Derrière le feu
(Baonghean.vn) - Derrière le feu se cachent une douleur et une tristesse sans fin ; de fausses sonnettes d'alarme retentissent sur la conscience et la responsabilité de l'appareil gouvernemental et de toute la société ; et l'humanité - l'humanité complète qui a été donnée avec toute sa chaleur et son amour.
Ces derniers jours, l'incendie d'un mini-immeuble d'habitation du quartier de Thanh Xuan, à Hanoï, a fait couler beaucoup d'encre sur les réseaux sociaux. Il s'étendait sur une superficie d'environ 200 m².2Sur dix étages, chaque étage compte de trois à cinq appartements. Ces appartements, que l'on appelle « les cages à tigres modernes », sont l'image même d'un Hanoi bien différent, loin des belles paroles que nous avons l'habitude de prononcer et de rappeler, comme les fleurs de pêcher au printemps, les lotus roses en été, les chrysanthèmes jaunes en automne… Le Hanoi des travailleurs qui aspirent à un passage étroit, habitués aux ruelles étroites aux fils électriques emmêlés et aux chemins juste assez larges pour que deux personnes s'évitent à contrecœur. Le Hanoi des innombrables luttes silencieuses pour gagner leur vie, de la pression de rester en ville, des rêves de changer de vie…
Et dans la nuit du 12 septembre, Hanoï resta éveillé toute la nuit, accablé par le tragique incendie qui s'était déclaré dans une ruelle étroite d'un quartier au nom si beau : Thanh Xuan. Thanh Xuan, mais pour beaucoup de gens, la jeunesse avait disparu dans ce petit immeuble. Cinquante-six personnes périrent à jamais, des dizaines durent être hospitalisées, et ceux qui survécurent souffrirent d'un traumatisme indescriptible, d'une douleur indescriptible, lorsque leurs proches périrent dans l'incendie.

Mais en pensant à ce qui s'est passé après l'incendie, nous ne voyons pas que de la douleur, mais aussi une lueur d'humanité qui réchauffe le cœur des vivants. Sur Facebook, en lien avec les informations sur l'incendie, on voit des images de pompiers au teint noirci et bronzé, les mains brûlées par la chaleur intense, le visage marqué par la force et la résilience, se précipitant sans hésitation dans le brasier. On voit des secouristes tenant dans leurs bras un petit enfant évanoui par la fumée toxique, courant à toute vitesse vers l'ambulance, puis s'effondrant dès qu'ils le confient au médecin. On voit des images de transporteurs, d'étudiants, de voisins… unissant leurs forces aux autorités pour éteindre l'incendie, avec pour objectif premier de sauver des vies.
« Ma famille a huit couvertures, alors sortez-les toutes ! » ; « Mobilisez toutes les réserves d'eau de la maison et apportez-les ici ! » ; « Ne regrettez rien, si vous en avez la force, faites un effort, si vous avez du mérite, donnez votre travail, si vous avez des outils ou des objets utiles, apportez-les aux pompiers à temps. »… Des mots si simples et si touchants, prononcés par des inconnus, ou même par des voisins qui, hier encore, se disputaient à propos d'une goutte d'eau tombée au mauvais endroit, d'une voiture garée au hasard, bloquant la route, d'un sac-poubelle mal placé… Mais toutes ces luttes, ces disputes, cette colère… quel sens ont-elles face à une telle tragédie ? Toutes les futilités de la vie se sont estompées, seul l'amour humain demeure !

À Hanoï, après l'incendie, une pluie torrentielle et incessante s'abattit. On disait : « Des larmes du ciel… » Un petit autel fut dressé par les habitants, et la fumée de l'encens tourbillonnait près de ce lieu tragique. De nombreux étrangers venus du monde entier vinrent sous la pluie, déposèrent délicatement une fleur, allumèrent un bâton d'encens, prièrent pour la libération des âmes des défunts et espérèrent redonner de la force aux vivants…
Des produits de première nécessité étaient livrés en permanence à la maison culturelle du quartier : nouilles instantanées, riz, lait, conserves de viande et de poisson, vêtements, couvertures ; et même des ours en peluche tout doux. Un enfant de 7 ans a déclaré : « C’est un cadeau spécial pour les enfants hospitalisés. J’espère qu’en recevant cet ours, ils se sentiront un peu plus heureux ! »

En parcourant le fil d'actualité Facebook ces derniers temps, on voit souvent des messages de soutien et des dons pour soutenir les familles en difficulté vivant dans des mini-appartements. Outre l'adresse de réception des dons du Comité du Front de la Patrie du quartier de Khuong Dinh, district de Thanh Xuan, qui a reçu plus de 26,5 milliards de dongs en quelques jours seulement, de nombreuses autres associations, groupes et particuliers caritatifs divulguent publiquement leurs numéros de compte et indiquent en toute transparence l'origine de leurs fonds.
Ce qui est encore plus touchant, c'est que de nombreux propriétaires de grandes et belles maisons à Hanoï ont ouvert leurs portes pour accueillir temporairement les victimes, en attendant que la crise passe et qu'elles réorganisent progressivement leur vie. On peut y lire des informations telles que : « J'ai deux chambres libres pouvant accueillir 5 à 7 personnes » ; « Un entrepôt de 100 m² climatisé, avec électricité et eau courante, et une salle de bain privée propre pouvant accueillir 10 à 15 personnes » ; « Le propriétaire accueille environ 5 personnes pour un hébergement et des repas gratuits » ; ou encore de courts statuts « Ma maison est aussi la vôtre », avec une adresse claire… Quel réconfort ! De nombreux propriétaires de boutiques de mode ont également publié des statuts annonçant que si les victimes et leurs proches vivant dans leur appartement ont besoin de vêtements ou de chaussures, ils sont invités à venir en magasin pour en choisir gratuitement.

L'incendie du mini-immeuble du quartier de Thanh Xuan, à Hanoï, est une véritable catastrophe, une tragédie, une douleur interminable que, dans de nombreuses années, les Hanoïens en particulier et le peuple du pays tout entier n'oublieront sans doute jamais. Des cœurs se sont arrêtés, des cœurs se sont brisés, des cœurs pleurent face à la fragilité de la vie et de la mort… Mais il reste des cœurs emplis d'amour et de solidarité qui font tout leur possible pour réchauffer, guérir, apaiser la douleur et donner la force aux survivants de poursuivre le long chemin qui les attend…