Impact du 19e Congrès sur les relations sino-américaines
Le 19e Congrès devrait renforcer la position ferme de M. Xi en matière de relations étrangères et de commerce avec les États-Unis.
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| Le président chinois Xi Jinping. Photo : Reuters |
Le 19e Congrès national du Parti communiste chinois, qui se tiendra à Pékin à partir du 18 octobre pour élire les dirigeants du pays pour les prochaines années, influencera le potentiel de coopération entre la Chine et les États-Unis sur un éventail de questions clés, allant de la crise nord-coréenne au commerce bilatéral, selon US News.
L'auteur Michael Schuman affirme que l'administration Trump exerce des pressions sur la Chine concernant ces questions depuis des années, mais que les progrès sont jusqu'à présent minimes. Pékin hésite à accentuer la pression sur son allié Pyongyang pour qu'il limite ses programmes nucléaires et balistiques. Les dirigeants chinois se montrent jusqu'à présent réticents à faire des concessions commerciales aux États-Unis, malgré les menaces du président Trump d'imposer des droits de douane sur les exportations chinoises afin de réduire le déficit commercial avec la Chine.
Les observateurs s'attendent à ce que, lorsque le président Xi Jinping aura achevé son mandat à l'issue de ce congrès, il bénéficiera d'une plus grande bienveillance dans les relations étrangères et le commerce avec les États-Unis, ouvrant ainsi davantage de perspectives de coopération entre les deux pays.
Toutefois, Schuman estime qu'après le 19e Congrès, Pékin adoptera une politique étrangère de plus en plus affirmée afin de promouvoir ses intérêts et de contester le leadership économique et politique des États-Unis en Asie et dans le monde.
Selon Schuman, après ce Congrès, M. Xi consolidera davantage son pouvoir et pourra orienter la politique chinoise plus fermement qu'au cours du précédent mandat de cinq ans, ce qui pourrait permettre à la Chine d'adopter une approche plus intransigeante sur les questions internationales.
À ce jour, l’administration de Xi Jinping s’est distinguée par l’intégration du nationalisme dans ses relations économiques et étrangères. Le président chinois a cherché à accroître l’influence de la Chine en promouvant des initiatives et des institutions internationales, telles que la création de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII) afin de contrebalancer la Banque mondiale, ou encore la promotion de l’initiative « la Ceinture et la Route » visant à renforcer les liens entre l’économie chinoise et l’Europe et l’Asie grâce à des investissements dans les infrastructures.
Alors que l'administration Trump réduit son influence en Asie, M. Xi a fait preuve d'une affirmation croissante dans ses relations avec les pays de la région.
« La Chine aura une voix plus forte et plus de poids », a déclaré Scott Kennedy, directeur du projet sur l'économie et la politique de la Chine au Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS).
Concernant le dossier nord-coréen, principal casse-tête de l'administration Trump, la Chine devrait continuer de s'opposer à l'accroissement des pressions sur la Corée du Nord. Washington a exhorté Pékin à limiter les échanges commerciaux avec ce pays afin de l'inciter à abandonner son programme nucléaire et à mettre fin à ses provocations.
Malgré un respect plus strict des résolutions de l'ONU cette année, visant à contraindre Pyongyang à la table des négociations, la politique chinoise de soutien à son allié de longue date ne devrait pas évoluer de manière significative après le 19e Congrès.
« Fondamentalement, la position de la Chine sur la question nord-coréenne est restée inchangée au cours des deux dernières décennies et continuera de l'être à l'avenir », a déclaré l'expert Kennedy.
En matière de politique commerciale, M. Xi, après le 19e Congrès, sera mieux placé pour se concentrer sur les questions économiques et pour accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires, notamment le contrôle de la dette nationale croissante, la réduction des surcapacités industrielles et l'amélioration des performances des entreprises publiques.
Cependant, certains s'inquiètent du fait que, malgré les engagements publics de M. Xi à promouvoir le libre-échange à l'étranger et à ouvrir le marché intérieur, la Chine conserve un contrôle étatique important sur son économie et soutient certains secteurs par le biais de traitements préférentiels et de mesures protectionnistes. Par ailleurs, M. Xi s'est montré peu enclin à ouvrir son marché intérieur, inaccessible aux entreprises étrangères, ou à les traiter plus équitablement.
Les économistes Julian Evans-Pitchard et Mark Williams, du Centre for Capitalist Economics, craignent que Pékin ne modifie pas significativement son interventionnisme étatique dans l'économie et le commerce, ce qui engendre des tensions avec ses partenaires commerciaux étrangers, notamment les États-Unis.
Selon Schuman, les stratèges américains devront suivre de près le 19e Congrès chinois afin d'élaborer des stratégies pour les relations entre les deux pays dans cette nouvelle période, que de nombreux analystes appellent « l'ère de Xi Jinping ».
Selon VNE
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