Réflexions aléatoires sur l'aubergine
Le dernier jour de l'année est rempli de plats délicieux et sucrés, mais je ne sais pas pourquoi je pense toujours à l'aubergine dans mes repas quotidiens. Je ne suis pas la seule : de nombreux clients de restaurants de luxe, lorsqu'ils commandent, clament haut et fort : « S'il vous plaît, donnez-moi un bol d'aubergine croustillante ! » En effet, l'aubergine n'est pas le premier choix en début de repas, mais c'est le clou du spectacle, la destination finale. À la fin du repas, chacun reçoit un bol de riz et de soupe aux aubergines, debout, avec un arrière-goût salé…
Aubergines marinées – un plat qui a duré des jours et des jours à une époque difficile, il y a bien longtemps, où de nombreuses familles vietnamiennes n'avaient rien à manger avec du riz, seulement des aubergines salées et de l'eau bouillante de concombre mariné. Parfois, le riz était mélangé à des nouilles, des pommes de terre séchées ou du manioc. L'aubergine était alors considérée comme de la viande. Ma grand-mère et ma mère préparaient des plats à base d'aubergines, comme des sautés ou des braisés. Après que les aubergines soient devenues salées, épicées et amères pendant longtemps, elle prenait chaque aubergine, la coupait en deux, la lavait à l'eau de puits et la laissait égoutter. Elle prenait un peu de saindoux dans un bocal (à l'époque, le saindoux était aussi rare que le glutamate monosodique), le mettait dans une poêle et le faisait revenir avec les aubergines. Elle ajoutait un peu de sucre, des feuilles de citronnier et du piment râpé. Ainsi, toute la famille se régalait de « viande d'aubergine », salée, grasse et croustillante. Quand le gras brillait encore dans la bouche, les voisins pensaient qu'il y avait de la viande ! Parfois, la famille achetait de la sauce de poisson, alors elle y mettait l'aubergine à braiser. La sauce est salée, l'aubergine l'est encore plus, mais une fois mangée, elle absorbe le poisson et le miel, le goût salé persiste sur la langue, on la croque petit à petit, et en un clin d'œil, le bol de riz est vide.
L'aubergine salée est probablement le plat le plus facile à préparer et le plus savoureux pour beaucoup. Après s'être lassée des plats braisés, sautés et autres délices, le goût salé pur et le croquant indescriptible de l'aubergine rendent le repas encore plus savoureux. Accompagnée d'une soupe de crabe, d'une soupe de légumes et d'une eau d'épinards bouillie, l'aubergine est un plat apprécié de beaucoup. L'anecdote amusante raconte que lors du premier repas avec la famille de son mari, sa belle-fille a pris une aubergine et en a croqué une bouchée, et les graines ont volé au visage de sa belle-mère. Mais celle-ci n'était pas fâchée, mais a eu pitié d'elle car elle avait choisi l'aubergine comme entrée. De plus, l'aubergine qu'elle a croquée a fait un bruit croustillant, comme un pétard qui explose.
Le folklore cite également le Kieu : « Plus le Kieu est piquant, plus il est salé. En termes de salinité, l'aubergine est plus salée », cela semble très intéressant !
Je ne sais pas pourquoi, dans les chansons folkloriques, on trouve aussi un passage sur l'aubergine, tiré de l'histoire de Kieu : « Loué sois-tu d'être le gendre de Chuong Dai. En un an, tu auras mangé douze bocaux d'aubergines. Où que soit le puits, mène-moi à lui. Sinon, je mourrai avec le bocal d'aubergines dans ta maison. » C'est seulement alors que nous comprenons que l'aubergine est non seulement délicieuse, mais aussi comme un fil rouge du destin, perpétuant l'amour du couple, prenant soin l'un de l'autre avec passion. Ma petite amie est une experte : une cuisine savoureuse ne se résume pas à être élaborée et chère, mais à savoir si l'être aimé l'apprécie ou non ! Un jour de printemps, je parle d'aubergine pour me souvenir de l'époque de la « sauce aux œufs », de l'époque du « Tao khang phu the bat kha ha duong ». « Tao khang » signifie riz et son brisés. Mari et femme, depuis l'époque où ils étaient pauvres, mangeaient du son et du riz brisé ensemble, puis, devenus riches, ils n'ont pas pu abandonner…
Perle