Femme journaliste, une minute de partage…
Journalisme – Voyager et écrire est un travail difficile pour tout le monde, mais pour les femmes reporters, les difficultés et les épreuves sont multipliées plusieurs fois…
Va et écris

Je suis journaliste depuis 18 ans maintenant. J'ai passé près de six ans comme secrétaire de rédaction, le reste comme reporter, voyageant et écrivant. Au début, alors que j'étais encore célibataire et que la concurrence dans le monde de l'information n'était pas si forte, le journalisme était pour moi une aventure formidable. J'ai voyagé dans de nombreux endroits, j'ai appris beaucoup de choses, j'ai vécu des expériences enrichissantes et j'ai pu les exprimer avec force dans mes articles. Mes amis et ma famille qui m'ont suivi m'ont tous dit : « Être reporter, c'est vraiment génial. »
Mais le bonheur n'est que la partie la plus importante de la liste. Derrière les articles et les voyages se cachent les difficultés, la partie souterraine, faite de sueur et de larmes, dont beaucoup ne se rendent pas compte. C'est le « long voyage » d'une femme, traversant des centaines de kilomètres de routes sinueuses, de cols élevés et de montagnes profondes pour atteindre des villages reculés, où le réseau téléphonique est encore faible et l'électricité encore indisponible. C'est l'époque où l'on laisse sa moto sur la route principale, où l'on troque ses talons hauts contre des sandales militaires, où l'on marche des dizaines de kilomètres dans la zone C5 – la zone de production et d'élevage des habitants –, en plein hiver glacial, les vêtements trempés de sueur, les jambes qui s'affaissent et la sensation d'avoir l'air qui sort des oreilles.

TouxOu alors, au village lointain, la route déserte est plongée dans l'obscurité, seul le bruit des insectes de la forêt de cajeputiers se fait entendre, et soudain, la voiture a un pneu crevé, des freins cassés, des phares grillés… dans un instant de perte de sang-froid, il se couvre le visage et sanglote. Mais, retrouvant rapidement son calme, il trouve une solution. Ou alors, assis derrière la voiture d'un cadre de base, montant et descendant, serrant fermement le côté de la voiture, n'osant pas ouvrir les yeux car la route est étroite, glissante, au bord du gouffre, et une seule minute d'inattention, la personne et la voiture plongeront à coup sûr dans ce gouffre profond…
Quand on a une famille et qu'on élève un enfant, être journaliste devient un métier difficile. Pour un voyage d'affaires de quelques jours, il faut s'organiser une semaine à l'avance. Il faut d'abord contacter la famille de ses parents et de son conjoint pour demander que quelqu'un vienne vous chercher et s'occupe de vos enfants pendant votre absence. Il faut aussi aller au marché acheter des légumes, du poisson et de la viande, les nettoyer, les mettre au congélateur et indiquer clairement le jour de la préparation.

Les moments les plus difficiles sont ceux où le plan de publication est établi, le sujet défini, et où l'enfant est malade. Je dois donc le laisser chez sa grand-mère pour aller à la base. La veille du départ, je m'assois et note méticuleusement chaque détail : ce que l'enfant mange, à quelle heure appliquer le médicament, quels médicaments prendre avant ou après les repas… En portant mon sac à dos jusqu'à la voiture, je ne peux m'empêcher d'être anxieuse et inquiète ! Ou encore les longues journées, où je porte mon enfant à l'hôpital, où je prends le temps de me renseigner, et où, le soir, quand il dort, je sors l'ordinateur dans le couloir pour taper. La chaleur, les piqûres de moustiques, et les pleurs de l'enfant…
Les hommes journalistes ont une période difficile, tandis que les femmes en ont dix. Les familles dont les épouses et les mères sont journalistes, sans exagérer, souffrent néanmoins de certains désavantages. Le temps des journalistes n'étant pas calculé en fonction des heures de bureau, ils doivent être présents pour travailler, quel que soit l'heure du jour ou de la nuit. Les jours fériés, notamment ceux du Têt, lorsque les familles se réunissent et prévoient des déplacements, les journalistes sont encore plus occupés. Il leur arrive souvent de manquer des rendez-vous pour aller jouer au ballon avec leurs enfants, aller au cinéma avec leur mari, discuter avec des amis au café, ou simplement aller au marché préparer un repas chaud pour toute la famille.

