La Syrie s'apprête à attaquer la dernière base rebelle près de la capitale

Un commandant de l'armée syrienne, sous couvert d'anonymat, a déclaré que la nouvelle offensive ciblerait les combattants de l'État islamique (EI) et du Front al-Nosra dans le camp de Yarmouk et le district d'al-Hajar al-Aswad. Les groupes rebelles de la région voisine de Beit Sahm se retireraient également par bus après la conclusion d'un accord avec le gouvernement, selon un communiqué.Reuters.

La reprise du camp de Yarmouk et des zones environnantes de la ville du sud donnerait au président Bachar al-Assad le contrôle total de la capitale syrienne, consolidant ainsi davantage son pouvoir.

Yarmouk, le plus grand camp de réfugiés palestiniens de Syrie depuis le milieu du XXe siècle, est sous le contrôle de l'EI depuis plusieurs années. Bien que la majeure partie de la population ait fui Yarmouk, l'ONU affirme que des milliers de personnes restent bloquées.

L'offensive dans la Ghouta orientale, qui a débuté en février et s'est terminée le 14 avril par une victoire du gouvernement, quelques heures seulement après que les États-Unis et leurs alliés ont lancé des frappes aériennes en Syrie, a créé un grand élan pour l'offensive à venir.Après avoir repris la Ghouta orientale, M. Assad doit encore reprendre aux rebelles plusieurs petites zones ainsi que deux zones principales au nord-ouest et au sud-ouest.

Outre le sud de Damas, les rebelles contrôlent toujours la ville de Dumayr au nord-est de Damas, les montagnes orientales du Qalamoun et autour de Rastan, dans le nord de la province de Homs.

Le commandant a déclaré que l'armée syrienne s'était préparée à des opérations militaires dans l'est du Qalamoun, mais que la Russie organisait un retrait pacifique des militants. La télévision d'État syrienne a annoncé le 17 avril que les rebelles de Dumayr avaient également accepté de se retirer.

Dans le nord-ouest de la Syrie, la plus grande zone encore contrôlée par les rebelles, une offensive gouvernementale pourrait pousser Damas à la confrontation avec la Turquie, qui a installé plusieurs postes d'observation militaires dans la zone.

Lors d'une visite à Damas la semaine dernière, Ali Akbar Velayati, un haut responsable iranien, a déclaré qu'il espérait que l'armée reprendrait bientôt Idlib et d'autres régions du nord-est de la Syrie actuellement sous le contrôle d'une coalition de forces kurdes et arabes soutenues par Washington.

Plus de 500 000 personnes ont péri dans la crise syrienne. Ce pays du Moyen-Orient est également devenu un lieu où les intérêts des puissances mondiales sont calculés.

Avec le soutien de l'aviation russe depuis fin 2015, le président Assad a repris la majeure partie du territoire syrien, consolidant ainsi sa position la plus solide depuis le début du conflit dans ce pays il y a sept ans.

Le 14 avril, la coalition américano-britannique-française a lancé une attaque coordonnée contre la Syrie avec 105 missiles. Cette attaque constituait une riposte des États-Unis et de leurs alliés après que le gouvernement syrien les ait accusés d'avoir utilisé des armes chimiques pour attaquer la ville de Douma, dans la Ghouta orientale, tuant des dizaines de personnes.Damas et Moscou ont nié ces accusations, affirmant qu'il n'y avait pas eu d'attaque chimique à Douma et que ce qui s'était passé était un incident « mis en scène ».

Une équipe d'inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) est arrivée à Douma le 17 avril. L'équipe de l'OIAC collectera des échantillons, interrogera des témoins et documentera des preuves pour déterminer si des substances toxiques interdites y ont été utilisées.