Le patron de ChatGPT et l'« inspiration » qui l'a poussé à quitter l'école pour créer son entreprise

Parallèlement à ChatGPT, le nom de Sam Altman, cofondateur d'OpenAI (avec Elon Musk), fait sensation sur les réseaux sociaux dans de nombreux pays, dont le Vietnam. Dans le même temps, les mots-clés « chômage » (en raison de la menace que représentent l'utilité et la praticité de ChatGPT) et « abandon des études » (en référence au parcours de Sam Altman, jeune homme qui a quitté la prestigieuse université de Stanford pour se lancer dans les affaires) sont devenus populaires. En parcourant Facebook, il est facile de tomber sur de courtes vidéos reprenant des discours de personnalités célèbres, comme :Même sans diplôme universitaire, je dirige des milliers d'employés ; je suis devenu milliardaire après avoir abandonné mes études ; il faut se lancer dans la vie active au plus vite ; le secret des startups à succès pour les personnes sans diplôme…

Sam Altman - cofondateur d'OpenAI.

En réalité, ce type de contenu médiatique sensationnaliste n'est pas nouveau. À l'époque glorieuse de Microsoft, la vie de Bill Gates a souvent été largement exploitée par la presse, notamment le fait qu'il ait abandonné ses études à Harvard à deux reprises. De même, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, à la tête d'une fortune de plusieurs dizaines de milliards de dollars, était lui aussi un jeune homme qui a quitté l'université, ce qui a attiré l'attention de la communauté. Aujourd'hui, c'est au tour de Sam Altman et de ChatGPT.

De nombreux utilisateurs des réseaux sociaux ont exprimé une grande inspiration, un besoin viscéral de se lancer à la conquête du monde pour réaliser leurs rêves, plutôt que de s'ennuyer en classe. Certains jeunes ont même pris la question suffisamment au sérieux pour sonder leurs amis sur les réseaux sociaux afin de savoir s'il valait mieux abandonner leurs études pour créer leur entreprise. Avoir un rêve, c'est bien, avoir l'envie d'entreprendre, c'est encore mieux, mais il est important de se renseigner sur Bill Gates, Mark Zuckerberg et Sam Altman avant de suivre leur exemple.

Mark Zuckerberg et Bill Gates.

Peu de gens savent que Bill Gates est issu d'une famille très prestigieuse de Seattle. Son arrière-grand-père était le fondateur de la Seattle National Bank. Sa mère, Mary Gates, a été présidente du comité exécutif national de United Way, administratrice universitaire et directrice d'une banque de la côte ouest américaine. Le père de Bill, William H. Gates, était président d'un cabinet d'avocats renommé. À l'âge de 13 ans, à une époque où les ordinateurs n'étaient pas encore répandus, Bill Gates disposait, grâce aux relations de sa mère, de son propre ordinateur pour ses recherches et ses études.

Mark Zuckerberg est lui aussi né dans une famille d'intellectuels. Il a découvert l'informatique à l'âge de six ans. Son père a même fait appel au plus célèbre ingénieur logiciel de l'époque pour former son fils. Mark a commencé à programmer à douze ans. Il a fréquenté l'un des internats les plus prestigieux des États-Unis et a été admis à Harvard, une université aux critères d'admission extrêmement sélectifs.

Sam Altman est né dans une famille américaine aisée dans les années 1980. À l'âge de 8 ans, alors que les ordinateurs personnels étaient un luxe, sa famille lui en a offert un afin qu'il apprenne à programmer et puisse le démonter à sa guise pour se familiariser avec le matériel. Sam a bénéficié d'une excellente éducation privée aux États-Unis durant toute son enfance. Par la suite, il a été admis à Stanford et a rejoint un groupe d'étudiants issus de familles très fortunées.

Bill Gates, Mark Zuckerberg, Sam Altman… sont suffisamment compétents et financièrement stables pour ne pas avoir besoin de faire quatre ans d’études supérieures afin de créer leur propre entreprise.

Vous voyez où je veux en venir ? Je pense que la plupart des jeunes Vietnamiens ont du mal à grandir dans un environnement familial aussi privilégié sans un investissement adéquat, des ressources suffisantes, une vision à long terme et la protection invisible de ces familles aisées. Force est de constater qu'en douze ans d'enseignement général, nous n'avons que quelques années pour étudier l'informatique, avec un programme de conception jugé ennuyeux et dépassé. Beaucoup n'achètent leur premier ordinateur qu'à l'université. La plupart des étudiants vietnamiens ignorent l'existence des langages de programmation. Et même, le fait que leurs enfants passent plus de deux heures par jour devant l'ordinateur est considéré par beaucoup comme du simple divertissement. Les jeunes Vietnamiens sont également perçus comme passifs et manquant de compétences pratiques, car la culture traditionnelle bride leur créativité et leur capacité d'innovation.

Avec un tel point de départ, si vous abandonnez vos études, quel type d'entreprise comptez-vous créer pour vous faire un nom comme ces célébrités ? Vendre des sandwichs sur le trottoir ? Ouvrir un café avec des amis ? Ou vendre des paniers-repas, du thé au citron, du lait végétal… ? Se lancer dans ce genre d'activité peut certes apporter certains résultats, comme gagner beaucoup d'argent pour son âge, ou procurer l'excitation passagère d'être maître de sa vie… Mais croyez-moi, tôt ou tard, vous prendrez conscience de vos lacunes. Le chemin de l'entrepreneuriat est semé d'embûches. À chaque difficulté rencontrée, à chaque faux pas, vous vous souviendrez de l'insouciance de vos études, lorsque vos parents subvenaient à vos besoins. À chaque blocage sur une stratégie commerciale, vous réaliserez votre manque de connaissances. C'est en apprenant qu'on peut pratiquer. Si vous n'avez pas suffisamment appris, pourquoi vous précipiter pour pratiquer ? Quelle que soit la société dans laquelle vous vivez, l'importance de l'acquisition de connaissances ne doit pas être sous-estimée.

Avant de quitter l'école pour créer votre entreprise, demandez-vous si vous pouvez vous assurer les ressources financières, la créativité, la passion, la détermination, le courage d'accepter l'échec et le soutien de votre famille. Si la réponse est non, alors vous connaissez la réponse !