Questions post-Alep

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(Baonghean) - Le sort du « Stalingrad syrien » semble scellé. L'armée syrienne a désormais suspendu ses opérations militaires pour permettre aux combattants de l'opposition de quitter la ville avant que tout ne tombe sous le contrôle du président Bachar el-Assad. Mais une victoire à Alep ne résout pas les incertitudes sur le champ de bataille du Moyen-Orient.

La bataille de 5 ans

La victoire à Alep-Est est imminente. L'armée gouvernementale syrienne peut enfin pénétrer dans la ville, presque entièrement détruite après des années de « feu rouge », et s'en emparer. Le fait que la plus grande ville de Syrie ne soit plus sous le contrôle de l'opposition est un scénario prévisible. Ce n'est qu'une question de temps, car les facteurs dominants de l'armée gouvernementale syrienne penchent en sa faveur.

Après cinq années de lutte contre des guerres civiles coûteuses et meurtrières avec des groupes rebelles et le groupe terroriste autoproclamé État islamique (EI), le président Bachar al-Assad a la détermination et la patience de briser toute résistance, en particulier dans la plus grande ville de Syrie, Alep, qui est stratégiquement située et le bastion le plus imprenable de l'opposition.

Tout au long de cette lutte, le président Assad a bénéficié d'un soutien russe croissant, ce qui a modifié la situation sur le terrain. Les frappes aériennes russes ont porté un coup décisif en coupant les lignes d'approvisionnement de l'opposition. Les groupes rebelles syriens sont désormais privés de tout financement régional et subissent un grave déclin qualitatif, en partie dû à l'intervention militaire russe.

Dân thường Syria đang sơ tán khỏi khu vực do lực lượng đối lập kiểm soát tại Aleppo. Ảnh: The New Yorker
Des civils syriens évacuent les zones contrôlées par l'opposition à Alep. Photo : The New Yorker

Auparavant, des groupes rebelles s'étaient regroupés à Alep-Est et avaient intégré des combattants d'autres régions. Il s'agissait de la ressource la plus importante et la plus puissante de l'opposition armée à Alep-Est. Cette force relativement puissante comprenait Ahrar al-Cham, Fateh al-Cham (anciennement Front al-Nosra), Jaysh al-Mujahideen et des brigades affiliées à l'Armée syrienne libre (ASL). Par conséquent, l'effondrement de l'opposition à Alep-Est a éliminé la plus grande menace militaire pesant sur le régime du président Bachar al-Assad.

Les coups de feu n'ont pas cessé

Il serait naïf de croire que la guerre de cinq ans en Syrie se terminera bientôt par un tournant à Alep. En réalité, cette victoire a coûté trop cher au régime d'Assad. La dépendance de son armée aux frappes aériennes russes pour libérer l'est d'Alep s'est avérée être un « seuil » difficile à franchir.

De plus, le président Assad a dû s'appuyer sur un grand nombre d'unités paramilitaires chiites venues du Liban, d'Iran, d'Irak et d'Afghanistan. Après avoir sécurisé Alep, le président Assad doit désormais accepter que le pays soit en grande partie fragmenté, sous le contrôle de nombreuses forces différentes. Des groupes rebelles islamistes radicaux, issus d'anciens affiliés à Al-Qaïda comme Fatah al-Sham, contrôlent toujours la province d'Idlib, au nord-ouest. L'EI contrôle toujours Raqqa et une grande partie de Deir ez-Zor.

Les forces militaires kurdes disposent également de leur propre territoire, contrôlant la majeure partie de la frontière avec la Turquie et les villes de Qamishli et Hassaké. Les banlieues de Damas, la capitale, ressemblent désormais à un échiquier où se mêlent forces gouvernementales et forces d'opposition. La prochaine étape consiste à mobiliser les forces pour poursuivre la victoire ou consolider les positions déjà prises, ce qui doit également être soigneusement étudié.

Một binh sĩ trung thành với Tổng thống al-Assad tại mặt trận Đông Aleppo, nơi đã gần như nằm trong tầm kiểm soát của chính quyền Damascus. Ảnh: Middle East Eyes
Un soldat fidèle au président al-Assad sur le front oriental d'Alep, désormais presque sous le contrôle du gouvernement de Damas. Photo : Middle East Eyes

Les facteurs externes influençant le conflit évoluent également. Plus particulièrement, si le président élu Donald Trump tient ses promesses de campagne, les États-Unis prêteront moins d'attention aux rebelles modérés que sous Obama.

L'armée américaine n'aura d'autre mission que de détruire l'EI. Quant aux rebelles, leur avenir dépendra largement de l'attitude des États de la région, des soutiens sunnites comme le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie, ainsi que des riches États du Golfe qui ont financé les groupes islamistes militants.

Ce scénario complexe s'est déroulé avant même la chute d'Alep aux mains du régime d'Assad. L'EI a profité de la concentration de l'armée syrienne à Alep pour s'emparer de la ville de Palmyre au cours du week-end. Cet événement a également rappelé la dure réalité : la guerre syrienne fait toujours rage dans le nord-est, près de la frontière irakienne.

Concurrence stratégique au Moyen-Orient

Le conflit ne se limite pas à la frontière syrienne : il se manifeste ici uniquement par des armes, des fusils et des victimes. De nombreuses puissances régionales sont directement impliquées, d'une manière ou d'une autre, dans les événements en Syrie. En effet, elles s'affrontent politiquement et se battent pour des factions.

L'équilibre des forces au Moyen-Orient est un bras de fer entre deux rivaux régionaux : l'Arabie saoudite et l'Iran, mais aussi avec la participation de nombreux autres pays. Malheureusement, il a explosé en Syrie, où se situent les intérêts géostratégiques. Riyad soutient les rebelles sunnites, tandis que Téhéran soutient le gouvernement de Damas dirigé par les Alaouites, une minorité affiliée à l'islam chiite. Ils sont en désaccord non seulement sur leurs doctrines, mais aussi sur leurs ambitions territoriales et leurs intérêts plus larges au Moyen-Orient. Il est donc difficile pour l'un ou l'autre camp de renoncer à ses ambitions, même affaibli.

Phan Tung

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