Feng Shui passé et présent
(Baonghean) - La théorie du Feng Shui provient du concept selon lequel les humains et l'univers (ciel et terre) sont une entité unifiée, le changement du destin humain et le fonctionnement de l'univers ont une relation similaire selon la théorie du yin et du yang et des cinq éléments.
Partant de ce principe, lorsqu'ils choisissaient un terrain pour vivre, construire une maison ou un tombeau, les anciens recherchaient toujours un emplacement en harmonie avec le destin de la personne et l'influence du ciel et de la terre, afin d'éviter la malchance et de rencontrer la chance. Trouver un « tho trach » (un terrain propice) pour vivre, une bonne orientation pour construire une maison, assurerait la prospérité des descendants ; creuser une tombe et trouver un bon « point d'acupuncture » assurerait la prospérité de la famille et du clan. Les anciens croyaient qu'en creusant une tombe et en trouvant un point d'acupuncture « prospérant », la famille et le clan auraient un roi. Si la tombe perturbe la « veine du dragon », la famille et le clan ne connaîtraient pas la paix. L'emplacement du terrain pour vivre, construire une maison, enterrer ou construire un tombeau est choisi par les géomanciens experts en feng shui, selon le principe de compatibilité entre l'influence du ciel et de la terre et la destinée humaine. Il est nécessaire de se baser sur l'âge de la personne (jour, mois, année et heure de naissance) pour calculer les directions du ciel et de la terre (selon la loi du yin et du yang et des cinq éléments). Choisir un lieu de vie, de construction d'une maison ou d'un tombeau en harmonie avec le ciel et la terre favorisera la prospérité, tandis que le contraire entraînera le déclin, selon le feng shui ancestral.
De nos jours, le feng shui est appliqué sans limites. L'observation de l'emplacement du terrain, de l'orientation de la construction d'une maison, d'une porte ou d'un tombeau, mais aussi de la date, de l'âge et de l'horoscope sont autant de facteurs qui sont appelés feng shui. Choisir un terrain à l'arrière doit être plus large que l'avant pour garantir un bel avenir. À l'avant, il ne doit pas y avoir d'étang ni de route menant directement à la maison. Si le terrain est surélevé par rapport aux alentours, il est considéré comme un terrain de mauvaise qualité et difficile à exploiter. Nombreux sont ceux qui, lorsqu'ils cherchent un terrain pour vivre, consultent un voyant pour savoir s'il leur convient avant d'acheter. Lors de la construction d'une maison, nombreux sont ceux qui consultent un voyant pour évaluer la date, l'heure, l'orientation de la porte, de la maison, de l'autel ou de la table de cuisine.
Lors de la construction d'un portail, de nombreuses familles font appel à un maître d'ouvrage pour examiner l'emplacement, la largeur, la hauteur, l'orientation et la couleur de la peinture, tous ces éléments étant calculés en fonction de l'âge du propriétaire. Certaines familles font construire un portail et le maître d'ouvrage précise que seul le battant droit peut être ouvert, six mois plus tard le battant gauche, et un an plus tard les deux battants. D'autres font construire un portail principal sur le côté, et un autre côté doit être ouvert pour permettre l'accès aux voitures. Le maître d'ouvrage précise que la table de cuisine doit être placée où elle est nécessaire, que cela convienne ou non à la vie de famille. Chose étrange, dans les magasins de matériaux de construction, on trouve des plaques de tôle ondulée « feng shui » sur lesquelles sont inscrits « ty, suu, dan, mao, thien, ty, ngo, mui » (rat, bœuf, tigre, chat, maigre, serpent, cheval, chèvre). L'acheteur de tôle ondulée peut choisir la couleur en fonction de son âge, même s'il n'aime pas celle-ci.
Autrefois, un maître feng shui comprenait le Livre des Mutations, maîtrisait les cinq éléments (yin et yang), la géographie et l'astronomie, et devait maîtriser le chinois et le nom pour pouvoir lire les ouvrages de feng shui. Aujourd'hui, on trouve partout des ouvrages de feng shui en vietnamien, des calendriers perpétuels aux ouvrages d'astrologie, en passant par des ouvrages qui enseignent le choix des dates selon le calendrier lunaire… Quiconque sait étudier ces ouvrages et possède le talent de « juger » peut devenir un maître feng shui. Un acteur à la retraite organisait un groupe funéraire et, grâce à sa connaissance de la littérature chinoise et à sa capacité à « lire » la date et l'heure, devint progressivement un maître en qui les propriétaires des pompes funèbres avaient toute confiance. Un charpentier construisait des maisons et, grâce à cela, apprit à choisir l'orientation de la maison et celle du portail, devenant ainsi un maître en qui beaucoup de gens avaient confiance. Il y avait un ouvrier qui travaillait dans le secteur du carrelage des comptoirs de cuisine, mais lorsqu'il venait dans chaque maison, il « jugeait » si la cuisine était conforme au feng shui ou non.
Je pense que croire ou non au feng shui est une question de spiritualité personnelle. Mais nous devons étudier la théorie feng shui des anciens pour la comprendre et la suivre de manière raisonnable, sans l'appliquer de manière aussi déraisonnable qu'aujourd'hui ?
Tran Hong Co