M. Fillon devient le candidat favori à la présidence française.
François Fillon continue de gagner gros et devient officiellement le candidat de droite à la présidentielle française de 2017.
S'il y a une chose surprenante, c'est que M. Fillon continue de l'emporter largement sur son adversaire, M. Alain Juppé. Les résultats du dépouillement dans plus de 10 000 bureaux de vote ont montré que M. Fillon a remporté plus de 67 % des voix, contre plus de 32 % pour M. Alain Juppé.
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François Fillon s'impose comme le candidat favori à l'élection présidentielle française. Photo : AFP |
Même si peu de gens doutaient de la victoire de M. Fillon après le premier tour de l'élection il y a une semaine, cet écart important n'en demeure pas moins une petite surprise. Au premier tour, M. François Fillon a été choisi par 44,1 % des électeurs français, tandis que M. Alain Juppé a obtenu plus de 28 %.
Les analystes prédisaient cette semaine qu'Alain Juppé avait peu de chances de réduire l'écart, mais n'osaient pas prédire une victoire écrasante de Fillon.
Avec ce résultat, M. François Fillon devient officiellement le candidat des partis de droite et du centre participant à la course à la présidence française en 2017.
Et dans la comparaison des forces entre les partis politiques aujourd’hui dans la politique française, François Fillon est devenu le principal candidat à la présidence.
Pour la droite française, la première primaire de l'histoire a été un succès inattendu. En incluant les deux tours des 20 et 27 novembre, près de 9 millions d'électeurs français, toutes tendances politiques confondues, se sont rendus aux urnes.
Le nombre de votants au second tour a été encore plus élevé qu'au premier, avec 4,2 à 4,5 millions d'électeurs. Ce chiffre impressionnant est très important pour la droite, car après l'élection présidentielle française de 2012, elle était en proie à de graves conflits internes et, à un moment donné, au bord de l'effondrement.
La mobilisation de près de 9 millions d'électeurs aux deux tours des élections internes montre que les partis de droite, dont le noyau est Les Républicains (LR), ont encore la capacité d'attirer les Français et créeront certainement un poids politique important lors de l'élection présidentielle française qui aura lieu dans 5 mois.
Mais la fin des primaires signifie aussi que la droite française doit s'attaquer à un défi plus grand : se soigner et fédérer tous les électeurs de droite autour du candidat du parti, François Fillon.
Les récentes élections primaires ont été perçues comme une « guerre civile » de droite, car les candidats se sont violemment attaqués lors des débats et la division des opinions et des lignes politiques entre les candidats était très claire.
La tâche de M. François Fillon est donc de rallier à sa cause les électeurs qui ont autrefois soutenu MM. Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas une mince affaire compte tenu du programme électoral de François Fillon, jugé extrêmement conservateur, libéral et « brutal », notamment sur le plan de la politique économique (licencier 500 000 fonctionnaires).
Cependant, François Fillon a également l'avantage d'avoir remporté des victoires écrasantes aux deux tours des primaires, ce qui lui confère une grande légitimité et un grand prestige. Face à une grande opportunité de reprendre le pouvoir à la gauche, les électeurs de droite devraient bientôt s'unir pour le soutenir.
Pour la gauche au pouvoir, le défi immédiat ne réside plus dans François Fillon ou un quelconque autre rival, mais dans le choix d’un candidat, ou plus précisément, dans la décision de savoir qui se présentera à la primaire de gauche qui se tiendra en janvier prochain.
Contrairement à l'aile droite, c'est un casse-tête pour l'aile gauche car en théorie, le président sortant François Hollande devrait être considéré comme un candidat naturel à la réélection, mais comme la réputation de M. Hollande est actuellement très basse, l'aile gauche est obligée d'envisager l'option d'envoyer d'autres candidats se présenter.
Tous les regards sont désormais tournés vers l'actuel Premier ministre, Manuel Valls. Dans une interview accordée à un journal français le 27 novembre, M. Valls a pour la première fois évoqué la possibilité de participer à la primaire de la gauche, malgré une discrétion jusque-là inexistante.
En fait, cela n’est pas surprenant car les politiciens français pensent que M. Manuel Valls se prépare discrètement depuis plusieurs mois à se présenter aux élections, mais qu’il choisit le moment parce qu’il veut éviter autant que possible les attaques pour avoir trahi le président François Hollande.
Le deuxième grand problème pour la gauche française est de faire participer à l’élection primaire d’autres candidats « libéraux » comme Jean Luc Mélenchon ou surtout Emmanuel Macron, qui se dit « non partisan » et s’est toujours opposé aux primaires.
Si cet appel échoue, la gauche risque de se diviser en factions, et ses chances de remporter l’élection présidentielle, déjà minces, le deviennent encore plus.
Mais ce que les électeurs de gauche français attendent le plus à court terme, ce sont des déclarations claires sur les intentions électorales du président François Hollande et du Premier ministre Manuel Valls, qui devraient paraître dès cette semaine.
Selon VOV
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