SEA Games 27 : le Myanmar, pays hôte, a encore de nombreuses inquiétudes

Les sièges vides et les problèmes de sécurité sont des préoccupations majeures alors que le Myanmar se prépare pour les 27e Jeux d'Asie du Sud-Est, le plus grand événement sportif jamais organisé dans le pays.

Des milliers d'athlètes, d'officiels, de fans et de médias se rassembleront pour les Jeux d'Asie du Sud-Est, dont la cérémonie d'ouverture le 11 décembre approche. Deux ans après la fin du régime militaire et la levée des sanctions occidentales, le Myanmar espère briller sur la scène internationale pendant cet événement de 22 jours.

Le gymnase central des SEA Games à Nay Pyi Taw le 30 novembre (Source : AFP)

Mais les responsables veulent également éviter les stades vides dans la nouvelle capitale, Nay Pyi Taw, ainsi que les menaces sécuritaires posées par de nombreux groupes insurgés dans le pays.

Des problèmes logistiques pourraient également survenir en raison du manque de chambres d'hôtel pour accueillir quelque 6 000 athlètes et 3 000 journalistes et officiels, sans compter les fans.

Bien que l'ampleur des Jeux d'Asie du Sud-Est ne puisse être comparée à celle des Jeux olympiques de Pékin de 2008, ils revêtent une importance similaire : un événement qui permet au Myanmar d'affirmer son image et son prestige. Membre fondateur de cet événement sportif, le Myanmar a accueilli les Jeux pour la dernière fois en 1969.

Le Myanmar est désormais déterminé à offrir un spectacle impressionnant à ses voisins lors de cet événement sportif régional biennal.

Alors que les préparatifs se poursuivaient dans la nouvelle capitale Nay Pyi Taw, le vice-président Nyan Tun a appelé les athlètes hôtes à « œuvrer pour un âge d'or du sport birman ». Il a déclaré que l'objectif principal était de « rehausser le prestige du pays et d'entrer dans l'histoire comme des héros sportifs nationaux », selon un communiqué de presse officiel.

Le Myanmar est l'un des pays les plus pauvres d'Asie du Sud-Est, avec un tiers de sa population vivant dans la pauvreté. Les attentes sont donc limitées. Mais le Myanmar espère que cette édition sera meilleure que celle de 2011, en Indonésie, marquée par la corruption, des retards et des émeutes meurtrières lors de la finale masculine.

L’une des principales préoccupations sera l’agitation des minorités ethniques après les attentats à la bombe et les affrontements qui ont éclaté dans de nombreuses régions du pays ces dernières semaines.

« Des milliers de supporters et d'officiels viendront », a déclaré un haut responsable de la police à l'AFP. « Bien que nous ayons fait de notre mieux pour assurer la sécurité avec les effectifs nécessaires, je reste un peu inquiet. »

Les organisateurs ont également tenté de remplir les nouveaux stades de Naypyidaw en offrant des billets gratuits pour tous les événements, à l'exception des matchs de football. Mais la demande est faible dans cette ville peu peuplée, où les rues sont souvent désertes et les stades vides inévitables.

Par ailleurs, si les responsables du pays hôte affirment que les préparatifs sont terminés, des inquiétudes subsistent quant à la manière dont le Myanmar accueillera tous les invités. « Il n'y a pas assez de chambres d'hôtel en raison du grand nombre d'étrangers qui arrivent », a déclaré à l'AFP un responsable gouvernemental sous couvert d'anonymat. « Des dizaines de milliers de personnes assistent à l'événement. Espérons que tout se déroulera sans encombre. La coopération entre les ministères est très faible. »

Nay Pyi Taw accueillera la plupart des événements, tandis que l'ancienne capitale Yangon, à 300 km au sud, accueillera le football masculin, la musculation, l'haltérophilie et le kempo, un art martial traditionnel.

Des compétitions auront lieu dans un large éventail d'épreuves, allant des sports olympiques de base tels que la natation et l'athlétisme aux jeux folkloriques locaux propres à l'Asie du Sud-Est, voire au Myanmar.

Le chinlone, sport birman où les athlètes contrôlent une petite balle avec leurs pieds, sera l'épreuve d'ouverture, tout comme le pencak silat, art martial traditionnel indonésien. Au total, 460 médailles seront décernées, dont 11 pour la pétanque, héritage de la colonisation française en Asie du Sud-Est.

On s'attend à ce que 30 000 personnes assistent à la cérémonie d'ouverture, y compris des chefs d'État de plusieurs pays, au stade Wunna Theikdi à Nay Pyi Taw le 11 décembre.

Selon VNA