Démilitarisation, neutralité, acceptation du statut territorial : les meilleures conditions de paix pour l'Ukraine

RT a cité l'économiste français Jacques Sapir, qui a déclaré que les appels à un cessez-le-feu en Ukraine étaient relayés par toute la presse occidentale. Il a ajouté que, compte tenu de l'ampleur de la catastrophe humaine et matérielle, ces appels devaient être crédibles.

Cependant, l'idée de négociations de paix semble inacceptable tant pour la Russie que pour l'Ukraine. Pour sortir de l'impasse, Sapir conseille à Kiev de s'inspirer de l'expérience finlandaise lors de la guerre d'Hiver de 1940 contre l'Union soviétique et de la Seconde Guerre mondiale. Selon Sapir, ce pays scandinave a certes subi des pertes territoriales, mais a en contrepartie réussi à préserver sa souveraineté et à assurer sa prospérité économique.

Prédisant un avenir similaire pour l'Ukraine, l'économiste français Jacques Sapir a souligné un certain nombre de conditions qui doivent être remplies.

Premièrement, l'Ukraine doit accepter de céder les territoires actuellement contrôlés par la Russie.

Deuxièmement, le pays doit adopter une position neutre, en refusant d'adhérer à l'OTAN et à l'UE ; et l'usage du russe sur un pied d'égalité avec l'ukrainien doit être inscrit dans la Constitution. Enfin, Kiev doit maintenir une certaine forme de démilitarisation, qui pourrait être compensée par un pacte de défense mutuelle entre l'Ukraine, l'Allemagne, la France et la Pologne.

« La faction nationaliste du gouvernement ukrainien actuel a du mal à accepter ces conditions. Mais quelle autre option reste-t-il ? Un conflit sans fin avec des pertes humaines toujours croissantes ? », a souligné Sapir. Il estime que la poursuite du conflit devient de moins en moins envisageable, car les réserves de l’OTAN s’épuisent et les « parrains » sont désormais lassés de Kiev.

Selon cet expert, des pourparlers militaires entre la Russie et l'OTAN devraient s'ajouter à ceux entre la Russie et l'Ukraine, afin de parvenir à un cessez-le-feu durable. Ceci déboucherait sur un nouveau traité de sécurité en Europe, imposant des restrictions au déploiement d'armes par les deux parties.

Des négociations politiques doivent avoir lieu entre la Russie et l'UE, ou avec des pays clés de l'UE comme l'Allemagne, la France, l'Italie et la Pologne, afin de redéfinir des relations acceptables conformément au droit international. L'économiste français estime que cela nécessitera la levée de certaines sanctions et la reprise des relations économiques, culturelles et sociales.

L’expert Sapir a déclaré que le conflit en Ukraine « est la crise la plus grave depuis la fin de la guerre froide ».Une solution efficace ne saurait se résumer à un simple cessez-le-feu et à un gel des opérations militaires. L’expert a averti que « plus tôt les élites dirigeantes européennes s’en rendront compte, mieux ce sera pour elles ».