« Faut-il prêter attention au développement de la foresterie indigène » ou « faut-il changer de mentalité » ?

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(Baonghean) - Le journal Nghe An, paru le 29/10/2014, publie un article intitulé « Inquiétude pour le développement des essences forestières indigènes », rédigé par Nguyen Thi Ha. Ce document analyse (par comparaison) l'efficacité des plantations forestières indigènes (arbres à cycle de production plus long) par rapport aux nouvelles essences (matières premières papetières, copeaux de bois, piliers de mine, etc.) en termes d'efficacité économique, d'efficacité environnementale et d'efficacité durable. Après avoir évalué l'efficacité globale des essences indigènes, l'auteur a proposé cinq points au gouvernement, au ministère de l'Agriculture et du Développement rural et aux secteurs concernés. Ces cinq points sont pertinents, mais leur faisabilité pourrait être limitée. Nous souhaitons approfondir la question comme suit :

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Première proposition : Planification et travaux de planification. L'article propose une solution consistant à réserver une partie de la zone forestière de production pour planter des arbres indigènes et des arbres à gros bois. À partir de cette planification, un plan (tâches, objectifs) est élaboré ; il est ensuite nécessaire de diriger sérieusement la mise en œuvre de cette planification.

À notre avis, les forêts tropicales se distinguent des forêts tempérées par deux caractéristiques : les forêts multicouches et les forêts mixtes, qui présentent toutes deux de nombreuses espèces d'arbres dispersées sur une même surface forestière. C'est un atout majeur dont nous pouvons tirer parti lors de la conception (et non de la planification) de forêts spécifiques sur un terrain ou une localité spécifique. La méthode de conception est la suivante : sur une surface forestière spécifique, en fonction du terrain (principalement la pente, grande ou petite), des bandes d'arbres forestiers pérennes (10 à 15 ans ou plus) sont disposées en alternance avec des bandes d'arbres de production (cycle de 6 à 7 ans). Même si chaque bande de forêt pérenne ne comporte pas une seule espèce d'arbre, de nombreuses espèces différentes peuvent et doivent être plantées de manière mixte.

Sous la canopée forestière, il est possible de planter des plantes qui apprécient la lumière longue portée, notamment des plantes médicinales et des champignons de toutes sortes. Dans les zones nouvellement exploitées, les premières années, lorsque la canopée n'est pas fermée, il est nécessaire de profiter de la plantation de plantes à croissance rapide telles que le manioc, le gingembre, le curcuma et les légumineuses afin d'obtenir des bénéfices à court terme pour les besoins à long terme et de prévenir l'érosion des sols. Au pied des montagnes, des collines et près des cours d'eau, on peut planter des arbres forestiers non ligneux tels que le bambou, le rotin, les roseaux, etc. Plus haut, on peut exploiter plus profondément sous la canopée forestière, là où il est possible d'organiser l'élevage de poulets en liberté, ainsi que des animaux de valeur tels que le sanglier (ou le sanglier hybride), le porc-épic… La « conception » des forêts de production telle que décrite ci-dessus est totalement différente du simple concept de planification que nous mettons en œuvre depuis longtemps.

Il est également nécessaire d'appréhender la notion d'« arbres forestiers indigènes » de manière ouverte : les « arbres indigènes » ne se limitent pas aux arbres d'une région, d'une commune, d'un district ou même d'une province, mais englobent également ceux situés hors de la province et bénéficiant de conditions climatiques similaires à la nôtre. Ce concept permet d'élargir la diversité des essences forestières indigènes et des essences pérennes de valeur. Il est possible de proposer la plantation des essences suivantes dans la zone de production d'essences pérennes : le xoan, l'agarwood et le palissandre à cœur rouge. Ces deux essences peuvent être récoltées après 10 ans et plantées parmi d'autres arbres.

Un concept de planification, puis un plan de plantation de forêts de production, à l'instar de celui des zones de canne à sucre, de thé, de riz et de maïs, imposé par les autorités locales et les communes, est totalement irréalisable. En effet, il est contraire aux caractéristiques de la nature, des forêts tropicales, et surtout incompatible avec les mécanismes du marché. Cela dit, cela ne signifie pas qu'un plan soit superflu. Un plan est nécessaire, il doit exister, mais il doit être élaboré avec un concept et un contenu différents. Plus précisément, un plan définissant les conditions préalables, les conditions nécessaires et suffisantes, en fonction des objectifs fixés et du calendrier précis. Il s'agit du contenu du plan concernant le marché, les capitaux, les services techniques, la technologie, la logistique et les transports. On peut affirmer avec certitude qu'à ce jour, dans notre province, aucun plan n'a présenté un tel concept et un tel contenu.

Deuxième proposition : Sur la politique.

