M. Vu Mao : Mauvaise critique, peur de la confrontation, conduisant au déclin
La critique et l'autocritique sont des éléments essentiels de la construction du Parti. Cependant, par crainte d'offenser et par déférence, de nombreuses erreurs commises par les cadres et les membres du Parti sont peu à peu découvertes.
La résolution 4 du XIIe Comité central a clairement indiqué que l'un des points non atteints est le caractère formaliste de la critique et de l'autocritique, ainsi que la persistance d'un état de déférence, d'évitement et de peur du conflit. Certains cadres et membres du Parti ne reconnaissent pas volontairement leurs lacunes et leurs responsabilités dans le travail qui leur est assigné. En raison de cette déférence, de cet évitement et de cette peur du conflit, de nombreuses lacunes et erreurs des cadres et des membres du Parti tardent à être découvertes.
Partageant son point de vue sur cette réalité, M. Vu Mao, ancien chef du Bureau de l'Assemblée nationale, a souligné que c'est également l'une des raisons conduisant à la dégradation du Parti, provoquant une baisse de la confiance du peuple dans le Parti.
![]() |
M. Vu Mao - ancien chef du bureau de l'Assemblée nationale |
PV:Depuis la 4e Conférence centrale du 11e mandat, la critique et l'autocritique ont été mises en avant. Pourquoi est-ce encore un point important de la résolution de la 4e Conférence centrale cette fois-ci ?
M. Vu MaoLa critique et l'autocritique constituent un enjeu essentiel de la construction du Parti. Jusqu'à présent, notre Parti a toujours accordé une grande importance à cette étape. Par le passé, elle était considérée comme importante et s'est bien déroulée. Cependant, ces dernières décennies, la critique et l'autocritique n'ont pas été efficaces. C'est pourquoi la 4e Conférence centrale du 11e mandat a analysé en profondeur et proposé des politiques et des mesures visant à renforcer la critique et l'autocritique, enjeu essentiel de la construction du Parti.
De la 4e Conférence du 11e Comité central à la 4e Conférence du 12e Comité central, cet aspect n'a guère changé. Cette réalité mérite réflexion. Ayant travaillé dans les cellules et comités de base du Parti, j'ai constaté que la critique et l'autocritique sont généralement faibles et déférentes. Cette tendance à la déférence et à l'évitement des conflits semble très répandue, non seulement à la base, mais aussi au niveau central.
La 4e Conférence Centrale du 12e mandat continue de proposer, d'analyser et d'exiger, nous obligeant à avoir une approche plus innovante, dans l'espoir d'obtenir certains résultats.
De manière générale, notre travail de construction du Parti et de recrutement des cadres présente actuellement de nombreux problèmes qui doivent être analysés, évalués et complétés afin d'innover plus vigoureusement et plus radicalement dans la construction du Parti, notamment en matière de critique et d'autocritique. Il semble que les idéaux révolutionnaires d'une partie des cadres et des membres du Parti soient aujourd'hui moins forts qu'auparavant, notamment en raison des mécanismes de marché que nous utilisons. Bien que cette économie soit indispensable pour faire progresser le pays, ses effets négatifs poussent les gens à courir après le profit et les intérêts personnels. Sans formation, les gens seront gravement touchés.
PV:Monsieur, existe-t-il un lien entre la critique et l’autocritique et la dégradation idéologique et morale des cadres et des membres du Parti ?
M. Vu MaoManque de critique, timidité et déférence ; ne pas oser critiquer courageusement ses propres défauts, ce qui conduit à la dégradation. La mauvaise formation de chaque cadre et membre du Parti est également affectée par les effets négatifs de l'économie de marché, ce qui conduit à une situation où il faut donner des enveloppes pour faire avancer les choses et les résoudre. Ce phénomène est assez courant, entraînant une baisse de confiance dans le Parti et l'appareil d'État. C'est un phénomène très grave dans notre société actuelle.
PV:On parle encore d'« autocritique et de critique selon la pensée de Ho Chi Minh », mais dans les agences et organisations, la mise en œuvre de ce contenu reste très formelle. Est-ce parce que ceux qui critiquent et s'autocritiquent craignent encore le « je suis là, dans ce buisson », ou est-ce parce que l'accueil réservé à la critique et à l'autocritique n'est pas toujours très positif ?
M. Vu MaoPour mettre en lumière ses propres défauts et ceux des autres, il faut se battre avec soi-même. Surtout face aux défauts de ses supérieurs, on hésite encore plus, car les défauts signalés seront-ils acceptés ou non, et la personne qui donne le conseil sera-t-elle haïe, persécutée, voire menacée ?
PV:Pour utiliser efficacement l’arme de l’autocritique et de la critique au sein du Parti, que faut-il faire selon vous ?
M. Vu MaoNous devons combiner régulièrement critique et autocritique, établir des règles très précises et, parallèlement, assurer l'inspection et la supervision. Dans la gestion de l'État, de nombreux problèmes peuvent être constatés, mais dans les activités du Parti, pour que ces problèmes soient soulevés, le chef d'organisme doit faire preuve de détermination et d'exemplarité ; pour être déterminé, il faut d'abord être exemplaire.
Une autre mesure importante consiste à contrôler le pouvoir. En effet, la plupart des cas de corruption et de corruption survenus récemment ont été enquêtés et révélés par la presse, et non découverts par les agences ou les collectivités locales.
PV:Merci monsieur./
Selon VOV