Les talibans tiennent une conférence de presse et déclarent ne menacer aucun pays.
L’Émirat islamique d’Afghanistan ne constituera une menace pour aucun pays. L’État dirigé par les talibans garantira également un ensemble de droits des femmes, ainsi que la sécurité des citoyens afghans ayant travaillé pour des forces étrangères.
C’est ce qu’a affirmé le représentant des talibans lors d’une conférence de presse le soir du 17 août, la première fois depuis leur prise de pouvoir en Afghanistan.

Lors de sa première apparition devant la presse dans la capitale Kaboul depuis sa prise de pouvoir le 15 août, le porte-paroleforces talibanesZabihullah Mujahid a déclaré que les talibans parviendraient prochainement à un accord instaurant un gouvernement islamique en Afghanistan. Des hommes armés talibans sont entrés dans la capitale, Kaboul, le 15 août à midi et ont pris le contrôle du palais présidentiel quelques heures plus tard, mettant ainsi fin à une offensive visant à renverser l'ancien président Ashraf Ghani. Depuis la prise de Kaboul, les dirigeants talibans discutent de la formation d'un futur gouvernement depuis Doha, au Qatar. Le représentant des talibans, Zabihullah Mujahid, a affirmé que ce nouveau gouvernement rassemblerait tous les partis politiques afghans.
Interrogé sur les différences entre le gouvernement taliban des années 1990 et celui de 2021, le représentant de cette force armée islamiste a déclaré : « L’idéologie et les convictions des talibans des années 1990 et celles du gouvernement actuel sont les mêmes, car ils sont tous musulmans. » Cependant, l’expérience a évolué : les talibans sont aujourd’hui plus aguerris et adoptent une perspective différente. Ils ont affirmé ne vouloir « aucun ennemi, ni à l’intérieur ni à l’extérieur du pays » et refuser que le territoire afghan serve de base arrière pour des attaques contre quelque pays que ce soit. Par ailleurs, le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a assuré que l’organisation s’engageait à garantir les droits fondamentaux des femmes conformément à la loi islamique.
« Les talibans s’engagent à garantir aux femmes des droits fondés sur l’islam. Les femmes peuvent travailler dans le domaine médical et occuper d’autres emplois où elles sont nécessaires. Il n’y aura aucune discrimination à leur égard. »
M. Mujahid a également déclaré que les talibans accorderaient l'amnistie à tous et ne se vengeraient de personne, y compris des anciens membres de l'armée afghane et de ceux qui ont travaillé pour des forces étrangères. Cela signifie qu'il n'y aura ni traque ni punition des personnes considérées comme des ennemis des talibans. Ces derniers ont également indiqué souhaiter que les médias continuent d'opérer en Afghanistan à condition de respecter trois critères : premièrement, ils ne doivent pas diffuser ni publier de contenu contraire aux valeurs islamiques ; deuxièmement, ils doivent rester impartiaux ; et troisièmement, aucun reportage ne doit porter atteinte aux intérêts nationaux de l'Afghanistan.
Concernant la question de la sécurité des missions diplomatiques étrangères, le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a déclaré : « La sécurité des ambassades à Kaboul est une priorité absolue. Nous assurons tous les pays que nos forces garantiront la sécurité de toutes les ambassades, missions diplomatiques, organisations internationales et agences d’aide. »
D'après les informations communiquées lors de la conférence de presse, le commandant adjoint et cofondateur des talibans, le mollah Abdul Ghani Baradar, est rentré en Afghanistan depuis Doha. Plus tôt dans la journée du 17 août, les talibans avaient annoncé une amnistie générale pour tous les fonctionnaires du gouvernement afghan et les avaient exhortés à reprendre le travail, y compris les femmes, conformément à la charia.
Par ailleurs, l'ancien vice-président afghan Amrullah Saleh s'est autoproclamé « président intérimaire légitime » de l'Afghanistan, en vertu d'une disposition constitutionnelle, en l'absence du président en exercice. M. Saleh a fait cette déclaration alors que l'ancien président Ashraf Ghani quittait l'Afghanistan juste avant que des talibans armés ne pénètrent dans le palais présidentiel. Dans son premier message sur sa page Facebook personnelle depuis son départ du pays le 15 août, M. Ghani a expliqué avoir quitté le pays pour éviter un bain de sang lors de la chute de Kaboul aux mains des talibans et de l'entrée des « terroristes dans le palais présidentiel ».


