Poutine soutient le projet de gazoduc vers l'Iran

Le président russe Vladimir Poutine a exprimé son soutien à la construction d'un gazoduc vers l'Iran, qui pourrait acheminer jusqu'à 55 milliards de mètres cubes de gaz par an vers la République islamique. S'adressant aux journalistes à l'issue de ses entretiens avec le président iranien Massoud Pezeshkian le 17 janvier, M. Poutine a reconnu les difficultés, mais a assuré que le projet avançait.

Le projet de gazoduc fait partie d'un accord stratégique plus large entre la Russie et l'Iran signé le 17 janvier, ainsi que d'un protocole d'accord signé par le géant gazier d'État russe Gazprom et la National Iranian Gas Company en juin 2024, pour faciliter l'approvisionnement en gaz russe de la République islamique.

« Il y a toujours des difficultés de coordination, de tarification, des problèmes techniques… mais les travaux avancent. Le projet est en cours de réalisation », a déclaré le président russe Poutine en réponse à une question d'un journaliste sur le gazoduc.

« En termes de volume d'approvisionnement réalisable, nous pensons qu'il est nécessaire de partir d'un petit volume, environ 2 milliards de mètres cubes, mais à long terme, il peut atteindre 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. »

Le gazoduc traversera l'Azerbaïdjan, son tracé étant déjà déterminé, a déclaré le 17 janvier le ministre russe de l'Énergie, Sergueï Tsivilev. Il a déclaré aux journalistes le 17 janvier que Moscou et Téhéran finalisaient actuellement les détails, tels que le prix des futurs approvisionnements.

« Le volume a été approuvé. Mais la tarification est toujours une question commerciale ; un compromis doit être trouvé. Des groupes de travail ont donc été mis en place des deux côtés et des experts élaborent des méthodes de tarification », a-t-il déclaré.

Bien que l'Iran produise environ 270 milliards de mètres cubes de gaz par an et dispose des deuxièmes plus grandes réserves de gaz au monde après la Russie, il est confronté à des pénuries d'énergie intérieures dues à une forte consommation et à un sous-investissement, en partie imputables aux sanctions américaines. Avec une population d'environ 89 millions d'habitants, l'Iran affiche l'une des plus fortes consommations de gaz au monde.

Le projet de gazoduc s'inscrirait dans le plan de Téhéran visant à créer un hub gazier international avec la Russie, le Qatar et le Turkménistan, annoncé en 2023. Selon les termes du protocole d'accord avec Gazprom, l'Iran pourra revendre ses importations excédentaires de gaz à d'autres pays, ce qui devrait rapporter à la République islamique environ 10 à 12 milliards de dollars par an.

Lors de la conférence de presse, M. Poutine a également souligné le potentiel de coopération avec l'Iran dans le secteur énergétique au-delà du gaz naturel, mentionnant « un domaine possible de coopération dans l'industrie pétrolière » et un projet en cours dans le secteur de l'énergie nucléaire.