Le Soudan annonce la suspension de neuf accords avec le Soudan du Sud
Le Soudan a annoncé le 9 juin la suspension de neuf accords sécuritaires et économiques, dont l'accord pétrolier signé avec le Soudan du Sud en mars dernier.
« Nous allons mettre fin aux neuf accords, et pas seulement ceux relatifs au pétrole, avec le Soudan du Sud », a déclaré le ministre soudanais de l'Information, Ahmed Bilal Osman, lors d'une conférence de presse, tout en insistant sur le fait que Khartoum restait attaché à de bonnes relations avec son voisin hostile et « pourrait rétablir la coopération si Juba était sérieux dans sa volonté de mettre en œuvre les neuf accords ».
Le ministre soudanais de l'Information, Ahmed Bilal Osman. (Source : Getty Images)
Le même jour, le directeur des services de renseignement soudanais, Mohammed Atta, a accusé le Soudan du Sud de continuer à soutenir les rebelles du Front révolutionnaire, la dernière fois le 7 juin, lorsque des camions-citernes approvisionnant les rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N) dans l'État du Kordofan du Sud ont quitté le Soudan du Sud.
M. Atta a également déclaré que les rebelles soudanais disposent de camps d'entraînement au Soudan du Sud et reçoivent des armes, des munitions, des soins médicaux et des documents de voyage du pays voisin.
La fermeture de l'oléoduc d'exportation de pétrole devrait durer 60 jours, selon les responsables soudanais.
Toutefois, M. Atta a déclaré que le Soudan du Sud avait parfaitement le droit de vendre le pétrole qui a été transporté à Port Soudan après avoir remboursé les frais de transit impayés à Khartoum.
Plus tôt, lors d'une conférence de presse tenue le même jour, le Soudan du Sud avait déclaré qu'il continuerait à coopérer avec son voisin du nord malgré la fermeture de l'oléoduc d'exportation de pétrole du Soudan du Sud suite à un ordre du 8 juin du président soudanais Omar el-Béchir.
Le ministre sud-soudanais de l'Information, Barnaba Marial Benjamin, a déclaré que le pays "continuerait à mettre en œuvre les termes de l'accord de coopération", tout en avertissant Khartoum du risque d'une explosion sur le principal oléoduc du champ pétrolier de Palouge s'il le fermait trop rapidement.
Pendant ce temps, un porte-parole des forces armées sud-soudanaises a accusé les troupes soudanaises d'avoir traversé la zone démilitarisée entre les deux pays et d'être entrées dans l'État du Haut-Nil au Soudan du Sud.
Khartoum et Juba ont convenu de reprendre les exportations de pétrole du Soudan du Sud via les pipelines soudanais dans le cadre de la mise en œuvre des accords de coopération signés à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, en 2012.
Lors de discussions en Éthiopie fin mars, les deux pays sont parvenus à un accord sur un plan de reprise des exportations de pétrole ainsi que sur la mise en œuvre de huit autres accords importants.
Depuis que les deux pays ont repris leurs opérations pétrolières et gazières en mai dernier, environ 6 millions de barils de pétrole ont été pompés via le réseau de pipelines du Soudan.
Si les exportations de pétrole étaient rétablies à la normale, 250 000 à 350 000 barils de pétrole seraient pompés chaque jour du Soudan du Sud vers le Soudan, générant des milliards de dollars de revenus pour ces deux pays en difficulté économique.
Cependant, Khartoum accuse depuis longtemps le Soudan du Sud de fomenter le séparatisme dans les États du Kordofan du Sud, du Nil Bleu et du Dafour, ce que Juba a toujours nié.
Selon (TTXVN) - DT