Augmentation des salaires en 2016 : de nombreux désaccords persistent concernant le niveau de vie minimum.
Les modifications apportées à la loi sur la sécurité sociale, entrées en vigueur en 2016, auront un impact significatif sur les politiques salariales des entreprises. Le vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, et président du Conseil national des salaires, Pham Minh Huan, a répondu à une interview concernant la négociation et la conclusion d'accords sur les salaires et les primes entre les entreprises et les employés.
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| Le vice-ministre Pham Minh Huan prédit que le processus de négociation visant à augmenter les salaires minimums régionaux deviendra de plus en plus acharné. |
Les coûts de l'assurance sociale devraient augmenter de 10 à 12 %.
L'année 2016 a été marquée par de nombreux changements dans les politiques de protection sociale, notamment l'augmentation des cotisations sociales des entreprises. À votre avis, cela aura-t-il un impact sur les salaires des salariés cette année ?
Vice-ministre Pham Minh Huan :L'année 2016 marque la première année d'application de la loi modifiée sur l'assurance sociale. Cette modification porte notamment sur le taux de cotisation. Auparavant, la loi ne réglementait les cotisations qu'en fonction du salaire contractuel ; désormais, à compter de 2016, le taux de cotisation est calculé sur le salaire et les indemnités, et des cotisations complémentaires sont obligatoires depuis 2018.
Actuellement, l'écart entre le revenu (salaire et autres indemnités et compléments compris) et le plafond des cotisations sociales est de 30 à 60 %. Conformément à la nouvelle réglementation, le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales calcule le coût total des cotisations sociales des entreprises en fonction de leurs différents modèles de production. Ce coût augmentera donc de manière variable, et l'on prévoit une hausse des cotisations sociales d'environ 10 à 12 %.
La hausse des cotisations sociales aura un double impact sur les coûts salariaux des entreprises. Plus particulièrement, dans le cadre du plan de 2016 prévoyant la poursuite de l'ajustement du salaire minimum régional, cette hausse des cotisations sociales influencera directement l'augmentation de ce dernier.
Il faut négocier tôt
Concernant la feuille de route pour les augmentations du salaire minimum, 2015 a été marquée par d'âpres négociations. Avec les modifications apportées aux cotisations sociales, 2016 promet d'être encore plus conflictuelle. Dès lors, comment le Conseil national des salaires compte-t-il mener les négociations salariales cette année ?
Vice-ministre Pham Minh Huan :En réalité, plus le salaire ajusté est élevé, plus il se rapproche du minimum vital, et plus il affectera les coûts de l'entreprise, notamment pour les entreprises qui emploient un grand nombre de travailleurs, où l'ajustement des salaires est difficile.
En 2015, la négociation de la hausse du salaire minimum s'est avérée particulièrement difficile. C'est pourquoi, en 2016, elle sera menée plus tôt. Le Conseil national des salaires se réunira en début d'année pour définir le plan. À mon avis, le plus important est que les services techniques des représentants des trois partis coordonnent leurs efforts pour calculer les bases de calcul de l'ajustement du salaire minimum.
Actuellement, les avis divergent quant à la méthode de calcul du niveau de vie minimum servant de base à l'établissement d'augmentations salariales appropriées. L'expérience d'autres pays montre qu'il est très difficile de s'accorder sur une méthode de calcul. Il est donc impératif de réduire au maximum cet écart.
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| Le Conseil national des salaires a annoncé le plan d'augmentation des salaires pour 2016. |
Outre le salaire, les primes constituent également une préoccupation majeure pour de nombreux travailleurs. Pourriez-vous nous indiquer ce que prévoit la législation du travail en vigueur concernant les primes ?
Vice-ministre Pham Minh Huan :Selon l'article 103 du Code du travail, une prime est une somme d'argent que l'employeur verse au salarié en fonction de la production annuelle, des résultats commerciaux et du niveau d'exécution du travail du salarié.
Les entreprises évaluent souvent la contribution de leurs employés en fonction de leur productivité et de leur efficacité commerciale, et attribuent des primes après une période de travail. Ces primes, généralement versées à la fin du cycle de production et d'activité, sont souvent appelées primes du Têt, versées lors du Nouvel An lunaire et du Nouvel An chinois. Cependant, la loi ne réglemente pas spécifiquement les primes du Têt.
Les primes seront calculées conformément à l'accord conclu entre l'employeur et le salarié, formalisé par le contrat de travail et la convention collective. Les modalités de versement des primes sont fixées par l'employeur et affichées publiquement sur le lieu de travail après consultation de l'organisation représentant les salariés de l'établissement.
À mon avis, les entreprises doivent communiquer publiquement sur leur production et leur situation commerciale, et surtout, les syndicats de base doivent représenter les travailleurs. Lorsqu'une entreprise fonctionne efficacement mais que l'employeur ne fournit pas toutes les informations nécessaires, il lui incombe de négocier et de dialoguer afin d'établir un système de primes. La concurrence accrue liée à la migration de main-d'œuvre constitue un défi majeur.
Forte concurrence des migrations de main-d'œuvre
L'année 2016 marque un tournant majeur dans le processus d'intégration avec l'adhésion du Vietnam à la Communauté économique de l'ASEAN (CEA) et à l'Accord de partenariat transpacifique (TPP). Dès lors, les salaires des travailleurs seront-ils affectés et modifiés ?
Vice-ministre Pham Minh Huan :Le processus d'intégration comportera des opportunités et des défis. Il créera davantage d'emplois et pourrait permettre d'augmenter les revenus des travailleurs. Cependant, pour les emplois bien rémunérés, les travailleurs seront confrontés à une concurrence accrue due à la libre circulation de la main-d'œuvre durant ce processus.
Le principal défi sera de préparer des ressources humaines de qualité pour le processus d'intégration à venir. Faute d'une préparation adéquate, certains emplois et postes offrant des revenus et des salaires élevés ne répondront pas aux besoins des entreprises en main-d'œuvre vietnamienne. Il sera alors difficile de concurrencer les travailleurs étrangers, et les investissements pourraient se déplacer vers des régions disposant de meilleures ressources humaines.
Merci!
Selon Vietnamplus