Il est nécessaire de mettre en place des politiques adéquates et suffisamment fortes pour que l'organisation (conception) des forêts de production mentionnée ci-dessus devienne progressivement une réalité. Il ne s'agit pas d'une question de quelques années ou de trois ans, et il ne s'agit pas simplement d'une politique de soutien, déjà bien établie depuis longtemps. Bien sûr, les politiques de soutien aux matières premières (papier, copeaux de bois) peuvent être transformées en politiques pour les arbres pérennes et indigènes. Cependant, cela ne suffit pas. Une politique fondamentale et à long terme est nécessaire pour créer une dynamique et transformer la forêt de production actuelle en une forêt de production (ou forêt économique) de plus haut niveau. Voici quelques politiques nécessaires : une politique de réorganisation des forêts de production (ou forêts économiques) de notre province ; une politique pour les activités de services liées aux forêts de production ; une politique pour attirer les investissements (investissements dans les marchés de production, de transformation et de consommation) ; des politiques en matière de science, de technologie, d'ingénierie et de formation des ressources humaines. Ces politiques concernent en premier lieu les ménages exploitants forestiers, mais surtout les organismes de gestion, les unités administratives, les entreprises, les organismes, les scientifiques et les établissements de formation. Elles auront ensuite un impact sur les ménages exploitants forestiers. Toutes ces politiques doivent devenir un système synchrone et cohérent, visant le résultat final : une manière d’organiser l’économie forestière qui apporte des revenus beaucoup plus élevés aux ménages qui font de l’économie forestière en particulier et qui revitalise toute la région occidentale de notre province en général.

Troisième proposition : Sur le travail de propagande.

Il est nécessaire de réaffirmer le rôle crucial de la propagande par la formation et les médias. Cependant, il est également essentiel de souligner le facteur le plus déterminant pour que les gens écoutent et suivent : il est nécessaire de créer un nouveau type de foresterie, grâce auquel les forestiers bénéficieront de revenus élevés et stables pour surmonter la pauvreté et s'enrichir. Il n'existe pas de moyen de propagande plus pratique et efficace.

Quatrième proposition : Sur les travaux de vulgarisation forestière et agricole.

L'agence de vulgarisation forestière supervisera et coordonnera avec l'agence de vulgarisation agricole la construction d'un modèle forestier économique (tel que mentionné dans la première proposition) à une échelle de 1 à 2 ou 3 hectares pour chaque modèle ; chaque district (zone montagneuse) pourra disposer d'un ou deux modèles « conçus » scientifiquement et garantissant une efficacité économique à long terme (après un cycle de production), une efficacité environnementale, une efficacité en matière de conservation et de développement de ressources génétiques précieuses. Ensuite, il faudra mobiliser les forces (des agents de vulgarisation agricole et forestière, de la main-d'œuvre locale) pour mettre en œuvre le modèle conçu. Assurer l'entretien et la protection... afin qu'après 5 à 7 ans, la récolte initiale puisse être réalisée. À partir du modèle et de l'efficacité initiale, mobiliser et convaincre les autorités (commune, district) et la population de réduire progressivement la superficie forestière existante destinée à la matière première et d'augmenter progressivement la superficie forestière économique pour une exploitation complète. De plus, la construction de ces modèles permet de disposer de données permettant de calculer le capital d'investissement, les services à fournir et les données spécifiques sur les politiques à mettre en œuvre concernant la quantité et la qualité de la main-d'œuvre nécessaire. À partir de ces calculs, il est possible de conseiller et de proposer au ministère de l'Agriculture et du Développement rural et au Comité populaire provincial une politique innovante pour le secteur forestier et l'économie de la région occidentale de notre province. Un sujet de recherche et d'expérimentation sur ce modèle est-il nécessaire ?

Proposition 5 : Sur le rôle des entreprises forestières.

Il est nécessaire d'identifier les entreprises forestières comme avant-garde, force motrice et, en même temps, noyau dur pour attirer et connecter tous les ménages autour d'elles afin de mettre en œuvre cette politique d'entreprise forestière. Les entreprises disposent des éléments initiaux (terre, capital, main-d'œuvre, moyens techniques) pour organiser le modèle dès le départ, ce qui est difficile pour certains ménages. Après le succès, elles inciteront les ménages environnants à faire de même. Il est donc recommandé que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et les agences de vulgarisation forestière et agricole travaillent avec les entreprises forestières pour discuter de cette question, afin d'ouvrir la voie à la planification et à la mise en œuvre d'une nouvelle politique. Quoi qu'il en soit, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, puis les secteurs concernés (y compris les agences scientifiques), puis les autorités des districts et des communes doivent repenser (ou, autrement dit, renouveler leur réflexion) l'économie forestière. Sans cette innovation, il ne resterait que des mesures et des politiques temporaires, conjoncturelles, voire des slogans et des mouvements.

Truong Cong Anh

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