Relations Russie-OTAN : un miroir brisé sur le point d’être réparé ?

April 11, 2016 09:32

(Baonghean) - Le week-end dernier, des signaux positifs ont été émis concernant les relations entre la Russie et l'OTAN, pourtant marquées par l'animosité et les difficultés. Il s'agit notamment de l'annonce de la tenue prochaine d'une réunion du Conseil Russie-OTAN, ou encore de la déclaration du ministre allemand des Affaires étrangères selon laquelle les pays du G7 envisageraient de laisser la Russie revenir au sein du G8. Ces éléments sont considérés comme des signes d'un « dégel » de relations tendues depuis deux ans. Mais ce dégel se fera-t-il sans heurts ?

Tổng thống Nga Vladimir Putin (phải) và Tổng Thư ký NATO Jens Stoltenberg (trái) (Nguồn: AFP)
Le président russe Vladimir Poutine (à droite) et le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg (à gauche) (Source : AFP)

Attitude sans surprise

Dans une récente déclaration, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et la Russie ont annoncé que le Conseil Russie-OTAN se réunirait le mois prochain. À cet égard, M. Andreï Keline, directeur du Département de la coopération européenne du ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré que les deux parties travaillaient actuellement à la planification de la date, du lieu et de l'ordre du jour de la réunion. Le diplomate russe a également souligné l'importance cruciale des réunions du Conseil Russie-OTAN pour rétablir le dialogue entre les deux principaux acteurs de la sécurité en Europe.

Du côté de l'OTAN, un représentant de l'organisation a déclaré que les deux parties étaient convenues de tenir cette réunion au niveau des ambassadeurs. Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a souligné qu'il s'agirait de la première réunion de ce conseil depuis l'interruption de 2014, ce qui devrait constituer un signal positif de dégel entre les deux parties. Par ailleurs, avant la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 – le groupe des plus grandes économies mondiales – qui se tient au Japon, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a déclaré dans un communiqué que le groupe du G7 examinait le rôle de la Russie dans la résolution des conflits internationaux et déciderait des conditions de son retour au sein du G8.

Tổng thống Nga Putin tham gia Hội nghị thượng đỉnh G8 năm 2013 tại Bắc Ireland (Anh). (Nguồn: AFP)
Le président russe Vladimir Poutine participe au sommet du G8 2013 en Irlande du Nord (Royaume-Uni). (Source : AFP)

Ce n'est pas un hasard si l'OTAN a récemment multiplié les déclarations visant à pacifier et à resserrer ses relations avec la Russie. Il est compréhensible que les pays membres de l'OTAN, bien qu'alliés des États-Unis, ne soient pas toujours d'accord sur tous les sujets. On perçoit même une fracture au sein de ce bloc entre les États-Unis d'un côté et les pays européens de l'autre. Depuis la décision d'interrompre la coopération militaire et civile avec la Russie après l'annexion de la Crimée, suivie d'une série de blocus et d'embargos économiques contre la Russie, l'économie européenne a subi des dommages considérables. Parallèlement, l'OTAN comprend et se méfie de la puissance militaire russe ; elle a même admis avoir un retard sur elle. Par conséquent, toutes les manœuvres incitatives des États-Unis ne peuvent pas convaincre l'ensemble du bloc de l'OTAN. C'est pourquoi les hauts dirigeants allemand et français ont proposé à plusieurs reprises d'alléger les sanctions contre la Russie.

Serrer la main n'est pas facile

On pensait qu'une fois la bonne volonté installée et les intérêts des deux parties respectés, la normalisation des relations entre la Russie et l'OTAN serait plus facile. Mais la réalité est tout autre !

Tổng thống Mỹ Barack Obama (trái) hội đàm với Tổng thống Nga Vladimir Putin bên lề Hội nghị thượng đỉnh G8 năm 2013. (Nguồn: AFP)
Le président américain Barack Obama (à gauche) s'entretient avec le président russe Vladimir Poutine en marge du sommet du G8 en 2013. (Source : AFP)

Premièrement, le problème réside principalement dans la Russie. Dans un communiqué, l'envoyé spécial de la Russie auprès de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), Alexandre Grouchko, a déclaré que les relations entre les deux parties ne s'amélioreraient pas tant que l'alliance militaire poursuivrait sa « politique d'endiguement » avec Moscou. Et que l'opinion publique ne devrait pas trop attendre d'une amélioration des relations entre les deux parties. La suspicion persiste donc. D'un autre côté, de nombreux analystes estiment que la Russie occupe actuellement une « position supérieure » par rapport à l'OTAN, car celle-ci a davantage besoin de la Russie et que sa position sur la scène internationale est indéniable. Par conséquent, l'examen par le G7 du retour de la Russie au G8 ne l'inquiète pas outre mesure. De plus, la Russie aura un moyen d'obtenir davantage de concessions de l'OTAN sur de nombreux points.

Deuxièmement, la pierre d'achoppement se situe au sein de l'OTAN, entre les États-Unis et les pays européens. Bien que les États-Unis aient également besoin de la Russie pour résoudre les problèmes internationaux, le fait que ses alliés européens suivent la Russie a inévitablement suscité l'inquiétude des États-Unis. Par conséquent, l'opinion publique « suppose » que les Panama Papers, qui ont fait grand bruit ces derniers jours, sont en réalité le fait des États-Unis pour cibler l'administration Poutine. Parallèlement, la Russie n'est pas en reste : ce week-end, l'agence de presse RT a publié des informations sur un sondage révélant que 40 % des Irakiens pensent que les États-Unis soutiennent l'autoproclamé État islamique (EI) pour déstabiliser le pays. Selon RT, cette conviction est renforcée par des reportages et des vidéos montrant les différentes formes de soutien américain aux militants de l'EI. De plus, le 8 avril, Sputnik a également interviewé le journaliste irakien Muntazer al-Zaidi, présentant des preuves accusant l'armée de l'air américaine d'avoir parachuté des fournitures et des armes à l'EI.

On ignore encore qui a raison et qui a tort dans ces accusations, mais il est clair que ces développements renforcent les soupçons et aggravent les tensions non seulement entre les deux pays, mais aussi entre la Russie et l'OTAN. Par conséquent, les experts prédisent que les relations entre la Russie et l'OTAN resteront peut-être tendues au moins jusqu'à fin 2016, et ne seront pas de sitôt « réparées comme un miroir brisé », comme beaucoup l'espèrent.

Phuong Hoa

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