« Il faut rechercher et récupérer la source de l'argent corrompu »
Lieutenant-général Tran Van Do : « L'argent corrompu doit être identifié très clairement, il faut trouver la source de cet argent pour avoir des solutions pour le récupérer. »
La lutte contre la corruption en 2017 s’est non seulement manifestée par des déclarations fortes des dirigeants du Parti et de l’État, mais aussi par des actions concrètes, sans zones interdites ni exceptions.
La lutte contre la corruption est certes confrontée à de nombreuses difficultés et à de nombreux défis. Cependant, lorsque « le four est chaud, même le bois frais doit brûler », cela devient un commandement, un appel à une détermination inébranlable : cette lutte remportera certainement de nombreuses victoires, en maintenant la confiance du peuple dans le Parti.
Un journaliste de VOV a interviewé le lieutenant-général Tran Van Do, ancien juge en chef adjoint de la Cour populaire suprême, juge en chef de la Cour militaire centrale (ministère de la Défense nationale), sur cette question.
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| Lieutenant-général Tran Van Do (à gauche). |
Lieutenant-général Tran Van DoL'année 2017 a marqué un développement dans la lutte contre la corruption, avec la traduction en justice de nombreux cas de corruption dans divers domaines, notamment dans les secteurs bancaire, pétrolier et gazier. Cette initiative a été hautement appréciée par la population, notamment la détermination du Parti dans la lutte contre la corruption. Les paroles et les actes vont de pair, démontrant qu'il n'existe pas de zones interdites et que les personnes occupant des postes importants, même lorsqu'elles commettent des délits, sont poursuivies en justice.
Il faut dire que maintenant la corruption ne se mesure pas à 1 milliard, à quelques milliards de dongs mais à des milliers de milliards, voire à des dizaines de milliers de milliards, les conséquences sont très graves pour un pays qui n'est pas encore riche.
Si ce problème n’est pas traité rapidement et correctement, il entraînera de très graves conséquences, non seulement en termes de patrimoine, de gestion de l’État et de la société, mais plus important encore, en termes de confiance de la population dans le régime et dans la direction du Parti.
PV:La corruption et la négativité érodent la confiance des gens dans le Parti, mais avec les résultats obtenus et la détermination du Parti à lutter contre la corruption ces derniers temps, à votre avis, avons-nous rencontré la confiance des gens ?
Lieutenant-général Tran Van Do:À mon avis, nous avons initialement suscité la confiance des gens, mais les poursuites, les enquêtes, les inculpations et les procès doivent également se faire de manière à garantir le respect de la loi, à garantir les droits de l'homme et surtout à récupérer les avoirs corrompus.
PV:Selon vous, comment pouvons-nous limiter le nombre de criminels corrompus en fuite et récupérer efficacement les avoirs corrompus ?
Lieutenant-général Tran Van DoL'argent corrompu doit être clairement identifié et sa source doit être identifiée afin de pouvoir être récupéré. La procédure judiciaire est la principale voie de recours efficace, car seules les autorités judiciaires sont habilitées à saisir, détenir temporairement et adjuger ces biens. Actuellement, plusieurs mécanismes sont en place, ce qui retarde le traitement des dossiers. En raison de ces retards, de nombreux accusés fuient et dispersent leurs biens.
Et lorsque l'affaire est réglée, la plupart des biens du criminel ont disparu. Il arrive que le tribunal rende une décision, mais qu'en raison du mécanisme actuel, celle-ci ne soit finalement pas appliquée.
PV:Face à la réalité de ces derniers temps, quelles sont vos préoccupations dans le travail de prévention et de lutte contre la corruption ?
Lieutenant-général Tran Van DoLa lutte contre la corruption commence à porter ses fruits, mais la politique de prévention de la criminalité laisse encore à désirer. De plus, la loi modifiant le mécanisme de lutte contre la corruption laisse également à désirer.
PV:Comment pouvons-nous obtenir de meilleurs mécanismes de prévention, selon vous ?
Lieutenant-général Tran Van Do :Pour prévenir et combattre efficacement la corruption, il ne s'agit pas seulement de s'attaquer aux personnes corrompues, mais aussi de prévenir ou de minimiser les cas de corruption. De nombreuses mesures préventives existent, notamment économiques, sociales, politiques, mécanistes et juridiques.
Actuellement, nous appliquons principalement des mesures juridiques, mais je pense que le plus important est le mécanisme de gestion économique, les politiques pour les fonctionnaires, les politiques sur le travail du personnel ; comment organiser des cadres compétents, éthiques, dévoués et respectueux de soi afin qu'ils n'aient pas besoin, ne veuillent pas et n'aient pas peur de commettre la corruption.
PV:On sait que vous avez proposé la création d'un Comité d'enquête sur la corruption afin de détecter de manière indépendante et de traiter avec rigueur les cas de corruption majeurs, de plus en plus complexes. Sur quoi reposait votre proposition ?
Lieutenant-général Tran Van DoFort de nombreuses années d'expérience au sein des tribunaux et de suivi des activités de lutte contre la corruption, je peux affirmer que le plus difficile en matière de corruption est de la détecter et de la traiter. Actuellement, nous suivons un mécanisme normal, extrêmement long et inefficace, qui rend les avoirs corrompus irrécupérables. Je souhaite vivement la création d'un Comité national de lutte contre la corruption doté de véritables pouvoirs, et qui, dans les affaires de corruption majeures, soit habilité à saisir immédiatement les avoirs.
PV:Pour satisfaire la confiance du peuple dans le Parti, il n’y a pas d’autre moyen que de continuer à aborder résolument cette question dans les années à venir, monsieur ?
Lieutenant-général Tran Van DoIl faut absolument agir avec détermination. Lutter résolument contre la corruption, changer résolument les politiques pour la prévenir. Le Parti et l'État doivent se soucier du peuple et lui faire confiance. Oncle Ho disait : « C'est le peuple qui pousse le bateau et c'est aussi lui qui le fait chavirer. » En particulier, dans tous les pays, la force du peuple est essentielle. Nous devons donc mobiliser la force du peuple, et pour mobiliser, nous devons gagner sa confiance.
PV:Merci, monsieur./.
