

L'enseignante Vi Thao, directrice adjointe et « artiste principale », a confié : « Dans notre école, tout le monde sait dessiner, même la directrice Bui Be Le s'est jointe à nous. Ce genre d'activité est à la fois stimulant et amusant. Nous avons trouvé les modèles en ligne, et nous en avons même créé certains nous-mêmes. L'« artiste principale » a réalisé les croquis, l'« assistante » a colorié. Chaque mètre carré de ce type, si nous avions fait appel à un artiste extérieur, aurait coûté plusieurs millions de dongs. Si nous ne l'avions pas dessiné nous-mêmes, où aurions-nous trouvé l'argent ? Dès que nous avons un moment de libre, nous dessinons ; quand nous sommes fatigués, nous nous reposons ; quand nous sommes tristes, nous racontons des blagues ; quand nous avons faim, nous préparons des nouilles instantanées… et voilà, nous avons peint des centaines de mètres carrés de fresques. »

J’ai demandé : « Vous n’êtes pas des professionnels, comment faites-vous pour dessiner aussi bien ? » L’« artiste principal » a répondu avec joie : « C’est peut-être parce que nous dessinons par amour. »

Un coin des peintures aux couleurs vives. Photo : Khac An

Luong Minh est l'une des communes les plus pauvres du district. L'école compte 250 élèves, principalement des enfants des ethnies Thaï, Kho Mu, Ka Tu et O Du, et 21 enseignants et membres du personnel, répartis sur huit sites. Le site le plus proche se situe à 17 kilomètres de la ville, tandis que le plus éloigné, Cham Puong, est à près de 50 kilomètres. Pour s'y rendre, les enseignants doivent emprunter trois moyens de transport : la moto, le bateau et… la marche. Malgré les difficultés, en dehors des heures de classe, ils participent à d'autres activités, ce qui est vraiment touchant et mérite notre respect.