Les relations entre les États-Unis et l'Europe se « relancent » : de nouvelles situations se créent
(Baonghean.vn) - Après quatre années de division sous la présidence de Donald Trump, l'alliance transatlantique a commencé à se réconcilier dès les premiers jours de l'administration de Joe Biden. Ce nouvel État devrait favoriser une coopération plus étroite au sein de l'alliance américaine et créer de nouvelles perspectives sur de nombreux dossiers internationaux brûlants.
Guérir de la politique à l'économie
Parmi les alliances américaines sous la présidence Trump, les partenaires européens semblent avoir été les plus « froids ». Les quatre dernières années ont été la période la plus difficile pour cette alliance depuis la Guerre froide. Et aujourd'hui, la nouvelle administration américaine tente de combler le manque de confiance entre les deux camps.
Les messages d'« amélioration » ou de « revitalisation » des relations transatlantiques ont été répétés à maintes reprises dans les récentes déclarations de responsables américains. Immédiatement après son entrée en fonction, le nouveau président Biden a eu des entretiens téléphoniques avec des dirigeants de pays du monde entier. Le président français et la chancelière allemande figuraient en tête de cette liste, témoignant du respect de la nouvelle administration américaine pour ses alliés de longue date en Europe. C'est également l'un despriorités de la politique étrangèreM. Biden s'est engagé à respecter ces engagements. Lors de ces entretiens téléphoniques, le nouveau chef de la Maison Blanche a affirmé qu'il considérerait le partenariat des États-Unis avec l'OTAN et l'UE comme « un pilier de sécurité collective et de valeurs démocratiques partagées ».
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L'accession de Joe Biden à la présidence des États-Unis offre l'occasion de redynamiser les relations transatlantiques. Photo : AFP |
Puis, le 5 février, les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis ont tenu leur première discussion approfondie aprèsla nouvelle administration américainea été achevé. Les deux parties ont exprimé leur souhait de « renouer la relation transatlantique traditionnelle et étroite » et de relever ensemble les défis mondiaux futurs. Ce dialogue approfondi a été qualifié de fiable et constructif. Outre les questions bilatérales, le secrétaire d'État américain Antony Blinken et ses homologues européens ont abordé un sujet « épineux » : l'accord sur le nucléaire iranien, qui connaît des difficultés depuis le retrait des États-Unis du Plan d'action global commun (PAGC) en 2018. Après ce retrait, le président américain de l'époque, Donald Trump, a réimposé des sanctions contre l'Iran. En réponse, Téhéran a réduit certains engagements de l'accord et augmenté ses niveaux d'enrichissement d'uranium. Ces derniers temps, les pays européens ont tenté de maintenir cet accord, tout en exprimant leur désaccord lorsque les États-Unis ont unilatéralement « tourné le dos ». Cependant, sous l'administration Biden, il semble facile de trouver un terrain d'entente sur ce sujet, les parties ayant fait preuve d'une approche unifiée capable de répondre aux préoccupations communes sur la question iranienne.
Outre les signes de « réchauffement » en politique et en diplomatie, la nouvelle administration américaine envisage également d’améliorer les relations avec l’UE dans le domaine économique.
La dernière déclaration de la Maison Blanche indique que le président Biden réexaminera sa politique fiscale à l'égard de l'UE. Auparavant, les États-Unis avaient décidéappliquer un taux d'imposition de 25 %Les taxes douanières sur de nombreux produits européens, notamment le vin et les pièces d'avion, sont entrées en vigueur le 12 janvier. L'UE s'est opposée à cette mesure et a réagi en imposant des droits de douane punitifs sur des marchandises importées des États-Unis d'une valeur de 3,4 milliards de dollars, ciblant les motos Harley-Davidson, les jeans Levi Strauss et le whisky.
L'opinion publique européenne s'attend à ce que le prochain entretien téléphonique entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et M. Biden marque une avancée décisive sur la question des droits de douane entre les deux parties. Un gel des droits de douane constituerait le signal le plus significatif pour relancer les relations UE-États-Unis.
