Livre « Les travailleurs indochinois en France » : la dignité vietnamienne en France

November 28, 2014 10:06

Le sort des vingt mille travailleurs indochinois en France a été considéré comme un sujet sensible de l'histoire française au cours des soixante-dix dernières années. Cependant, la publication du livre du journaliste Pierre Daum a comblé les lacunes historiques. La contribution de vingt mille travailleurs indochinois a été reconnue par le gouvernement français.

Le séminaire de présentation du livre « Les travailleurs indochinois en France (1939-1952) – Une histoire coloniale oubliée » s'est tenu hier après-midi (26 novembre) à Hanoï. Il a non seulement évoqué la dignité des Vietnamiens contraints au travail forcé en France pendant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi la tolérance dont ils font preuve dans la société contemporaine.

L'identité oubliée

Le professeur Chu Hao a ouvert la conférence : À certaines périodes historiques et dans certains contextes, les vérités historiques sont occultées et ne peuvent être enterrées. En revanche, le sort de dizaines de milliers de personnes peut l’être. Et, à mon avis, éclaircir le sort oublié des Indochinois et leur contribution à la France est la plus grande contribution du journaliste Pierre Daun.

Hình ảnh lính thợ Đông Dương tại Pháp trong thế chiến thứ 2
Image des travailleurs d'Indochine en France pendant la Seconde Guerre mondiale

Le livre de Pierre Daun se compose de 19 chapitres retraçant le sort de 20 000 soldats indochinois partis en France en 1939. À cette époque, la France déclarait la guerre à l'Allemagne nazie. Le gouvernement français avait donc besoin de nombreux jeunes coloniaux pour produire des produits industriels destinés à la jeunesse française sur le champ de bataille. Selon les statistiques, seuls 5 % d'entre eux se portèrent volontaires pour servir d'interprètes en France ; les 95 % restants étaient des agriculteurs illettrés recrutés de force dans les villages. En France, ils étaient soumis à des travaux pénibles et ne percevaient pas de salaires décents.

Le point culminant de cette communauté eut lieu en 1942, lorsque 500 des 20 000 soldats indochinois furent envoyés en Camargue pour trouver un moyen de relancer la filière rizicole. « Auparavant, le riz français servait uniquement à nourrir le bétail, et les gens ne pouvaient pas le consommer en raison de sa mauvaise qualité », explique Pham Xanh, professeur associé et docteur en histoire.

Dans une région reculée, les agriculteurs vietnamiens ont utilisé les méthodes agricoles millénaires de leurs ancêtres pour semer les premières rizières à la vietnamienne sur le sol français. En septembre 1942, la première récolte a été fructueuse avec 800 tonnes de riz. Grâce à ces techniques agricoles millénaires, les Vietnamiens ont continuellement amélioré leurs méthodes de culture pour les adapter au climat européen et, parallèlement, ont amélioré les terres salines. La production a augmenté de 1 000 tonnes et 1 500 tonnes les années suivantes… Depuis les premiers semis de riz vietnamiens, la Camargue est aujourd'hui devenue une région rizicole de spécialité à forte productivité, fierté du sud de la France.

L’histoire n’a pas de « si »-« alors »

Selon le professeur Chu Hao, lors d'une rencontre avec lui au Vietnam il y a trois ans, le journaliste Pierre a confié que l'image d'un agriculteur plantant du riz à dos nu, à la manière du Nord-Vietnam, dans un musée local, l'avait motivé à écrire ce livre. Il a ajouté que la dignité de ce peuple opprimé, mais en pleine renaissance, l'avait poussé à mettre en lumière ce pan caché de l'histoire.

Après sa publication, le livre de Pierre a suscité un vif émoi en France. De nombreuses localités françaises ont organisé des cérémonies en hommage aux soldats ouvriers. Le 5 octobre 2014, un monument national commémorant la contribution de 20 000 travailleurs vietnamiens contraints à l’exil pendant la Seconde Guerre mondiale a été inauguré en Camargue, en présence de plusieurs représentants de la République française et de la République socialiste du Vietnam, témoignant ainsi de la reconnaissance publique des victimes du régime colonial par les deux pays.

Présent à l'atelier, le petit-fils d'un ancien soldat a déclaré : « Bien que notre famille ait subi de nombreuses pertes lors des bouleversements, nous ne blâmons personne. L'histoire n'a pas de « si » ni de « alors », nous ne jugeons donc pas. Nous respectons la France d'aujourd'hui car le gouvernement français a été juste envers l'histoire en reconnaissant et en honorant les contributions de nos ancêtres. Nous sommes également très fiers de ce que nos ancêtres ont accompli en terre étrangère. »

Le descendant du soldat ouvrier d'Indochine poursuit : « Mon grand-père m'a raconté que durant son séjour là-bas, il s'est marié et a eu des enfants. Le devoir de notre génération est donc d'aller en France retrouver nos frères et de clore définitivement cette vieille histoire. »

Lutte pour l'indépendance de la France

Những cuộc tuần hành thể hiện lòng yêu nước của những người lính thợ trên đất Pháp
Marches patriotiques des ouvriers et des soldats en France

Selon les organisateurs, bien que vivant en terre étrangère, les soldats ouvriers étaient toujours tournés vers la patrie. Ils menèrent de nombreuses activités, telles que la rédaction de journaux, la distribution de tracts, l'affichage de drapeaux rouges à étoiles jaunes, la grève et les manifestations… pour soutenir la lutte de résistance pour l'indépendance du peuple vietnamien et protester contre la réinvasion de notre pays par les colonialistes français. En 1946, lorsque le président Hô Chi Minh et sa délégation se rendirent en France pour assister à la conférence de Fontainebleau, des milliers de soldats ouvriers organisèrent un rassemblement solennel pour accueillir le dirigeant de la nation.

Selon TT&VH

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