Questions autour du procès d'Yingluck demain

L'ancienne Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra. Photo : AFP.

La Cour suprême de Thaïlande devrait rendre son verdict demain concernant l'ancienne Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra, accusée de négligence dans le cadre d'un programme de subventions au riz ayant entraîné des pertes d'au moins 8 milliards de dollars. Yingluck devait comparaître devant le tribunal le 25 août, mais elle a fui le pays, ce qui a reporté le procès au 27 septembre. Si elle est reconnue coupable, Yingluck risque une peine maximale de dix ans de prison et une interdiction à vie de toute activité politique, selon le journal The Nation.

Le tribunal a-t-il pris une décision ?

Nombreux sont ceux qui se demandent si le tribunal rendra son verdict demain. L'article 32 du Code pénal thaïlandais stipule que dans les affaires impliquant des personnalités politiques, le tribunal peut prononcer un verdict par contumace. Si l'accusé ne se présente pas au verdict, le tribunal reporte le prononcé du verdict d'un mois et émet un mandat d'arrêt. Si l'accusé ne se présente pas avant l'expiration du mandat, le tribunal peut prononcer un verdict par contumace.

Il existe toutefois différentes interprétations de la loi. Le chef du Parti démocrate, Abhisit Vejjajiva, a déclaré que le tribunal était libre de reporter le verdict en l'absence de l'accusé. Il a ajouté que le tribunal pourrait choisir de ne pas prononcer le verdict demain.

Le vice-Premier ministre thaïlandais Wissanu Krea-ngam, expert juridique du gouvernement, a également déclaré le mois dernier que le tribunal pourrait retarder la décision.

Entre-temps, un expert juridique et un ancien juge dont l'identité n'a pas été révélée ont déclaré que le verdict serait toujours annoncé comme prévu, même si le défendeur et le plaignant étaient tous deux absents.

Quel scénario est bénéfique pour Yingluck ?

Si le tribunal rend son verdict demain, Yingluck pourra plus facilement décider de sa prochaine décision, selon un haut responsable de son parti, le Pheu Thai. Il a ajouté qu'elle pourrait réapparaître en public pour expliquer l'affaire à ses partisans. En attendant, si le tribunal tarde, la situation restera floue, a-t-il ajouté.

Si elle est reconnue coupable, Yingluck risque une lourde peine, son ministre du Commerce, Boonsong Teriyapirom, ayant été condamné à 42 ans de prison. « Cela mettra Yingluck dans une situation difficile, car son statut juridique passera de celui d'accusée à celui de condamnée », a-t-il déclaré.

Il a toutefois ajouté : « À mon avis, il serait préférable pour Yingluck que le verdict soit rendu demain, car elle dispose d'une base claire pour décider de son avenir, y compris pour demander l'asile. »

Abhisit a également estimé que le retard pourrait avoir un impact sur la capacité d'Yingluck à faire appel, si le verdict est rendu après l'adoption de la nouvelle loi sur les procédures pénales contre les responsables politiques.

La nouvelle loi stipule que les accusés doivent comparaître devant le tribunal pour faire appel et que les affaires de corruption n'ont pas de délai de prescription, ce qui signifie que les personnes condamnées sont tenues responsables à jamais.

Abhisit a également convenu avec de nombreux commentateurs que Yingluck ne comparaîtrait pas demain pour entendre le verdict. De son côté, Phumtham Wechayachai, secrétaire général du Parti Pheu Thai, a déclaré que Yingluck avait fait de son mieux pour défendre son cas. « Elle s'est battue comme une lionne », a-t-il déclaré.

Des sources du renseignement du gouvernement thaïlandais estiment que 300 à 400 personnes se présenteront au tribunal demain pour manifester leur soutien à Mme Yingluck.

« Nous avons traversé de nombreuses tempêtes et perdu des personnes importantes, mais nous pouvons toujours rester forts grâce à l'unité de nos membres et au soutien du public », a déclaré le secrétaire général du parti Pheu Thai.

Selon VNE