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Les dirigeants européens lors d'un sommet de l'UE en juillet 2020. Photo : WSJ |
Coopération USA-Europe, le monde va-t-il changer ?
Dans la période actuelle, le rapprochement entre l'UE et les États-Unis sera bénéfique pour les deux parties, conformément aux objectifs fixés par chaque gouvernement. Pour les États-Unis, on peut affirmer jusqu'à présent que le président Joe Biden prône une approche et une résolution des questions de politique étrangère fondées sur des alliances traditionnelles. Sans coopération européenne, le président Biden aura du mal à atteindre des objectifs ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique, de coopération et de lutte contre la Russie ou sur d'autres dossiers sensibles au Moyen-Orient et en Afrique, domaines où la voix des pays de l'UE a un certain poids.
De leur côté, les gouvernements européens ont sans doute clairement ressenti le « vide » créé par la « défection » des États-Unis sous M. Trump. L'Allemagne et la France, pays promoteurs du multilatéralisme, tireront certainement davantage de force de l'engagement du nouveau propriétaire de la Maison-Blanche à privilégier le multilatéralisme plutôt que l'isolationnisme.
Dans le contexteÉpidémie de covid-19Compte tenu des graves conséquences de part et d'autre de l'Atlantique, l'amélioration des relations économiques entre les États-Unis et l'Europe permettrait de « sauver » à court terme de nombreux secteurs économiques au bord de l'effondrement. Prenons l'exemple de l'industrie aéronautique. Le conflit qui oppose depuis seize ans les États-Unis et l'Europe au sujet des subventions accordées à leurs industries aérospatiales nationales a mis en péril des milliers d'emplois des deux côtés. De plus, les récents droits de douane américains et la réaction de l'UE ont encore aggravé la situation. C'est pourquoi les deux parties attendent désormais des engagements pour « geler » l'imposition de droits de douane réciproques.
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Le vin rouge français fait partie des produits soumis à un tarif douanier américain de 25 % à compter du 12 janvier. Photo : AFP |
À l'échelle mondiale, la relance des relations transatlantiques devrait avoir un impact sur de nombreux enjeux mondiaux, de l'Iran à l'Asie. Ce n'est pas un hasard si la question du nucléaire iranien est devenue l'un des axes majeurs des récentes discussions approfondies entre les ministres des Affaires étrangères allemand, français, britannique et américain. L'opportunité pour les États-Unis de négocier et de réintégrer l'accord JCPOA est plus proche que jamais grâce aux engagements pris par l'administration Biden et aux déclarations plutôt conciliantes du gouvernement iranien. Dans ce contexte, de nombreuses discussions se poursuivront à l'avenir entre les États-Unis et leurs partenaires européens participant à l'accord afin de parvenir à un consensus sur cette question.
Bien que géographiquement éloignée, l'Asie est une région importante dans les stratégies d'ouverture des États-Unis, de l'UE et du Royaume-Uni. La France et l'Allemagne ont toutes deux présenté leurs stratégies pour l'Indo-Pacifique, tandis qu'en 2020, le Royaume-Uni a annoncé publiquement son intention d'envoyer des navires de guerre dans la région afin de collaborer avec ses alliés pour faire face à la montée en puissance de la Chine. Récemment, Londres a également déposé une demande d'adhésion à l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), étape suivante de cette stratégie. De toute évidence, la région asiatique devient une zone de plus en plus dynamique avec la présence de nombreux pays occidentaux. À l'avenir, l'orientation des tensions entre les principaux pays de la région dépendra largement de l'alliance entre les États-Unis et le groupe « Quad » (comprenant les États-Unis, le Japon, l'Australie et l'Inde) et leurs alliés européens.
Dans l'optique de collaborer avec ses alliés pour résoudre les problèmes extérieurs en suspens, la « relance » des relations avec l'Europe est essentielle pour l'administration Biden. Elle pourrait permettre aux États-Unis de « rééquilibrer » de nombreux records mondiaux.