À quel sport pratiquait le routard britannique décédé à Fansipan ?
Certains ont reproché à Aiden d'avoir été stupide de ne pas avoir de personne pour le soutenir ni d'équipement avec lui. Pourtant, c'est la règle du sport.
Récemment, l'histoire du randonneur britannique Aiden Webb, malheureusement décédé lors de l'ascension du pic Fansipan, a suscité de vives discussions parmi les jeunes. Certains ont exprimé leur deuil, d'autres ont reproché à Aiden d'avoir eu la bêtise de ne pas avoir été accompagné et de n'avoir emporté aucun équipement nécessaire pour une ascension en montagne.
Cependant, en réalité, chacun sait qu'il est nécessaire de se préparer soigneusement avant de gravir une montagne. Aiden, quant à lui, ne l'a pas fait, car il a choisi de conquérir le « toit de l'Indochine » grâce à un sport extrêmement aventureux : l'escalade en solo intégral.
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Des photos partagées sur la page Facebook personnelle d'Aiden le montrent en train de jouer en solo libre. |
Escalade en solo libre : le sport du « pari avec la mort »
L'escalade en solo intégral (aussi appelée free solo) est probablement une expression inconnue pour beaucoup d'entre nous. Elle est facile à comprendre, car même à l'étranger, ce sport n'est pas populaire, tout simplement parce qu'il est trop dangereux, voire… insensé.
C'est dangereux, comme son nom l'indique. L'escalade en solo libre, c'est-à-dire grimper seul (solo) et grimper à mains nues (libre). C'est un sport où le pratiquant grimpe sans aucun support, ni corde, ni crochet, ni autre équipement de protection. Il compte entièrement sur sa propre force, avec un sachet de poudre de magnésium pour augmenter la friction des doigts.
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Aiden avec de la poudre de magnésium sur le bout des doigts. |
Et comme pour se moquer des grimpeurs ordinaires, les grimpeurs en solo intégral choisissent souvent des voies dangereuses, dépassant la hauteur de sécurité. La moindre erreur et une chute peuvent entraîner la mort, ou du moins des blessures extrêmement graves.
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Étant donné son caractère dangereux, ce sport n'est évidemment pas destiné au grand public, et encore moins aux grimpeurs débutants. Les grimpeurs en solo intégral doivent être en excellente santé, courageux et déterminés. Ils doivent également faire preuve d'une grande concentration et éliminer toute distraction pour atteindre la ligne d'arrivée.
Pourquoi est-ce dangereux mais que tant de gens le font encore ?
Aiden Webb n'est qu'un exemple parmi tant d'autres d'accidents liés à ce sport. En août 2014, Brad Parker, un randonneur américain, est décédé après une chute de près de 100 m. Michael Ybarra est décédé lors d'une descente en solo libre sur le mont Nevada en juillet 2012. Akihira Tawara, un randonneur japonais, est également décédé des mêmes causes.
Pourtant, nombreux sont ceux qui sont encore passionnés par le solo libre, même s'ils savent qu'ils peuvent s'en prendre à la mort à tout moment. Pourquoi ?
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Certains joueurs ont déclaré avoir leurs propres objectifs. Ils sont passionnés par ce sport, car il est très simple (dangereux, mais simple) et par la vitesse à laquelle ils le conquièrent. Par exemple, Alex Honnold détient le record de la conquête du Haft Dome (678 m) en un peu plus de deux heures, alors qu'il faut normalement plusieurs jours. De plus, ils apprécient la sensation d'excitation provoquée par l'adrénaline, une hormone stimulante produite par le corps.
Selon Jeremy Samson, grimpeur sud-africain expérimenté : « Le solo intégral est un moyen d'apaiser ses pensées et de libérer son âme. La récompense de ce voyage sera la capacité à résister à la peur et à l'anxiété. »
Selon Adnan Awad, un grimpeur solo expérimenté : « Grimper seul permet de maîtriser totalement son corps et son esprit et de profiter pleinement de son ascension. Ce plaisir peut être perturbé par les cordes et autres équipements de sécurité. Ils ne font qu'engendrer un sentiment d'insécurité. »
Après tout, le solo intégral n'est qu'un sport, et chacun est libre d'y participer ou non. Cependant, force est de constater qu'il s'agit d'un sport très dangereux, même pour les grimpeurs les plus expérimentés et les plus compétents. Aiden est d'ailleurs lui-même un grimpeur expérimenté.
Le solo libre n'est pas un sport pour tout le monde. Réfléchissez bien avant de vous lancer, car comme le dit le proverbe : « Aller pour revenir, pas pour mourir. »
Source : Outside, The Daily Beast
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