Pourquoi le Vietnam ?

La première poignée de main entre MM. Trump et Kim à Hanoï. Photo : Zing.vn

De nombreuses réponses données étaient tout à fait exactes. Les analystes nationaux et étrangers ont également constaté des effets positifs pour le Vietnam en termes de politique, de diplomatie, d'économie et de culture.

Il y a cependant une chose qu'il faut dire franchement. Après que tout le monde ait été presque d'accord sur les raisons du choix de cet emplacement, l'idée persistait que ce choix semblait être une « faveur, un cadeau » des géants internationaux et que le Vietnam avait eu de la chance.

Le secrétaire général et président Nguyen Phu Trong et le président américain Donald Trump avec les délégués participant à la signature d'un accord commercial entre Vietjet Air et General Electric. Photo : Phuong Hoa/VNA

Est-ce vraiment le cas ? Je ne le pense pas. Il s’agissait clairement d’une décision rationnelle, et non émotionnelle, de la part des dirigeants américains et nord-coréens.

C'est là le principal facteur qui a motivé la décision de politiciens de l'envergure de MM. D. Trump et Kim Jong-un. Car eux et leurs pays en tirent de nombreux avantages.

Le monde appréciera la décision de ces deux messieurs. Il suffit d'examiner quelques points ci-dessous pour constater leur sagesse :

Commençons par les questions suivantes : quelle est la mission de négociation des dirigeants des deux pays ? Où trouver le lieu le plus sûr pour assurer leur sécurité absolue ? Où leur bonne volonté sera-t-elle pleinement comprise et soutenue le plus activement et efficacement ? Où leurs messages, au-delà du contenu précis des négociations, seront-ils diffusés avec force ?

Alors, quel est le lien entre le Vietnam et les problèmes mentionnés ci-dessus ?

N'oubliez pas que le Vietnam est le pays qui a subi le plus de guerres d'agression au monde. L'histoire de son existence et de son développement est étroitement liée à celle de sa lutte contre les envahisseurs étrangers. Trop de sang a été versé et trop d'os brisés sur ce territoire en forme de S durant les guerres pour défendre le pays. Le peuple vietnamien comprend et apprécie plus que quiconque la valeur des deux mots « PAIX ».

Le président américain Donald Trump (à gauche) a rencontré le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc à midi le 27 février à Hanoï. Photo : CNN.

Pour une nation qui considère toujours la Paix comme une aspiration, il n’y a pas de meilleur moyen que « d’emprunter » cette image et ce pays pour transmettre sa bonne volonté !

Et la sécurité ? Rares sont les pays au monde où les habitants et les touristes se sentent à l'aise et en sécurité lorsqu'ils se promènent librement dans les moindres recoins, boivent un café sur le trottoir ou s'amusent dans les lieux publics.

Vous ne verrez pas de policiers au visage meurtrier, armes au poing, prêts à tirer, prêts à vous protéger. Mais rassurez-vous, ceux qui portent des bombes et cachent des armes pour vous « tirer dessus » ne s'approcheront jamais de vous, car les forces de sécurité les ont déjà « arrêtés ». C'est la conséquence inévitable de la devise que les Vietnamiens appellent « stratégie de sécurité populaire ». Quelle singularité !

Qu'en est-il des aspects logistiques et techniques de la conférence ? Ce n'est pas un problème majeur. Dépenser plusieurs dizaines de millions de dollars américains pour accueillir deux amis en visite est normal pour un pays aussi hospitalier que le Vietnam. L'infrastructure technique et les technologies nécessaires au bon fonctionnement de la presse et des forces de l'ordre sont également à la portée du pays hôte.

Par ailleurs, le Vietnam a acquis une solide expérience dans l'organisation et l'accueil de conférences et d'événements internationaux majeurs ces dernières années. Dans de nombreuses situations difficiles de négociations multilatérales, le Vietnam a toujours su faire preuve d'initiative et proposer des solutions raisonnables pour résoudre, guider et motiver la communauté internationale afin d'atteindre des objectifs communs. L'APEC 2017 en est un exemple.

Certains ont également demandé : pourquoi de grands pays comme la Russie, la Chine, le Japon ou des alliés des États-Unis en Asie du Sud-Est comme la Thaïlande ou un pays européen n’ont-ils pas été choisis ?

À cet égard, le Vietnam constitue un cas particulier. Initialement pays soumis à un embargo total et épuisé (car il avait aidé le peuple cambodgien à échapper au génocide), il s'en est sorti de manière spectaculaire et entretient désormais des relations amicales et coopératives avec la plupart des pays, entités et institutions internationales.

Les piliers de la réussite du Vietnam dans ses relations avec les autres pays sont la mise en œuvre des principes d'égalité, le respect de la souveraineté et des institutions politiques des autres pays. Les paroles vont de pair avec les actes, et le Vietnam applique toujours le principe des « trois non » qu'il a établi : pas d'alliances militaires, pas de bases militaires d'autres pays, pas de dépendance envers un pays pour combattre un pays tiers.

Jusqu’à présent, on peut affirmer que le Vietnam est le modèle le plus réussi en matière de guérison, de développement de relations de coopération, d’amitié, d’entraide et de partage entre des pays autrefois ennemis, entre des pays aux systèmes politiques différents.

Cela suffit à démontrer le succès du Vietnam dans la création de valeur et l'affirmation de sa position et de son rôle aux yeux de ses amis internationaux. Aujourd'hui, considérer le Vietnam comme un élément important de la réalisation de l'objectif de paix dans la région et dans le monde est une décision judicieuse pour les dirigeants américains et nord-coréens.

Avec un tel pays, les gens peuvent espérer et croire au succès de ce sommet entre les États-Unis et la Corée du Nord.