Les derniers mots poignants d'un journaliste saoudien avant son assassinat
Après que l'enregistrement audio du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été partagé par la Turquie avec les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, certains détails sur la bande ont été révélés.
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Des manifestants brandissent des affiches à l'effigie du journaliste assassiné Khashoggi. Photo : Reuters |
Dans une interview accordée au journal qatari Al Jazeera, M. Nazif Karaman, enquêteur en chef du journal turc Daily Sabah, a révélé certains détails de la bande qui serait la preuve du meurtre du journaliste du Washington Post Jamal Khashoggi à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.
"J'étouffe... Enlevez ce sac de ma tête, je me sens étouffé" - tels furent les derniers mots du journaliste Khashoggi, a déclaré M. Karaman.
Le journaliste turc pense que M. Khashoggi a été asphyxié par un sac en plastique placé sur sa tête. D'après la vidéo partagée, le meurtre a duré environ sept minutes. M. Karaman a ensuite affirmé qu'un groupe de quinze personnes, soupçonnées d'être des agents des services de renseignement saoudiens, s'était rendu à Istanbul la veille du meurtre de Khashoggi et avait mis quinze minutes à démembrer le journaliste après l'avoir asphyxié.
La révélation choquante du journaliste Karaman est survenue peu de temps après que le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé qu'Ankara avait partagé des enregistrements liés à l'incident avec l'Arabie saoudite, les États-Unis, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni.
Dans le même ordre d'idées, le 10 novembre, le président américain Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron ont convenu que les autorités saoudiennes devaient faire toute la lumière sur la mort du journaliste Khashoggi. Selon une source proche de la présidence française, les deux dirigeants ont également déclaré que les parties impliquées ne devaient pas laisser cet incident déstabiliser davantage la situation au Moyen-Orient. Ils ont ajouté que cette affaire pourrait ouvrir la voie à une solution politique au conflit au Yémen.