La vérité sur la participation de la Russie à des exercices militaires avec la Chine en mer de Chine méridionale

Ce que la Russie apportera aux prochains exercices conjoints avec la Chine en mer de Chine orientale pourrait décevoir Pékin car il est obsolète et de trop petite envergure.

La Chine et la Russie se préparent à des exercices militaires conjoints en mer de Chine méridionale. Photo : THX

L'agence de presse russe TASS a cité le 22 août le porte-parole de la flotte russe du Pacifique, Vladimir Matveyev, affirmant que la Russie et la Chine s'étaient mises d'accord sur un plan d'exercices navals conjoints en mer de Chine orientale qui se dérouleraient du 12 au 19 septembre.

L'exercice a suscité une grande attention car il a eu lieu après que le tribunal arbitral, en vertu de l'annexe VII de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, a rendu une décision rejetant la revendication de souveraineté de la Chine sur la mer de Chine orientale, selon la « ligne en neuf traits ».

Dans une déclaration citée par le New York Times, l'experte Bonnie Glaser du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) a déclaré que l'exercice fait partie d'une série de mesures visant à répondre à la décision du tribunal arbitral pour démontrer la détermination de Pékin à protéger sa souveraineté, résistant ainsi à la pression du public ainsi que de l'armée.

Les médias chinois ont donc largement parlé de cet exercice. Même le Global Times (supplément du Quotidien du Peuple, organe de presse du Parti communiste chinois) a déclaré que cet exercice relevait d'un calcul de coordination face aux menaces extérieures, qu'il avait un effet dissuasif et restrictif et qu'il était utile pour protéger la souveraineté territoriale (illégale) en mer de Chine méridionale.

Cependant, contrairement à la Chine, qui a annoncé très tôt qu'elle mènerait des exercices militaires conjoints avec la Russie en mer de Chine orientale (à partir du 28 juillet), la Russie est restée relativement silencieuse sur cette question, confirmant les informations sur le plan connexe près d'un mois plus tard.

Il convient également de noter que la Russie n'a envoyé qu'une force très limitée pour participer à l'exercice. Le 1er septembre, le journal taïwanais China Times a rapporté que cinq navires russes au total participaient à l'exercice, dont le navire anti-sous-marin Admiral Tributs, le navire anti-sous-marin Admiral Vinogradov, le navire de débarquement Peresvet, le remorqueur Alatau et le pétrolier Pechenga.

Le diplomate a déclaré qu'une telle ampleur était très limitée. De plus, les navires de guerre envoyés en mer de Chine orientale pour des exercices ne sont pas les plus modernes du pays ; seul le navire de débarquement Peresvet a été lancé au début des années 1990, et les deux navires anti-sous-marins datent de l'ancienne ère soviétique.

Selon The Diplomat, la Chine et la Russie n'ont pas d'alliance militaire formelle, donc l'exercice conjoint entre les deux pays a plus d'importance politique que d'importance substantielle, montrant principalement que le partenariat de sécurité entre les deux pays se développe rapidement.

En outre, selon l'expert russe de l'Asie de l'Est, M. Sumsky, les exercices militaires conjoints de la Russie avec la Chine en mer de Chine orientale ne sont pas un signe de soutien de la Russie à la Chine sur la question de la mer de Chine orientale, la Russie ne change toujours pas sa position neutre sur la question de la mer de Chine orientale.

Plus tôt le 14 juillet, lors d'une conférence de presse régulière, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré : « Nous pensons que les pays ayant des conflits de souveraineté en mer Orientale doivent adhérer strictement au principe de non-recours à la force et continuer à rechercher des solutions diplomatiques et politiques pour résoudre les différends sur la base du droit international, en particulier la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 ainsi que les accords entre la Chine et l'ASEAN. »

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