Ceux qui écrivent des chansons pour protéger le pays...
(Baonghean) - 1. Mon père était soldat. Il s'est engagé dans la guerre contre l'Amérique alors qu'il était étudiant à l'université. À cette époque, nombreux étaient les jeunes hommes qui, comme mon père, « abandonnaient la plume et suivaient l'épée et l'arc ». Nombre d'entre eux écrivaient des lettres de sang pour pouvoir partir à la guerre. Ils s'engageaient successivement dans l'armée pour aller au front, créant une atmosphère bouillonnante de « camouflage bruissant comme une forêt au vent ».
Mon père, comme beaucoup d'autres camarades, disait à sa mère dans ses lettres : « Maman, ne sois pas triste. Je reviendrai vers toi le jour de la paix et de la réunification. Si je ne reviens pas, notre pays connaîtra la paix. » Plus tard, alors que j'étais en CE2, j'ai demandé à mon père : « Pourquoi n'es-tu pas allée à l'école et as-tu choisi d'aller combattre sur le champ de bataille ? » Mon père m'a répondu simplement : « Personne ne veut choisir le champ de bataille, mon enfant. Mais si moi et les soldats n'allons pas au front, le ciel ne sera plus à toi. Tu n'auras pas le temps de saluer le drapeau, de chanter l'hymne national « L'armée vietnamienne en marche » chaque semaine, et peut-être que sur la carte du monde, il n'y aura plus deux mots : Vietnam. » Plus tard, j'ai compris que c'est « le soldat qui prie pour la paix plus que quiconque ». Mon père, dans ses récits, mentionnait toujours ses camarades tombés au combat, même ceux qui étaient revenus sains et saufs. Il oubliera peut-être beaucoup de choses, mais il n’oubliera jamais les visages de ses camarades et l’uniforme.
Le jour du décès de mon père, nombre de ses anciens camarades sont venus lui dire au revoir. Ils ont revêtu leurs uniformes militaires, se sont mis au garde-à-vous et ont salué comme il le fallait. Oh, la chemise verte, comme un signal, non, plus que ça, c'était la confiance, l'amour qui s'était instauré, l'amour fraternel, la camaraderie qui s'était transmise jusqu'à la mort.
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Les officiers et les soldats de la 215e brigade blindée passent en revue la formation lors de cette journée traditionnelle. |
2.Chaque fois que je pense aux soldats, je ne peux m'empêcher de réciter le poème « Le Jour du Retour ». Les soldats des poèmes de Chinh Huu sont de jeunes hommes simples, comme tant d'autres que nous avons rencontrés dans la vie, mais ils respirent la beauté des êtres aux idéaux nobles. Ils se précipitent au combat, malgré les bombes et les balles, chaussés de chaussures noires et boueuses, vêtus de chemises couvertes de la poussière de la longue marche… « Les jeunes hommes n'ont pas encore payé leur dette héroïque / Les âmes des dix directions flottent le drapeau rouge vif / Les chaussures de mille kilomètres sont en lambeaux / La poussière de la longue marche a décoloré l'élégante chemise / Les cheveux verts promettent de durer jusqu'à la vieillesse / Exposés au soleil, au vent et à des milliers de fleurs et d'herbes sauvages. »
Je sais que lorsque les chemises perdront leur éclat, qu'elles seront « déchirées aux épaules » ou « rapiécées », que même « les robes remplaceront les nattes à votre retour au sol », que les soldats aux cheveux verts pourront devenir des « soldats imberbes » et tomber « sur les trois couches de fil d'acier »… mais lorsqu'ils portent le sang des soldats de l'Oncle Ho, ils rayonnent toujours de l'esprit de ceux « dont la main n'a pas quitté le fusil ». Je ne sais pas pourquoi je les vois toujours ainsi, simples mais splendides, rustiques et authentiques mais nobles. Ils sont comme les feuilles du matin, vertes et fraîches dans la vaste forêt, mais avec un feu ardent au cœur, ils sont prêts à brûler pour une belle aube de la nation. Ce sont les torches qui brillent toujours avec éclat… Des temps anciens jusqu'à demain…
3.Depuis de nombreuses années, la chemise verte familière du soldat est devenue un symbole de désir de paix, de persévérance et de détermination face aux défis de la vie et de la mort. Au cœur de la vie moderne, la vue de cette couleur verte nous réchauffe le cœur. Il est étrange que, malgré sa simplicité, cette couleur verte nous donne l'impression que partout autour de nous réside l'âme sacrée des rivières et de l'eau. Je garde ce sentiment intact chaque printemps, lorsque je me tiens devant des jeunes hommes qui saluent par la fenêtre de leur voiture leurs proches partis à l'armée. Ces jeunes hommes, avec les visages de leurs pères et grands-pères d'autrefois, poursuivent leur chemin pour défendre la patrie.
Des visages, des cœurs qui « ne feraient pas de mal à une feuille sur une branche », mais face à un ennemi brutal, ils deviennent les plus courageux. Ce visage s'assombrira devant le bateau de patrouille, se durcira au sommet des cols enneigés. Ce bras sera fermement levé au-dessus du bord du chapeau pour saluer le drapeau à la borne frontière, dans les régions reculées, ou sur l'île lointaine, balayée par les vagues, où le vent et le soleil le décoloreront en quelques jours. Ceux qui ont prêté serment : « Fidèles à la patrie, fils du peuple », surmontent toutes les épreuves, prêts à embrasser le drapeau rouge à l'étoile jaune et à se jeter dans la patrie sous les canons des envahisseurs. Et ce sont eux qui nous ont permis de voir notre patrie plus clairement !
Week-end à Nghe An