Objets mystérieux du chaman thaïlandais à Nghe An
(Baonghean.vn) - Un chaman thaïlandais possède de nombreux objets mystérieux et puissants.
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Le chaman Vi Van Quynh en costume et armes lors de la cérémonie. Photo : Xuan Thuy |
Les chamans jouent un rôle important dans la vie spirituelle du peuple thaïlandais de Nghe An. Ils sont considérés comme des « ponts » entre le surnaturel et les humains.
Nous avons récemment rencontré le chaman Vi Van Quynh (1946) au village de Khe Sai 2, commune de Nghia Loc (Nghia Dan), et il nous a permis de découvrir les outils qu'il porte avec lui depuis près de 30 ans. Les Thaïlandais possèdent deux branches appelées « mo mot » et « mo mon » (mo mun).
Le chaman se spécialise dans la détermination des bons et des mauvais moments, la pose des fondations des maisons, les mariages, l'invocation des âmes et l'exorcisation des mauvais esprits qui font pleurer les enfants... Lorsqu'il accomplit une cérémonie, le chaman porte toujours un sac contenant les objets nécessaires à la cérémonie.
Avant la cérémonie, le chaman porte sur la tête un foulard blanc appelé « phai chuac chang » (corde à éléphants). Porter cette corde lui confère le pouvoir d'attacher les éléphants. C'est également le costume utilisé par les êtres surnaturels pour reconnaître le chaman, celui qui joue le rôle de pont lors de la cérémonie. Sur le plateau d'offrandes se trouve toujours un tissu blanc appelé « phen hoong khai ». Ce tissu est étalé sur le plateau, puis les offrandes sont déposées dessus.
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La « corde à éléphant » que les chamans nouent souvent sur leur tête lors des cérémonies. Photo : Xuan Thuy |
Lorsqu'il s'assoit pour célébrer une cérémonie, le chaman agite toujours un éventail (bi mo) à la main pour éloigner les autres et éloigner les mauvais esprits pendant la cérémonie. L'éventail est fait de papier et de bambou. Il est gravé de lignes de mots dont seul le chaman connaît le sens.
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L'éventail magique du chaman Vi Van Quynh. Photo de : Xuan Thuy |
Au début de la cérémonie, le chaman enfile un foulard rouge autour de son cou. On dit que ce foulard lui a été légué par sa grand-mère.
Le sac contient également de nombreuses petites tasses, chacune représentant le maître du chaman et une tasse représentant le chaman lui-même. C'est une façon pour le chaman de se souvenir et d'exprimer sa gratitude pour les efforts des « po khu » (maîtres) qui lui ont transmis leur savoir.
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Sur la photo, M. Quynh sert quatre personnes avec quatre tasses et une de ses propres tasses. Photo : Xuan Thuy |
Dans le sac se trouvaient également deux bracelets d'argent, deux pièces yin-yang et de la cire d'abeille. Les deux bracelets d'argent étaient comme des talismans : les deux pièces yin-yang permettaient de demander l'accord ou le désaccord du surnaturel, et la cire d'abeille servait à fabriquer des flèches pour chasser les démons et des bougies pour éclairer l'autel.
Il emporta également une flûte (pi mot) en bambou au son profond, sur laquelle le chaman gravait des motifs élaborés. Le son de la flûte était utilisé pour chasser les mauvais esprits et rappeler l'âme au corps lors des rituels.
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L'épée est un symbole d'autorité, de force et de bravoure du chaman. Elle est souvent transmise par les chamans à leurs disciples. Photo : Xuan Thuy |
De plus, le chaman porte également une épée appelée « lap mun ». Cette épée est transmise de génération en génération du maître à son principal élève. L'épée du chaman est généralement forgée en acier et ornée de motifs. La poignée est en bois sculpté en forme de tête de tigre, tandis que le fourreau est en bois de po mu, orné de représentations de dragons et de phénix. L'épée sert à menacer et à éloigner les mauvais esprits, témoignant ainsi de l'autorité, de la force et de la bravoure du chaman.
M. Vi Van Quynh rangea tous les outils dans un sac et le suspendit à l'autel de la maison. L'autel était solennellement placé dans le coin le plus élevé de la pièce, avec une bouteille de vin, une serviette, une épée de chaman et les vêtements de ceux pour qui il avait célébré des cérémonies. Près de l'autel se trouvait un gong en bronze. Chaque fois que quelqu'un l'appelait, il devait frapper le gong neuf fois, puis trois fois, puis réciter un mantra avant de pouvoir prendre le sac pour célébrer la cérémonie.