Complications obstétricales : en attente d'évaluation
L’apparition continue de complications obstétricales ces derniers temps inquiète les femmes enceintes et l’ensemble de la société.
S'adressant à Tuoi Tre, M. Nguyen Duy Khe, directeur du département de la santé maternelle et infantile du ministère de la Santé, a déclaré : « La cause des décès maternels survenus dans le passé est encore indéterminée grâce aux résultats de l'expertise médico-légale. À ce jour, nous n'avons reçu que les rapports d'expertise médico-légale de deux accidents survenus à Hô-Chi-Minh-Ville et à Quang Nam. » Les responsables du ministère de la Santé ont demandé que, dans tous les cas d'accidents survenus, outre les causes telles que l'embolie amniotique, nous examinions sérieusement d'autres causes ! S'agit-il d'un manque de personnel, d'une organisation et d'une répartition déraisonnables des ressources humaines, d'erreurs dans le respect des procédures professionnelles, des réglementations hospitalières, du diagnostic et du pronostic, ou la cause est-elle liée aux qualifications du personnel afin de trouver une solution rapide ? »
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La joie des parents accueillant leurs enfants le jour de leur sortie de l'hôpital - Photo : Quang Dinh |
S’efforcer que 100 % des hôpitaux de district soient en mesure de pratiquer des césariennes. Pour réduire les complications obstétricales, selon M. Nguyen Duy Khe, il est nécessaire de déployer des solutions de manière synchronisée : renforcer et perfectionner le système organisationnel du réseau de soins de santé reproductive et de santé maternelle et infantile, du niveau central au niveau local ; améliorer les capacités professionnelles, doter les services d’obstétrique et de pédiatrie des hôpitaux généraux provinciaux et de district d’un personnel suffisant et garantir l’équipement nécessaire à la réanimation d’urgence. S’efforcer de faire en sorte que 100 % des hôpitaux de district (à l’exception des hôpitaux de district situés à moins de 20 km des hôpitaux provinciaux ou accessibles en moins de 60 minutes depuis les hôpitaux provinciaux) puissent pratiquer des césariennes et des transfusions sanguines. |
* Monsieur, parmi les récents cas d'accidents signalés au Ministère de la Santé, quels cas, selon vous, ont été causés par des erreurs de procédures, de diagnostic, de pronostic, de personnel faible... ?
Nous attendons les rapports des équipes d'inspection. Actuellement, des équipes de l'hôpital Tu Du et de la maternité centrale se rendent à Quang Ngai, Hung Yen et Dong Nai. Le ministère de la Santé a pour politique de ne pas dissimuler les faits et de traiter avec rigueur toute erreur constatée. Les complications obstétricales restent un défi majeur pour les médecins, car elles surviennent souvent rapidement, se développent anormalement et sont très difficiles à prévoir. Selon les données de l'Organisation mondiale de la Santé, on recense chaque année 10 millions de cas de complications obstétricales sur un total de 80 millions de naissances, et 1 000 décès maternels surviennent chaque jour. La mortalité maternelle au Vietnam (69/100 000 naissances vivantes) est inférieure à celle de certains pays de la région comme l'Indonésie, les Philippines et le Myanmar, mais supérieure à celle de la Thaïlande, de la Malaisie et de Singapour.
* Les rapports de complications obstétricales survenus récemment révèlent de nombreux retards manifestes. Le ministère de la Santé en est-il conscient ?
Outre l'examen des décès conformément à la réglementation hospitalière, le ministère de la Santé dirige la mise en œuvre d'activités d'évaluation des décès maternels. Cette activité a été mise en œuvre dans plusieurs localités. Depuis 2010, le ministère de la Santé a demandé aux services de santé de promouvoir et d'étendre la mise en œuvre de cette activité à l'échelle nationale. Cette activité vise à acquérir une expérience professionnelle, basée sur un examen détaillé du processus de diagnostic, de suivi et de prise en charge des urgences des femmes enceintes. L'expérience acquise permettra d'identifier l'origine des complications, qu'elles soient liées à l'expertise ou à d'autres causes, et d'aider les médecins à améliorer la qualité des soins et des urgences, évitant ainsi que des complications similaires ne se reproduisent.
* Certains estiment qu'il y a une grave pénurie d'obstétriciens. Pensez-vous que le système actuel soit suffisant pour gérer plus d'un million de naissances chaque année et de nombreux autres services obstétricaux et gynécologiques ?
Dans le domaine de la santé maternelle et infantile, on constate une pénurie non seulement de pédiatres, mais aussi d'obstétriciens, tant au niveau des districts que des provinces. Le ministère de la Santé élabore actuellement un plan de réseau pour l'obstétrique et la pédiatrie, ainsi qu'un plan directeur pour les ressources humaines médicales, notamment en obstétrique-gynécologie et en pédiatrie.
* Tous les cas récents de décès maternels dus à des complications obstétricales concernent les provinces et les villes disposant de ressources humaines. Le Ministère dispose-t-il de rapports analysant le nombre de décès maternels dus à des complications obstétricales chaque année dans les zones montagneuses et isolées, et dans les plaines ?
Selon les données rapportées sur les complications obstétricales et les décès maternels, bien que ces décès surviennent principalement dans les provinces et zones montagneuses, de nombreux décès maternels surviennent également dans les provinces de plaine, y compris dans les établissements médicaux de haut niveau. Pour disposer de données relativement précises sur les décès maternels, il est nécessaire de s'appuyer sur des recherches et des enquêtes, qui ne peuvent être réalisées que tous les 5 à 10 ans, car leur organisation est très coûteuse. Le ministère de la Santé souhaite disposer de données représentatives pour chaque région écologique et chaque localité, mais pour cela, la taille de l'échantillon sera très importante, ce qui est impossible en réalité.
Selon Tuoi Tre - H