Syrie - « Une poudrière prête à exploser »
(Baonghean.vn) - « Les États-Unis et leurs alliés, le Royaume-Uni et la France, attaqueront-ils la Syrie ? » est devenue la question qui intéresse le plus le public au Moyen-Orient ces derniers jours, alors que de nombreuses sources d'information montrent que les États-Unis, la Russie et la Syrie préparent tous leurs forces à une guerre majeure.
La situation actuelle en Syrie ressemble à une « poudrière prête à exploser », le principal déclencheur étant une attaque aux armes chimiques contre le dernier bastion important – Idlib.
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Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Kounachenkov, a accusé les États-Unis de mobiliser d'importantes forces dans la région méditerranéenne. Photo : Daily Stars |
Le danger d’une « tempête de feu » est imminent
Les informations sur le risque d'une attaque majeure contre la Syrie ont commencé à apparaître lorsque la Russie a mis en garde contre une « mobilisation » massive de l'armée américaine dans des zones stratégiques de la Méditerranée. Parmi les « super-armes » américaines nommées par la Russie figurent le destroyer américain The Sullivans, équipé de 56 missiles de croisière, les bombardiers stratégiques B-1B équipés de missiles air-sol AGM-158 JASSM, et plus récemment le destroyer USS Ross, équipé de 18 missiles de croisière Tomahawk. La Russie a déclaré qu'en mobilisant des armes stratégiques en Méditerranée, les États-Unis se préparaient à une attaque contre la Syrie dans les « prochains jours ».
Selon leurs propres calculs, la Russie et les États-Unis sont depuis longtemps considérés comme deux forces « rivales » sur le champ de bataille syrien. Il est donc clair que la Russie ne peut rester inactive face à ces manœuvres américaines. Bien que cela ne soit pas confirmé, de nombreux médias indiquent que la Russie a également renforcé sa présence militaire à un niveau « sans précédent » depuis son intervention sur le champ de bataille syrien en 2015. La marine russe a déployé 15 navires de guerre de la Flotte du Nord et de la Flotte de la mer Noire, équipés de missiles de croisière Kalibr, notamment le destroyer lance-missiles Slava Marshal Ustinov et le destroyer anti-sous-marin lourd Severomorsk. La Russie a clairement affirmé que ses forces de défense aérienne en Syrie assureraient la sécurité des bases militaires russes de Hmeimin et de Tartous, ainsi que des positions de ses conseillers et experts militaires en mission de soutien en Syrie.
Face à la menace d'attaque, le gouvernement syrien a également confirmé que ses forces de défense aérienne étaient en état d'alerte maximale. Les systèmes de défense aérienne et les soldats syriens sont prêts à riposter à une éventuelle attaque surprise contre Damas et ses environs. Des sources proches du gouvernement syrien ont indiqué que l'armée syrienne attendait les ordres pour repousser l'attaque de missiles de la coalition menée par les États-Unis, si elle se produit. Ce qui se passe sur le terrain laisse présager une « tempête de feu » qui pourrait éclater dans le ciel syrien à tout moment.
La Russie bloque le « vieux scénario » américain
Une attaque chimique déclencherait une véritable tempête de feu en Syrie. La question est : une telle attaque chimique aura-t-elle lieu ?
Si, par le passé, la Russie s'était contentée de « défendre » la Syrie contre les accusations d'attaque chimique lancées par le gouvernement syrien après les faits, elle a cette fois retenu la leçon. Depuis plusieurs jours, la Russie ne cesse d'avertir que les États-Unis préparent une attaque chimique pour accuser le gouvernement du président syrien Bachar el-Assad, prétextant ainsi une attaque de grande ampleur. Les accusations russes sont convaincantes lorsqu'elles mettent en avant des détails très précis : des groupes terroristes menés par Hayat Tahrir Al-Sham et le Front Al-Nosra préparent activement des provocations pour accuser le gouvernement syrien d'utiliser des armes chimiques contre des civils. Selon la Russie, l'organisation des Casques blancs a soutenu le transport de produits chimiques toxiques vers les rebelles. Plus précisément, deux camions ont transporté une grande quantité de produits chimiques toxiques du village d'Afs à la ville de Saraqib. Une partie de ces produits a ensuite été dissimulée dans des conteneurs en plastique et transportée vers d'autres bases rebelles pour y lancer une attaque chimique. Le lieu de l'attaque était le dernier bastion majeur dans le bras de fer entre le gouvernement syrien et les forces de l'opposition : Idlib.
En révélant les détails d'une éventuelle attaque chimique, la Russie pourrait vouloir empêcher une répétition de l'attaque d'avril contre une base aérienne syrienne, après que le gouvernement a été accusé d'avoir utilisé des armes chimiques dans la Ghouta orientale. Bien que les États-Unis n'aient pas commenté la situation à l'égard de la Russie, leurs actions montrent qu'ils ne reculent pas. Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a admis que, malgré des discussions avec des responsables russes pour empêcher une nouvelle attaque, si celle-ci se produit, les États-Unis agiront comme les deux précédentes : ils lanceront des missiles directement sur l'armée syrienne. La volonté des États-Unis est également soutenue avec enthousiasme par leurs alliés, la Grande-Bretagne et la France, qui ont également affirmé qu'ils attaqueraient la Syrie si l'utilisation d'armes chimiques était confirmée.
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Une attaque chimique à Idlib – le « déclencheur » d'une nouvelle guerre en Syrie. Photo : Al Jazeera |
Bataille décisive en Syrie
On peut affirmer qu'une attaque chimique à Idlib, quelle que soit la situation, restera un théâtre d'évolutions décisives sur le champ de bataille syrien. Cependant, nul ne peut prédire si ce sera positif ou négatif.
Jusqu'à présent, la situationLa situation en Syrie évolue positivement : le gouvernement a libéré et contrôlé plus de 90 % du territoire, se prépare à accueillir les réfugiés et prévoit de reconstruire le pays après la guerre. En l'absence d'attaque chimique et en l'absence d'attaque des États-Unis et de leurs alliés en Syrie, le gouvernement syrien disposerait de suffisamment de moyens pour s'attaquer au dernier point chaud, Idlib. Les analystes estiment qu'avec son avantage sur le champ de bataille et le soutien solide de la Russie, l'armée syrienne n'a pas besoin d'utiliser d'armes chimiques à Idlib. Ce scénario est considéré comme le plus attendu pour mettre fin à la guerre qui dure depuis plus de sept ans dans ce pays du Moyen-Orient. Cependant, si, pour une raison ou une autre, une attaque chimique se produit sous l'égide d'une force déterminée, une tempête de feu embrasera certainement le ciel syrien. Une nouvelle attaque, menée conjointement par des pays importants comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, pourrait déclencher une guerre de plus grande ampleur dans la région, aggravant encore le conflit syrien.
Selon les experts, l'évolution de la situation à Idlib dépend désormais largement des calculs des puissances sur l'échiquier syrien. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France souhaitent maintenir Idlib et certaines zones du nord sous le contrôle des forces d'opposition afin de diviser la Syrie. Parallèlement, la Russie doit protéger le gouvernement du président Assad, non seulement pour protéger ses bases en Syrie, mais aussi pour préserver sa présence symbolique dans la région.
À ce stade, le monde attend des efforts diplomatiques pour « désamorcer » la situation à Idlib, à savoir la réunion trilatérale entre la Russie, l'Iran et la Turquie et la réunion convoquée par les Nations Unies, qui auront toutes deux lieu en septembre. Ces efforts diplomatiques constitueront une « course contre la montre » avant que de mauvaises nouvelles ne soient annoncées en provenance d'Idlib.