Le retour en force des États-Unis dans la région Asie-Pacifique

December 30, 2011 19:36

Avec la nomination d'un nouveau commandant du Commandement du Pacifique dans les derniers jours de 2011, l'administration du président américain Barack Obama a complété un message marquant le retour en force de Washington dans la région Asie-Pacifique.

En remplaçant le commandant d'une force de plus de 300 000 soldats et d'une flotte de navires de guerre et d'avions dans la zone allant de la côte ouest des États-Unis à la frontière occidentale de l'Inde, l'objectif principal des États-Unis est de gérer les problèmes liés à l'émergence d'une puissance économique, militaro-sécuritaire en Asie-Pacifique. Cependant, le gouvernement américain a encore beaucoup à faire pour imposer son influence dans cette région de manière plus claire et plus efficace.

Nouveau commandant du Commandement du Pacifique : l'amiral Samuel Locklear. (Photo : Getty)

Dans un discours devant le Parlement australien lors de son récent voyage en Asie, le président américain Obama a réaffirmé la position de Washington dans le Pacifique.

« En tant que président, j'ai pris une décision stratégique délibérée », a-t-il souligné. « En tant que nation du Pacifique, les États-Unis joueront un rôle plus important et à long terme dans l'avenir de la région en promouvant des principes fondamentaux et en collaborant étroitement avec leurs alliés et amis dans la région. » Outre les accords militaires, les initiatives visant à renforcer la coopération diplomatique avec les alliés, et même le changement de stratégie d'approche à l'égard du Myanmar, pays qui a longtemps été une source d'irritation pour les États-Unis, Washington a démontré sa détermination à écrire un nouveau chapitre d'une présence durable et puissante dans la région.

C'est une affirmation, mais en réalité, les difficultés politiques (conflits internes avant la course à la Maison Blanche l'année prochaine…), économiques (récession, inflation, chômage…) et sécuritaires (risque terroriste, réduction du budget de la défense…) obligent les États-Unis à faire preuve d'une volonté politique plus forte et à prendre des mesures concrètes pour revenir de manière spectaculaire en Asie-Pacifique. C'est une condition nécessaire et suffisante pour convaincre de nombreux pays sceptiques quant à la capacité des États-Unis à mettre en œuvre une politique d'engagement accru dans cette région.

Fondamentalement, le renforcement des relations avec les alliés restera un pilier de la politique américaine en Asie-Pacifique. Selon le secrétaire d'État adjoint aux Affaires asiatiques et pacifiques, Kurt M. Campbell, la priorité absolue des États-Unis pour promouvoir leurs intérêts en Asie est de maintenir de solides relations de sécurité avec des alliés ou des partenaires politiques tels que le Japon, la Corée du Sud, les Philippines, l'Australie et Singapour.

Les États-Unis prendront des mesures au cours de l'année à venir pour garantir que leur relation privilégiée avec la Thaïlande soit à la hauteur des défis du XXIe siècle et capable de les relever. Bien entendu, ces accords d'alliance, bien que fructueux, devront être modernisés pour s'adapter à un monde en mutation.

Les États-Unis entendent poursuivre le développement de leurs relations avec les pays de la région, tant pour faciliter leur accès à la région que pour contribuer à la résolution des problèmes communs aux parties. L'ouverture des États-Unis à la Chine, à l'Inde, à l'Indonésie, à Singapour, à la Nouvelle-Zélande, à la Malaisie, à la Mongolie, au Vietnam, à Brunei et aux îles du Pacifique s'inscrit dans un effort plus vaste visant à garantir une approche plus globale de leur stratégie et de leur engagement dans la région.

Les États-Unis prévoient également une situation de « triple » avec des contacts trilatéraux tels que les relations États-Unis-Inde-Japon ; États-Unis-Inde-Chine ; Australie-États-Unis-Inde. De toute évidence, les États-Unis demandent à leurs partenaires émergents de façonner et de participer ensemble à un nouvel ordre régional et mondial.

Il est également essentiel que les États-Unis et la Chine coopèrent au XXIe siècle. Pour Washington, il s'agit d'une relation des plus importantes et des plus complexes, mais qui requiert une stabilité accrue. Dans les années à venir, Washington et Pékin pourraient ouvrir des voies de communication afin de renforcer la compréhension mutuelle. Un programme d'avenir pour les relations entre les deux pays sera l'objectif poursuivi par les deux parties.

La région Asie-Pacifique jugera les États-Unis à l'aune de leur attitude et de leur engagement dans la région. Par conséquent, les États-Unis devront se comporter en partenaire commercial et économique ouvert dans la région, par le biais d'accords de libre-échange (ALE) et de l'Accord de partenariat transpacifique (TPP). Washington a lancé plusieurs initiatives importantes, telles que l'envoi de professeurs d'anglais dans les pays d'Asie du Sud-Est pour soutenir l'enseignement de l'anglais et la promotion de l'Initiative de la sous-région du Mékong. Ces initiatives contribueront significativement à la création de nouveaux repères pour les États-Unis dans le processus d'intégration de la région Asie-Pacifique.

Par ailleurs, les États-Unis souhaitent maintenir leur influence sur la sécurité régionale et poursuivront leurs efforts pour diversifier leurs capacités de sécurité. L'accord militaire conclu avec l'Australie lors de la récente visite en Asie n'est qu'un début. Le monde sera témoin, dans les mois, voire les années à venir, des efforts déployés par les États-Unis pour diversifier leurs capacités militaires à l'étranger en augmentant le nombre de leurs bases militaires.

On constate que les États-Unis envisagent de plus en plus de restructurer leur présence en Asie de manière flexible et politiquement durable. Pour ce faire, Washington doit démontrer l'importance de son attachement à cette région, en s'engageant en Asie-Pacifique avec sens des responsabilités et en menant des politiques claires et transparentes. Sans cela, les avancées de 2011 ne permettront pas aux États-Unis de faire véritablement progresser leurs relations avec cette région considérée comme ayant écrit la majeure partie de l'histoire du XXIe siècle.


Selon VNA

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