Augmentation de la TVA : des millions de personnes touchées, le ministère des Finances « fait marche arrière »
Le ministère des Finances a proposé d'augmenter la TVA de 10 % à 12 % à compter du 1er janvier 2019. Craignant que cette hausse n'affecte fortement l'ensemble des investissements, la production et la circulation, et, à terme, des millions de personnes, de nombreux ministères, branches, associations et collectivités locales s'y opposent. Cependant, le ministère des Finances reste déterminé à augmenter la TVA et à ne faire qu'un léger pas en arrière.
Beaucoup ne sont pas d'accord
Fin août 2017, dans le projet de loi modifiant la législation fiscale, le ministère des Finances a créé la surprise en proposant d'augmenter la TVA de 10% à 12%, à compter du 1er janvier 2019.
À cette époque, de nombreux experts, associations et entreprises ont exprimé leurs inquiétudes. De nombreux ministères et services, lorsqu'ils ont transmis leurs avis au ministère des Finances, ont également demandé que ce contenu soit examiné attentivement.
Plus précisément, le ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement a proposé au ministère des Finances d'envisager une augmentation du taux de la TVA. Cette politique a en effet un impact considérable sur le développement du pays, sur chaque entreprise et sur la vie des citoyens.
La proposition d'augmentation de la TVA a suscité un vif émoi dans l'opinion publique. |
« L’augmentation du taux normal de la TVA entraînera une augmentation des prix des matières premières, des machines, des équipements, des aliments, de la main d’œuvre, etc., provoquant une forte pression sur l’économie », s’inquiète le ministère.
Partageant le même point de vue, le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales a estimé que l'augmentation de la TVA aurait un impact important sur la population, en particulier sur les travailleurs pauvres et à faibles revenus. En effet, une augmentation de la TVA entraînerait une hausse des prix de vente des produits, biens et services, réduisant ainsi leur compétitivité. Il est donc recommandé au ministère des Finances d'étudier attentivement et de faire preuve de prudence lorsqu'il propose une telle augmentation.
Citant les calculs de l'Office général des statistiques, le ministère de la Planification et de l'Investissement a déclaré : « L'augmentation de la TVA de 10 % à 12 % aura un impact sur les indicateurs macroéconomiques, tels qu'une baisse de 0,5 % de la croissance du PIB et une hausse de 2,28 % de l'indice des prix à la consommation. » Par conséquent, afin d'atteindre les objectifs de développement socio-économique, de stabilité macroéconomique, de maîtrise de l'inflation et de pérennisation des recettes, il est recommandé au ministère des Finances d'envisager un ajustement du taux de TVA pour la période actuelle.
De nombreuses localités, comme le Comité populaire de la province de Quang Binh, ont également proposé de maintenir les taux de TVA actuels de 5% et 10%.
Dans d'autres commentaires, le Comité populaire de la province de Hung Yen a réfuté les arguments « augmentation de la TVA parce que d'autres pays dans le monde font de même », « pour compenser la réduction des taxes à l'importation » et « dette publique élevée ».
Le Comité populaire provincial de Hung Yen a souligné que la situation économique de chaque pays étant différente, la TVA doit être intégrée au système fiscal global. Il n'est donc pas convaincant de se fonder sur l'expérience internationale pour décider de la politique fiscale. Par conséquent, la province a demandé au ministère des Finances de compléter la base proposée par une étude quantitative.
« L'augmentation de ce taux d'imposition pourrait réduire la consommation, entraînant une baisse de la production et une diminution des contributions au budget de l'État des entreprises produisant des biens et services soumis à cette hausse. Cet ajustement doit être assorti d'une feuille de route, sans impacter l'économie ni les populations pauvres », a suggéré le Comité populaire de la province de Hung Yen.
L'Association vietnamienne des petites et moyennes entreprises a également souligné que, dans le contexte actuel, le taux d'imposition devrait rester inchangé et non augmenté au cours des trois premières années (après l'entrée en vigueur de la loi). L'augmentation proposée dans le projet de loi sera appliquée à partir de la quatrième année.
L'association a également mentionné que chaque année, le gouvernement ajuste et augmente le salaire minimum régional pour les travailleurs des entreprises, mais que le salaire minimum ne répond toujours pas au niveau de vie minimum (il atteint actuellement environ 90 %).
Par conséquent, pour garantir que l’augmentation annuelle du salaire minimum des travailleurs décidée par le gouvernement ait l’impact le plus positif possible, il est nécessaire d’examiner attentivement la feuille de route pour l’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée.
Le ministère des Finances admet que l’augmentation de la TVA affecte les personnes à faibles revenus, des politiques de soutien sont donc nécessaires. |
Le ministère des Finances fait marche arrière
Expliquant les commentaires ci-dessus, le ministère des Finances maintient toujours l’avis selon lequel l’augmentation de la TVA est nécessaire.
Les raisons avancées par le ministère des Finances ne sont pas nouvelles, elles sont fondamentalement les mêmes que celles évoquées par le ministère en août dernier.
Le ministère des Finances continue d'affirmer que les faibles taux de TVA profitent davantage aux riches qu'aux pauvres. Et que l'augmentation des taux de TVA aura très peu d'impact sur les dépenses des personnes à faibles revenus, principaux consommateurs de biens et services tels que l'alimentation, la santé et l'éducation.
Dans un contexte légèrement différent, le ministère des Finances ne soutient plus que l'augmentation de la TVA n'affectera pas les plus démunis. Il admet plutôt qu'une augmentation du taux de TVA de 10 % à 12 % pourrait avoir un impact sur les dépenses des ménages à faibles revenus.Cependant, selon le ministère des Finances, des mesures de soutien social sont nécessaires pour les ménages vulnérables à faibles revenus, telles que des dépenses d'éducation, de santé, d'infrastructures, etc., afin d'améliorer les prestations aux plus démunis. Actuellement, le gouvernement met en œuvre des politiques de soutien telles que l'aide à l'électricité pour les ménages pauvres, une aide sociale de 49 000 VND par mois pour les ménages, etc.
Bien que réservant l'avis selon lequel les impôts doivent être augmentés, le ministère des Finances a également « fait marche arrière ».
Afin d'éviter tout impact sur les activités de production, d'entreprise et de consommation, le ministère des Finances a proposé qu'à compter du 1er janvier 2019, la TVA ne soit augmentée que de 10 % à 11 %, au lieu de 12 % auparavant. Cette éventuelle augmentation de la TVA sera appliquée un an plus tard, à compter du 1er janvier 2020.