Une collègue de bureau a dit un jour que les femmes qui travaillent dans le journalisme devraient oublier le titre de « bonnes en affaires publiques, bonnes en tâches ménagères » : ce n'est que « l'encouragement et la consolation » du syndicat ! Mais si vous êtes journaliste, et une bonne journaliste qui plus est, la seule chose qui reste au « parti » est les tâches ménagères. Car la nature du travail ne leur permet pas de « remplir leur rôle » de mère, de bonne épouse ou de belle-fille. Forte de près de 30 ans d'expérience dans la profession et affectée à la section actualités et politique, elle a déclaré qu'elle « assiste à environ un tiers des événements nationaux et internationaux. Le reste est « confié » à son mari. »
Motivation par la reconnaissance
Malgré les difficultés, plus je voyage et j'écris, plus j'aime mon travail. Chaque article est source de reconnaissance de la part de mes collègues, de compréhension des difficultés des populations des régions reculées et d'encouragement pour les agriculteurs qui travaillent dur dans les champs. Et surtout, la maturité de mon écriture au fil des ans, de mes voyages, de mes expériences professionnelles et personnelles… pour toujours garder l'esprit vif et la plume acérée.

En particulier, au cours du travail, il est inévitable que des erreurs, des accidents du travail et même des griefs surviennent. Il m'arrive de me sentir découragé, mais derrière tout cela se cache un collectif de rédacteurs, de secrétaires de rédaction, de chefs de service et de tous mes collègues. Ils sont comme une famille pour moi, compréhensifs, encourageants et partageant avec affection. Plus encore, l'idéal est de partager par la plume des exemples de bonnes personnes, de bonnes actions, d'actions humanitaires au sein de la communauté, de multiplier les bons modèles et les façons de faire créatives ; d'encourager les travailleurs à se dépasser… pour que la flamme professionnelle de chacun brûle éternellement.
Il s'agit de prix de presse provinciaux, ministériels et sectoriels, et même nationaux, qui récompensent le travail acharné de la profession, le travail journalistique, ainsi que l'estime de soi et la dignité de la profession. Cela m'encourage, me pousse et me motive, ainsi que mes collègues, à surmonter tous les défis et les difficultés de la profession, à toujours conserver la confiance et l'amour…

Et je me souviens encore clairement du jour où j'ai ramené mon futur mari à la maison pour rencontrer l'agence, tante Ho Ngan - rédactrice en chef adjointe à l'époque - a dit à la « famille du gars » : « Un soldat épouse un journaliste. Un soldat a besoin d'un soutien fort qui est sa femme, mais une journaliste a besoin d'un soutien fort qui est la sympathie, le partage et la compréhension de son mari, de la famille de son mari et des deux côtés de sa famille »... Heureusement, jusqu'à présent, j'ai toujours ce soutien fort pour pouvoir me consacrer pleinement à ma carrière.
Pour une journaliste, il faut parfois « recouvrir ses larmes ». Il faut être véritablement dévouée à sa profession pour surmonter tous les obstacles, donner vie à ses écrits, assumer sa responsabilité envers l'agence, la société et remplir la mission de la profession. Le journalisme, surtout pour les femmes, est difficile et ardu, mais si je devais choisir à nouveau, je choisirais encore cette profession. Parce que c'est ma passion.

« Ayant entrepris cette carrière », j’essaie toujours de m’améliorer chaque jour, en m’entraînant toujours à avoir « une plume acérée, un cœur pur et un esprit brillant », dignes de la gloire et de la fierté du journalisme et des journalistes.