Les plus grands défis de sécurité de 2019

Une réunion trilatérale pourrait avoir lieu entre le président américain Donald Trump, le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping. Photo : AP

Fin décembre 2018, le président américain Donald Trump a révélé sur son compte Twitter son intention d'organiser une réunion trilatérale avec le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping. Selon le président de la Maison Blanche, cette rencontre vise à prévenir le risque d'une course aux armements mondiale.

Le premier signe en ce sens est que la réunion pourrait avoir lieu en janvier, alors que les États-Unis et la Chine négocient pour apaiser leur conflit tarifaire croissant. Cependant, les alliés des États-Unis et la communauté internationale craignent qu'il ne s'agisse d'un « grand compromis » dans lequel M. Trump suivrait ses instincts les plus isolationnistes.

Les pays européens ont connu une année 2018 mouvementée, et cette situation devrait se poursuivre en 2019, marquée par de nombreux événements qui ont affecté la situation politique du « Vieux Continent ». Selon les experts, la démission du secrétaire américain à la Défense, James Mattis, en désaccord avec le président Trump sur de nombreuses politiques et prônant la préservation des relations avec les pays alliés puissants, a consterné les pays européens. Aujourd'hui, le moral de ces pays s'est également dégradé face aux critiques de M. Trump selon lesquelles l'Europe contribue trop peu au budget de la défense.

En outre, 2019 marque également le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), également connu sous le nom de Brexit, le 29 mars. Si un scénario de « no deal » avec l'UE est évité, Londres entrera dans une phase de transition dans ce processus.

La France est également l'un des défis sécuritaires sur la carte européenne alors que le président français Emmanuel Macron fait face à des demandes croissantes de la part des manifestations des « Gilets jaunes », qui durent depuis des semaines dans le pays.

En outre, d'autres événements ont également attiré l'attention, comme : les élections au Parlement européen en mai, considérées comme un retour en force des partis populistes de droite ; l'instabilité de la politique allemande avant la fin du mandat de la chancelière Angela Merkel ; ou encore le fait que l'Italie est actuellement considérée comme le pays le plus vulnérable de la zone euro.

L'Ukraine est le lieu où le conflit est le plus susceptible de s'intensifier, après que la Russie a saisi trois navires et marins ukrainiens en mer Noire en novembre dernier, accusant Kiev d'avoir pénétré illégalement dans les eaux territoriales russes, ce que l'Ukraine a démenti. Quoi qu'il en soit, le renforcement de la présence militaire des pays de l'OTAN et des forces russes dans la zone proche de la mer Noire est inévitable, notamment à l'approche de l'élection présidentielle ukrainienne du 31 mars.

La situation en mer de Chine méridionale devrait rester complexe en 2019, la Chine continuant probablement de prendre des mesures qui aggravent les tensions dans la région. Par ailleurs, les États-Unis et de nombreux pays ont appelé Pékin à respecter la liberté de navigation.

Selon les analystes, 2019 sera une année charnière pour les conflits au Yémen et en Syrie, notamment après la décision du président Trump de retirer toutes ses troupes (environ 2 000 soldats) de Syrie et de cesser de soutenir l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen. En Syrie, le retrait américain pourrait entraîner une intensification de l'activité militaire de la Turquie, ainsi que des forces gouvernementales, et engendrer un conflit dans la région kurde, ancien allié des États-Unis.

2019 sera une année charnière pour le conflit en Syrie, notamment après la décision du président Trump de retirer toutes les troupes. Photo : Reuters

Au Yémen, l’Arabie saoudite doit décider si elle s’en tient au processus de paix soutenu par l’Occident visant à mettre fin à une guerre qui menace de plonger des millions de personnes dans la famine, ou si elle poursuit sa campagne militaire face aux critiques internationales.

L’issue de ces deux conflits façonnera une grande partie du Moyen-Orient, pris dans une lutte d’influence entre plusieurs pays, dont l’Iran, l’Arabie saoudite et la Turquie.

Après des avancées diplomatiques sans précédent en 2018 avec des sommets historiques entre la Corée du Nord et la Corée du Sud et entre la Corée du Nord et les États-Unis, 2019 est considérée comme une année difficile pour résoudre la question nord-coréenne.

Jusqu'à présent, Washington et Pyongyang ne se sont pas mis d'accord sur une date précise pour le prochain sommet entre le président Trump et le dirigeant Kim Jong-un, tandis que le pays d'Asie du Nord-Est semble insatisfait de la demande des États-Unis d'un désarmement nucléaire complet.

La situation en Corée du Nord dépend largement des relations entre les États-Unis et la Chine. Si les deux plus grandes économies mondiales parviennent à apaiser leur guerre commerciale, la Chine pourra maintenir la pression pour assurer la paix dans la péninsule coréenne.

Toutefois, si le contraire se produit, le retour de la Corée du Nord aux essais d’armes nucléaires est inévitable et pourrait conduire à une action militaire américaine et provoquer une guerre plus large dans la région.