La défense aérienne syrienne prête à lutter contre la tempête de feu militaire américaine

La Russie vient d’avertir depuis des positions clés en Méditerranée que l’armée américaine peut attaquer n’importe quelle zone en Syrie.

L'avertissement de Moscou selon lequel Washington massait des forces est intervenu peu après que le conseiller à la sécurité nationale américain John Bolton ait laissé ouverte la possibilité que les États-Unis lancent une nouvelle frappe aérienne sur la Syrie si Damas était reconnu coupable d'avoir utilisé des armes chimiques contre des civils.

Le ministère russe de la Défense, annonçant avoir appris le déploiement américain de l'USS Ross transportant 28 missiles de croisière Tomahawk en mer Méditerranée le week-end dernier, semble renforcer davantage son point de vue selon lequel cette dernière initiative américaine créerait une opportunité pour son armée d'attaquer n'importe quel endroit en Syrie.

S'adressant hier à la presse, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov, a souligné que des terroristes de la province d'Idlib, en Syrie, se préparaient à lancer une attaque chimique contre des civils, imputant la responsabilité au gouvernement de Damas. Ce responsable craint également que cette provocation ne serve de prétexte à des puissances comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la France pour lancer des frappes aériennes en Syrie.

Le 27 août, la Russie a même précisé l'heure et le lieu du « drame » de l'attaque chimique en Syrie, avertissant que des experts étrangers étaient arrivés en Syrie et que l'attaque chimique pourrait être organisée dans les deux prochains jours.

Il n'est pas impossible que le scénario d'avril 2018 (lorsque les États-Unis et leurs alliés ont lancé des frappes aériennes contre la Syrie) se reproduise. Les inquiétudes de la Russie ne sont pas infondées : peu après la menace américaine, le président français Emmanuel Macron a également affirmé que la France était prête à poursuivre ses frappes aériennes contre la Syrie si le gouvernement recourait à des armes chimiques.

De nombreux experts militaires ont également commenté qu’un grand nombre de navires de guerre américains et alliés apparaissant près de la Syrie pourrait être considéré comme une préparation à une attaque de missiles sur ce pays du Moyen-Orient.

« La Russie en parle », a déclaré Sarikis Kassargian, analyste politique. « Parlons de la marine américaine : elle se mobilise et met en place ses plans dans plusieurs pays. Cela signifie également qu'elle tente de mettre en œuvre un scénario, un scénario finalisé. »

Face à la menace d'une attaque, le gouvernement syrien vient de confirmer que ses forces de défense aérienne sont en état d'alerte maximale. Les systèmes et les soldats de défense aérienne syriens sont prêts au combat, prêts à repousser une éventuelle attaque surprise sur Damas et ses environs. Des sources proches du gouvernement syrien ont indiqué que l'armée syrienne attend les ordres pour repousser une éventuelle attaque de missiles de la coalition menée par les États-Unis.

Il est clair que la situation en Syrie vient de s'échauffer à nouveau après que les États-Unis, la Russie et la France se sont simultanément mis en garde contre la possibilité d'une attaque aux armes chimiques et d'une intervention militaire de l'Occident dans ce pays du Moyen-Orient.

Il n’est pas certain que le déclenchement d’une nouvelle guerre à ce moment-là changera ou non la situation politique en Syrie, alors que la situation dans ce pays évolue positivement, que le conflit touche à sa fin, que le gouvernement syrien a libéré et contrôlé plus de 90 % du territoire, qu’il se prépare à accueillir les réfugiés et qu’il prévoit de reconstruire le pays après la guerre.

Sans compter qu’une nouvelle attaque menée conjointement par des pays majeurs comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la France pourrait être la source d’une guerre à plus grande échelle dans la région, dont les conséquences sont difficiles à prévoir.

Dans le contexte actuel de tension, il n’est pas facile de prédire combien de temps encore le conflit prolongé en Syrie va se poursuivre.