M. Vu Mao : Mauvaises critiques, peur de la confrontation, entraînant un déclin

November 20, 2016 10:39

La critique et l'autocritique sont des éléments essentiels de la construction du Parti. Cependant, par crainte d'offenser et par déférence, de nombreuses erreurs commises par les cadres et les membres du Parti tardent à être découvertes.

La résolution 4 du XIIe Comité central a clairement indiqué que l'un des objectifs non atteints est que la critique et l'autocritique demeurent formelles, empreintes de déférence, d'évitement et de crainte des conflits. Certains cadres et membres du Parti rechignent à reconnaître volontairement leurs lacunes et leurs responsabilités dans l'exercice de leurs fonctions. C'est en raison de cette déférence, de cet évitement et de cette crainte des conflits que nombre de leurs erreurs et de leurs manquements sont tardés à être mis au jour.

Partageant son point de vue sur cette réalité, M. Vu Mao, ancien chef du Bureau de l'Assemblée nationale, a souligné que c'est aussi l'une des raisons qui conduisent à la dégradation du Parti, entraînant une baisse de la confiance du peuple envers celui-ci.

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M. Vu Mao - ancien chef du bureau de l'Assemblée nationale

PV:Depuis la 4e Conférence centrale de la 11e législature, la critique et l'autocritique ont été mises en avant. Pourquoi ce sujet reste-t-il un élément important de la résolution de la 4e Conférence centrale cette fois-ci ?

Monsieur Vu MaoLa question de la critique et de l'autocritique est essentielle à la construction du Parti. Notre Parti a toujours accordé une grande importance à cette étape. Par le passé, cette étape était considérée comme importante et menée avec succès. Cependant, au cours des dernières décennies, la critique et l'autocritique ont été négligées. C'est pourquoi la 4e Conférence centrale du 11e mandat a analysé en profondeur et proposé des politiques et des mesures visant à renforcer la critique et l'autocritique, élément fondamental de la construction du Parti.

De la 4e Conférence du 11e Comité central à la 4e Conférence du 12e Comité central, cet aspect n'a guère évolué. Cette réalité mérite réflexion. Ayant œuvré au sein des cellules et comités du Parti, j'ai constaté que la critique et l'autocritique y sont généralement timides et empreintes de déférence. Cette tendance à la soumission et à l'évitement des conflits semble très répandue, non seulement à la base, mais aussi au niveau central.

La 4e Conférence centrale du 12e mandat continue de proposer, d'analyser et d'exiger, nous obligeant à adopter une approche plus novatrice, dans l'espoir d'obtenir certains résultats.

De manière générale, notre travail de construction du Parti et de formation des cadres présente actuellement de nombreuses lacunes qui nécessitent une analyse, une évaluation et des améliorations afin d'innover plus radicalement dans ce domaine, notamment en matière de critique et d'autocritique. Il semble que les idéaux révolutionnaires d'une partie des cadres et des membres du Parti soient aujourd'hui moins vifs qu'auparavant, en grande partie à cause du mécanisme de marché en vigueur. Bien que cette économie soit indispensable au progrès du pays, son aspect négatif pousse certains à privilégier le profit et les intérêts personnels. Sans formation adéquate, les individus en subiront gravement les conséquences.

PV:Monsieur, existe-t-il un lien entre la critique et l'autocritique et la dégradation idéologique et morale des cadres et des membres du Parti ?

Monsieur Vu MaoCritique superficielle, timidité et déférence ; incapacité à reconnaître courageusement ses propres faiblesses, ce qui conduit à la dégradation. La formation des cadres et des membres du parti est fortement influencée par les aspects négatifs de l'économie de marché, ce qui engendre une situation où le travail est souvent réalisé sous de faux prétextes. Ce phénomène, assez courant, contribue à l'érosion de la confiance du peuple envers le Parti et l'appareil d'État. Il s'agit d'un problème majeur dans notre société actuelle.

PV:On parle encore d’« autocritique et d’auto-critique selon la pensée d’Hô Chi Minh », mais dans les agences et les organisations, la mise en œuvre de ce concept reste très formelle. Est-ce parce que ceux qui pratiquent l’autocritique craignent encore d’être perçus comme isolés, ou parce que la critique et l’autocritique ne sont pas toujours bien accueillies ?

Monsieur Vu MaoReconnaître ses propres défauts et ceux des autres exige un combat intérieur. L'hésitation est d'autant plus grande lorsqu'il s'agit des défauts de ses supérieurs, car on craint que les remarques ne soient pas acceptées et que celui qui les formule ne soit haï, persécuté, voire menacé.

PV:Pour utiliser efficacement l'arme de l'autocritique et de la critique au sein du Parti, que faut-il faire selon vous ?

Monsieur Vu MaoIl est nécessaire de conjuguer régulièrement critique et autocritique et d'établir des règles très précises, tout en assurant un contrôle et une supervision rigoureux. Dans la gestion publique, de nombreux problèmes sont visibles, mais dans les activités du Parti, pour que ces problèmes soient soulevés, le responsable de l'organisme doit faire preuve de fermeté et d'exemplarité ; or, pour être ferme, il faut d'abord être exemplaire.

Une autre mesure importante consiste à contrôler le pouvoir. En effet, la plupart des affaires négatives et de corruption de ces derniers temps ont été révélées par la presse, et non découvertes au sein des agences ou des collectivités locales.

PV:Merci, monsieur.

Selon VOV

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