Développer les chaînes de valeur agricoles dans la sous-région du Mékong

Le développement des chaînes de valeur agricoles dans la sous-région du Mékong a été le sujet discuté par les délégués lors du « Forum national de dialogue politique » organisé par le ministère de l'Industrie et du Commerce le 14 décembre à Hanoi.

En évoquant cette question, le vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, Tran Quoc Khanh, a souligné que l'agriculture joue un rôle important dans la croissance pour répondre à la demande croissante des consommateurs nationaux et étrangers en aliments de haute qualité.

Les agriculteurs récoltent du riz d’hiver-printemps.

Dans la sous-région du Mékong, la main-d'œuvre agricole représente 32 à 70 % de la population active totale, mais ne contribue qu'à environ 11 à 30 % du PIB. Bien que le lien entre les producteurs et les marchés nationaux et internationaux ne soit pas pleinement exploité, la sous-région du Mékong conserve un potentiel de développement agricole, en termes de production et de valeur ajoutée, contribuant ainsi à la croissance économique.

Selon le vice-ministre Tran Quoc Khanh, l'ASEAN continue de se concentrer sur le développement du secteur agricole pour se préparer à la formation de la Communauté économique de l'ASEAN (AEC) et construire un marché unique dans la région.

Grâce aux Bonnes Pratiques Agricoles (BPA) de l'ASEAN, la qualité des aliments ainsi que la santé et la sécurité des travailleurs sont prioritaires. Parallèlement, la qualité des produits devient une condition préalable, les consommateurs étant de plus en plus soucieux de leur santé et conscients de l'impact de l'alimentation sur leur santé.

Cependant, les agriculteurs peinent encore à garantir la qualité de leurs produits. L'agriculture à valeur ajoutée doit répondre aux préoccupations des gouvernements et des consommateurs en matière de sécurité alimentaire.

La professeure Sisira Jayasurya, directrice du Centre pour le développement et l'économie durable, a déclaré que la sous-région du Mékong réunit de nombreuses conditions favorables au développement agricole, notamment en termes de terres, de ressources en eau, de climat et de population. Cette région est également située à proximité de grands marchés comme la Chine, le Japon et les pays d'Asie du Sud-Est. Le défi consiste à exploiter ces atouts pour le développement.

Selon M. Sisira Jayasurya, le Vietnam doit améliorer la qualité et la compétitivité de ses produits agricoles. Cependant, pour satisfaire aux normes exigées par les marchés d'importation, le gouvernement doit soutenir et mettre en place des politiques de construction d'infrastructures pour aider les petits exploitants agricoles à nouer des liens avec les grandes entreprises afin d'en tirer le meilleur parti.

Lors de l'atelier, les délégués nationaux et internationaux ont également partagé la manière dont les transformations et les changements dans l'économie régionale et mondiale, ainsi que la pression sur les ressources rares, ouvrent d'énormes opportunités ainsi que des défis et des risques pour le secteur agricole dans la sous-région du Mékong.

Le Dr Vo Tri Thanh, directeur de l'Institut central de gestion économique, a expliqué que la nouvelle agriculture doit garantir trois facteurs. Premièrement, l'avantage d'échelle pour absorber les capitaux et les technologies. Deuxièmement, il faut connecter tous les acteurs de la production et de la chaîne d'approvisionnement agricoles, des semences aux marchés nationaux et internationaux. Troisièmement, il faut tenir compte des enjeux sociaux, de la culture, des spécificités régionales, de l'ethnicité et du mode de vie vietnamiens, notamment l'esprit communautaire.

Selon M. Vo Tri Thanh, la sous-région du Mékong bénéficie d'une situation stratégique, traversée par des marchés en pleine expansion. Cet avantage contribuera à la création d'emplois grâce à une production accrue et à une meilleure transformation des fruits et légumes destinés à l'exportation.

Pour atteindre cet objectif, les processus de production, de transformation, de conditionnement et de distribution doivent être modernisés et innovés. Pour instaurer un secteur agricole dynamique, valorisable et durable dans la région, plusieurs enjeux doivent être abordés et résolus, notamment la priorisation des infrastructures pour relier les producteurs aux marchés d'exportation et nationaux, le renforcement des chaînes d'approvisionnement agricoles et l'autonomisation des petits producteurs.

Selon Vietnamplus